Spiral (2005–…): Season 8, Episode 3 - Episode #8.3 - full transcript
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Bourdonnement assourdi
...
Qu'est-ce que tu fais là ?
T'as demandé à qui pour dormir ici ?
Vas-y, dégage.
Dépêche-toi.
- Je peux pas aller au squat,
les flics me cherchent.
- Tu veux me foutre dans la merde ?
- Non, je te jure, Bilal.
- Ecoute-moi bien.
Si tu parles aux keufs,
ça ira mal.
T'entends ? C'est clair ?
Te fais pas serrer.
Allez, arrache-toi.
Vas-y. Dégage.
Vas-y.
En arabe
Casse-toi.
Générique : "Engrenages"
...
- Un type attendait Souleymane
avec des gamins,
sur l'avenue,
et les a embarqués
dans sa camionnette.
- Vous avez une immat' ?
- Non.
J'ai pris les photos,
mais un gamin
m'a tiré mon portable.
- Souleymane est réapparu ?
- Non.
JP est resté
en borgnote au squat,
mais il a pas dormi là-bas.
Et son portable est éteint.
- D'accord.
Et on a rien sur le type
de la camionnette ?
- On a retrouvé un SMS envoyé
à Souleymane il y a 3 jours,
qui disait... "lundi, 18h".
Et c'est signé "B".
Le rendez-vous était organisé.
- On pense que c'est ce type.
Il se sert des gamins.
- Vous pensez à quoi,
précisément ?
- Cambriolages, racket,
prostitution.
- Le numéro de B renvoie
à une identité bidon.
Et le portable borne à Barbès.
Et d'après les fadettes,
il est souvent en contact
avec 5 autres téléphones volés,
qui bornent aussi
à Barbès.
Certainement le portable
des autres gamins.
- La BEFTI a réussi à débloquer
le portable de Chkoun.
Ils ont envoyé les résultats.
Sucre ?
- Merci.
- Euh, sinon, Chkoun aussi
a reçu un SMS de B.
C'était lundi dernier
et ça dit : "mercredi, 18h"
et c'est signé "B".
- Et comme les coups mortels
ont été portés entre 20h et 22h...
- B a peut-être tué Chkoun.
- Donc, on se met sur lui.
On va tous à Barbès.
Nico, tu restes aux écoutes.
Tom, tu récupères JP
et tu me rends les clés de la Golf.
On repère les petits Marocains,
on sillonne le quartier.
Espérons qu'ils nous aideront
à loger B.
- Je viens avec toi.
- Si vous voulez
que je libère M. Escoffier,
il va falloir me parler.
- On enquête sur un meurtre
impliquant une figure
du grand banditisme.
L'affaire a été versée chez moi.
- Oui, je sais.
Mais pourquoi
précisément Escoffier ?
- Il nous a déjà permis
de progresser
dans notre enquête.
- Attendez,
il est déjà en mission pour vous ?
- Pas du tout.
Il a agi de sa propre initiative.
- Et c'est censé me rassurer ?
- En prison, un flic reste un flic.
- Ecoutez...
M. Escoffier est impliqué
dans une affaire d'extorsion
avec chantage aggravé.
Pour sa défense, il affirme avoir
agi dans l'intérêt de son enquête.
Donc, il n'a pas de limites
quand il veut parvenir à ses fins.
Pire candidat pour une infiltration.
- Ou au contraire le meilleur.
Une infiltration requiert
des qualités rares.
Il faut savoir gagner
la confiance des voyous.
Avoir le goût du risque.
De l'abnégation.
Escoffier réunit
toutes ces qualités.
- Mais il a été suspendu
de ses fonctions.
La police envisage
de le réintégrer ?
- Non.
Il aurait un statut d'informateur.
On le ferait témoigner sous X.
- Et si ça dérape, on me reprochera
d'avoir sorti Escoffier.
- Notre cible...
va sortir de prison.
Ce premier meurtre est un signal
qu'il envoie au milieu.
Le juge Vargas et moi-même...
Enfin, on redoute
qu'il ne s'arrête pas là.
- Il ne s'agit pas
d'une simple enquête d'homicide.
Il s'agit de neutraliser
un individu dangereux.
Il faut savoir
prendre des risques.
- Si je libère M. Escoffier,
sa libération sera assortie
d'un contrôle judiciaire strict.
Je veux être sûre
qu'il en respectera tous les termes.
- Je connais Escoffier,
je m'engage à suivre
son infiltration.
Moteurs
Brouhaha diffus
...
- C'est cool que tu sois revenu.
- Je pouvais pas lâcher l'enquête.
Si le petit est innocent,
il faut trouver qui a tué Chkoun.
Tiens, prends là.
- A Tom de Laure,
vous avez repéré les mômes ?
*- Négatif.
* Bips
- Ouais, Nico ?
*- J'ai fait le bornage
des numéros en contact avec B.
3 d'entre eux bornent
près du square Rosa-Luxembourg,
en ce moment.
- OK, on y va,
on est tout près.
Merci.
- Vas-y, c'est tout droit.
- Putain...
- Ralentis.
- Le gamin en bleu, là.
Il était
près de la camionnette.
Les jumelles.
Ouais, c'est lui.
- Tu vois Souleymane ?
- Non. Non, je vois pas.
Par contre,
le petit près de la fontaine...
- Je vois rien.
- Là. Là. Là.
Celui qui remonte les marches.
Il était au squat.
- Putain, je vois rien.
- Tom, JP ?
Rejoignez-nous
au square Rosa-Luxembourg,
on a recollé les gamins.
*- Bien reçu, on arrive.
- Ca va ?
- C'est ouf, ça...
Ca me fait penser
à mon grand-père.
S'il avait pas eu les couilles...
de traverser la Méditerranée
pour refaire sa vie, bah...
Je serais là,
peut-être à leur place.
Brouhaha léger
Rires des garçons
...
- C'est qui, lui ?
- C'est pas B,
le mec de la camionnette ?
- Non.
C'est pas lui.
- Peut-être des mecs à lui ?
- Ca pue, là, putain.
Tapage
*- C'est bon, Laure, on a recollé.
- Putain...
- On y va. Top interpel'.
Tapage
- Hé !
- Police !
- Tiens, JP, chope-le.
- Je m'occupe de lui.
- Viens là !
Viens là. Viens là.
Viens. Donne.
- Arrête-toi, arrête-toi.
Oh, putain...
Putain !
- Lève-toi. Lève-toi.
- Mets-toi là.
Tu sors d'où, toi ?
Pourquoi tu tapes les mômes ?
- Ils m'ont insulté.
- Des gamins t'insultent
et toi, tu les fracasses ?
Oh ?
- Ca t'arrive souvent ?
- Comment tu t'appelles ?
Regarde-moi.
Ton nom.
- Oh... T'as des papiers ?
T'as des papiers ?
Dis-moi. Hein ?
Non, t'en as pas ?
On l'embarque.
- Attendez,
la carte de mon foyer
est dans ma poche.
- Laquelle ?
Celle-là ?
- Appelez-les, ils me connaissent.
- Djamel...
- Je m'en occupe, vas-y.
- OK, Djamel,
pourquoi t'en as après les mômes ?
Hein ?
Parce qu'on va pas te lâcher.
Regarde-moi.
On va pas te lâcher.
- Avec leurs conneries,
ils attirent les flics
et ça casse mon business.
- Quel business ?
Quel business ?
- Je vends des cigarettes.
- Ouais...
C'est des cigarettes.
Et elles sont où ?
- Planquées dans un abribus.
- Le foyer confirme
qu'ils le connaissent.
Laure ?
Il était là-bas le 18 septembre.
Le soir de la mort de Chkoun.
- OK, on va reprendre.
Ils cassent le business et après ?
- On leur a dit de dégager,
mais ils écoutent pas
et ils reviennent.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Vous êtes
sur le même terrain, c'est ça ?
- Ils vendent leurs téléphones
aux boutiques de téléphonie.
- OK, où ça ?
Montre-nous les boutiques.
- On y va.
Allez, vas-y.
Brouhaha
...
- Je vois ma mère aujourd'hui.
C'est la première fois depuis un an.
- C'est bien, ça.
...
- T'as pas pris de mitard ?
Tony, il a pris une semaine.
Je me demande comment ça se fait
que t'as rien pris
et qu'il a plongé.
- J'ai peut-être un bon avocat.
- Ouais.
Ou alors, tu l'as balancé.
- Si j'avais balancé quelqu'un,
tu serais au mitard.
- Alors, qui c'est ?
Qui t'a vu sortir
de ma cellule plié en 2 ?
- Je sais pas,
j'étais dans le gaz, j'ai rien vu.
- Je finirai par savoir qui c'est,
tu le sais.
- On est complet pour le parloir.
Déverrouillage électrique
Brouhaha
...
- Escoffier, cabine 21.
Déverrouillage électrique
- Ca va ?
- J'ai de bonnes nouvelles.
Ta juge te laisse sortir.
- Putain...
- Le juge de la JIRS
l'a convaincue de te laisser
infiltrer la bande de Cisco.
- Si je sors trop vite,
il va se méfier.
- Non, parce que ton avocat a fait
une demande de remise en liberté,
ça tombe bien.
Ca se goupille bien.
En revanche, ta juge a blindé
ton contrôle judiciaire.
Confiscation de passeport.
Interdiction de port d'arme.
Obligation de pointer
chaque semaine au commissariat.
Et interdiction
de revoir tes anciens collègues.
Laure, en premier lieu.
Au premier contact...
c'est la case prison.
- OK, je suis pas réhabilité, quoi.
- Non.
Mais bon, t'es dehors.
Et tu bosses avec nous.
Cisco sort demain.
Tu le recolles,
tu le lâches plus.
Tu nous rencardes
sur tout ce qu'il fait.
Dans nos procédures,
tu témoignes sous X.
- Comme un putain de tonton, quoi.
Je peux pas bosser comme ça.
Je suis à poil.
- Non, on sera là.
On te lâche pas d'une semelle.
- J'embarque,
si je récupère ma carte de flic.
- Putain, Gilou...
Ca dépend pas de moi.
Ta hiérarchie attend ton jugement
pour statuer sur ta réintégration.
- C'est ça ou rien.
Gilou frappe.
Brouhaha
...
- L'avocat de la défense va essayer
de déstabiliser ta mère.
Vu qu'elle a pas dénoncé
le viol à l'époque...
Il a un boulevard devant lui.
- Tu veux m'aider, là ?
- Euh... oui.
J'ai jamais fait ça, mais... Alors ?
- C'est facile.
Regarde.
- OK...
- Voilà.
- Il faut qu'on appelle ta mère
et qu'on la prépare.
Putain, ça me colle
aux doigts.
Ca colle aux doigts.
Comme tu fais ?
Je vais y arriver, mais...
Ca colle, non ?
- Attends.
- Laisse-moi...
- Laisse-toi faire.
Téléphone
...
- Excuse-moi,
il faut que je le prenne.
...
Oui, allô, Mme la juge.
Non.
J'y peux rien,
si son éducateur
l'a laissé s'enfuir.
Non, j'arrive pas
à le joindre non plus,
son portable est coupé.
D'accord.
On se tient au courant ?
Je vous remercie.
Le jeune Marocain
dont je m'occupe a disparu.
Il est même pas au courant
qu'il a été innocenté de l'homicide.
- Bah, s'il est innocent...
- Il avait une place en foyer.
Maintenant, il va se retrouver
de nouveau à la rue.
- Ca fait des semaines
qu'il est à la rue.
Il peut se débrouiller,
non ?
- De toute façon, il va
se remettre dans les emmerdes.
Soupir
Je vais le retrouver
en garde à vue.
- T'as raison.
Je vais appeler ma mère.
- Ici, à droite ?
- A droite.
- T'es avec nous, là ?
- Ouais.
Après, tu prends à gauche.
- Tu me tutoies pas.
Alors... On est dans la rue.
- Ca doit être sur la droite.
C'est la boutique bleue.
- Laquelle ?
Il y en a 4.
- Après la rôtisserie.
Kingtel.
- Là.
- Ouais, celle-là aussi.
- Vas-y, ralentis.
Putain, il y a
2 mômes à l'intérieur.
Vas-y.
Vas-y, gare-toi.
- Ecoute bien.
Ne t'approche plus
de ces mômes
ou on te fait plonger.
T'as compris ?
Maintenant, dégage.
Allez, dépêche-toi.
Portière
A tous de Laure,
on est devant le Kingtel.
Ca bouge ?
*- Négatif,
c'est calme chez Momophone.
* Bips
*- Rien de mon côté non plus.
- Je vais voir.
Moteurs
Brouhaha diffus
...
Déclics d'appareil photo
En arabe
...
Ca chauffe à l'intérieur.
...
* Il y a
le môme qui m'a piqué
mon téléphone.
Il est complètement défoncé.
Il m'a pas reconnue.
En arabe
...
Le chauffeur
de la camionnette est là.
A tous de Laure.
B est identifié.
C'est le patron de Kingtel.
Je répète : B, identifié.
C'est le patron de Kingtel.
- Je file à la préfecture.
-Hm.
- Du nouveau ?
- On a identifié B.
C'est un receleur.
Il a une boutique à Barbès.
Attendez.
Voilà. Bilal Akhrif.
36 ans.
Né à Argenteuil.
Marié.
C'est le gérant de la boutique
Kingtel depuis 2 ans.
"2013 : dégradations volontaires.
2016 : coups et blessures
"avec menaces de mort."
Rien, depuis.
- Les gamins lui fourguent
leurs téléphones volés.
- On sait toujours pas
pourquoi il embarque les gosses
ni à quoi correspondent
les rencards par SMS.
- Si vous vous mettez sur lui,
on le découvrira.
- Il faut sonoriser sa boutique.
- Hm, pour que la juge autorise ça,
il faut bétonner nos arguments.
- Je suis rentré pour ça.
Je mets à jour les PV.
Les autres surveillent.
- Parfait.
Donnez-moi ce que vous avez,
pour le préfet.
- Voilà.
- C'est bien.
Avec vous,
les procédures sont à jour.
- Allez, au revoir.
- A plus tard.
- Ouais.
* Bips
...
Putain.
- Mercredi. 18H. B.
Souleymane a reçu
un SMS de Bilal.
Ils ont rendez-vous dans 2 jours.
T'as pu le localiser ?
*- Non,
son portable
est resté allumé peu de temps
et il bougeait au nord de Paris.
Peut-être en métro.
Et Bilal, vous l'avez en visu ?
*- Ouais, on le voit.
Bah écoute,
il enfile sa veste là.
OK.
Bon, salut.
- Regarde ça.
Regarde ça.
Déclic
Oh oui, ça, c'est trop mignon.
Déclic
Oui, oui, oui.
- Ouais, qu'il profite.
Parce que dans 2 jours, on le pète.
Déclics
Vrombissements
Vacarme
Klaxons
...
Brouhaha diffus
...
- Tu veux quoi, là ?
- Toi, tu veux quoi ?
...
- Hé.
Hé, t'as pas un euro ?
Donne-moi un euro.
Hein ? Putain.
Donne-moi une cigarette.
Brouhaha diffus
...
- Rivotril.
- Bouge. Bouge.
...
- Hé, t'as 4 doses, là.
Vas-y casse-toi. Taille.
Y a du monde.
...
- Rivotril.
- Je fais pas ça.
Mais j'ai mieux, si tu veux.
Tiens.
Cadeau.
Brouhaha diffus
...
- J'ai compris votre demande.
Mais il m'est impossible
de lever la suspension d'Escoffier.
- Ce qu'il a fait dans l'affaire
Herville, c'était pour l'enquête,
par pour s'enrichir.
- Ca, le jugement nous le dira.
En attendant, c'est non.
- Cisco sort demain.
Il va reprendre ses affaires,
on peut s'attendre à du grabuge.
- Et quoi ?
- Il faudrait anticiper
le trouble à l'ordre public.
Sa boîte de nuit est dans le 8e.
- Et vous proposez quoi ?
- Sa réintégration après la mission.
- Ca dépendra de son jugement.
S'il prend plus de 6 mois ferme,
il devra quitter la police,
vous le savez.
- Oui, mais son jugement
peut dépendre de votre soutien
et celui de l'institution policière.
Il lui faut des perspectives.
La police, c'est sa vie.
- Ecoutez.
S'il réussit sa mission, je m'engage
à tout faire pour le réintégrer.
- Merci, M. le préfet.
- Ah... C'est amusant.
On parlait d'Escoffier,
justement.
Enfin. Bref.
- J'ai dû me tromper,
je pensais qu'on devait
faire le point
sur l'homicide du jeune Marocain.
- Vous ne vous êtes pas trompé,
on y va.
- M. le préfet.
- Oui. Alors...
On reçoit en urgence
des associations de riverains
du quartier Barbès.
A leur demande.
Votre présence va être utile.
Briefez-moi, pour l'enquête.
- Euh... Oui, on a bien avancé
depuis la dernière fois.
On commence à comprendre
l'écosystème
autour des mineurs isolés.
On a réussi
à identifier des receleurs
en contacts réguliers avec eux.
- C'est bien.
Vous avancez vite.
- Ca peut plus durer.
Ces jeunes doivent être protégés,
mais ils ont agressé
une nounou devant la maternelle.
Ils lui ont arraché
son portable devant les petits.
- Croyez bien que nous prenons
ce problème très au sérieux.
Protestations
- Moi, je suis restaurateur.
Ca fait 20 ans que je suis à Barbès.
On va pas se mentir,
le quartier est chaud.
Mais j'ai jamais vu
autant de violence dans la rue.
J'ai plus de 200 signatures
de riverains et de commerçants,
qui vous demandent
de rétablir l'ordre à Barbès.
- Maintenant,
ce qu'on veut, c'est des actes.
Dans n'importe quel autre quartier,
vous seriez déjà intervenu.
- Exactement.
- Est-ce qu'on doit laisser
ces gamins se détruire
et agresser tout le monde ?
- C'est vrai, on attend quoi ?
Qu'on riposte ?
Que ces gosses crèvent ?
- Comme celui retrouvé
dans la laverie.
- C'est la raison de la présence
du commissaire à cette réunion.
Le 2e DPJ entame
un travail d'importance
sur l'environnement
de ces jeunes.
Je voulais
que vous l'entendiez.
- Bah, on vous écoute.
- Euh, je suis bien évidemment
tenu par le secret de l'instruction.
Mais ce que je peux dire,
c'est que nous avançons.
- Avancer, ça veut dire quoi ?
- C'est-à-dire ?
Raclement de gorge
- Nous savons pourquoi ils restent
dans le quartier.
- Ah oui ?
- Super.
On commence.
- Allez-y,
parlez-leur des receleurs.
- Ces enfants écoulent
leurs téléphones volés à Barbès.
Ils sont dans votre quartier
parce qu'ils sont proches
des touristes pour l'arrachage
et des receleurs pour la revente.
- Faites dégager
les receleurs.
- Oui, faites ça.
- C'est pas si simple que ça.
- Ecoutez. S'il vous plaît.
Vous m'avez parlé
de plusieurs boutiques.
Je ne vous demande pas
de les citer, bien sûr,
mais on est bien d'accord ?
Vous les avez identifiées ?
- Certaines, oui.
- Et qu'est-ce qu'on attend ?
- Oui, on les ferme.
- Absolument.
Je vais donner l'ordre
de leur fermeture administrative.
Voilà.
Dès demain matin.
- AH...
- Merci.
- Merci à vous.
Je suis très content
de cet échange.
Hein ?
Ca nous a permis d'avancer
dans notre travail, merci.
Voilà.
- Mais l'enquête est en cours,
il faut qu'on perquisitionne.
- Perquisitionnez si vous voulez.
Moi, ce que je veux,
c'est la fermeture de ces boutiques,
demain matin.
- Très bien.
...
Brouhaha diffus
...
- Tu veux goûter ?
...
- Tu me casses les couilles.
T'as vu, c'est cool, hein ?
Si t'en reveux,
c'est 15 balles.
Tiens.
Allez, casse-toi.
Pigé ?
- OK...
Ca fout tout en l'air.
Si on ferme la boutique de Bilal,
il ira pas au rendez-vous
et on saura jamais
ce qu'il trafique avec les gamins.
- On rate une occasion unique.
Bilal est en contact
avec les gamins
et il était en contact avec Chkoun
le jour de sa mort.
- Je sais,
j'ai pas eu le choix.
- Comment le préfet a su,
pour les boutiques ?
- C'est moi qui lui ai dit.
C'était dans les PV
qu'Ali m'a donnés avant la réunion.
J'ai obtenu
une perquise de sa boutique.
Si vous établissez le recel,
vous pourrez interroger Bilal.
- Il balancera jamais
pourquoi il embarque les gamins.
- Sérieux...
On peut attendre
quelques jours pour la perquise ?
Comme ça, Bilal va au rendez-vous...
- Non, le préfet exige
que ça se passe demain matin.
Les riverains sont excédés.
Il veut agir.
Allez, au boulot.
- Super.
- Qu'est-ce qui t'a pris
de lui filer les PV ?
- Il me les a demandés.
- Tu files pas les PV
avant une réunion avec le préfet.
- Il les a demandés.
- C'est la base.
- Tom.
- OK ? C'est la base.
- OK, t'appelles JP et Nico.
Tu leur dis de revenir.
On arrête la choufe.
Porte
Je vais préparer
les perquises.
- Qu'est-ce que tu fais là, toi ?
Vas-y, dégage.
Ahans
Dégage, je te dis !
Ton sac.
...
Hé...
Ca va ?
Hé, ça va ?
Hé...
Réponds-moi.
Téléphone
...
- Allô ?
Quoi ?
Attendez.
Attendez, vous êtes qui ?
Où ça ?
OK, j'arrive.
...
Toux
Sifflement bref
...
Il est où ?
- Il est là.
- Souleymane.
Souleymane, c'est Joséphine.
Tu m'entends ?
Souleymane, tu m'entends ?
Souleymane.
Qu'est-ce qu'il a pris ?
Mais c'est un gosse, putain.
- Faut pas le laisser
traîner n'importe où.
- Souleymane, viens.
Viens, accroche-toi à moi.
Viens avec moi, allez.
Allez.
Allez, viens.
Accroche-toi à moi.
- Hé.
Mademoiselle.
Sirène
Crissement de pneus
Sirènes
...
Crissements de pneus
Klaxons
*- A tous de Laure,
on est au clair.
On cherche
du biscuit pour mettre Bilal
en garde à vue.
Idéalement...
Klaxon
On trouve la planque
des téléphones volés par les gamins
et on établit le recel.
C'est clair ?
- OK.
Bonjour, police.
- Bonjour.
- Bonjour.
- Bilal Akhrif ? Police judiciaire.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- On va procéder
à une perquisition.
- Tout est en règle.
- On va vérifier ça ensemble.
- J'ai du travail.
- Hé...
- Nous aussi.
- Doucement avec les téléphones.
- C'est quoi ça ?
- Des coques
et des boîtes de téléphones.
- Vous avez pas le droit.
- On va se gêner.
T'as les factures ?
- Oui, dans le classeur bleu.
Ca vient de Chine.
- Celui-là ?
- Oui.
- Bon, je vais voir Tom.
Pardon.
- T'as tout checké ?
- Oui, c'est clean.
- Je vous ai dit quoi ?
- Tiens.
On garde ça là.
- Ca dit quoi ?
- Rien.
Pas de planque dans l'escalier.
- Et la porte ?
- C'est les caves.
- T'as fait les poubelles ?
Le mec est pas con,
il garde rien dans sa boutique.
Tom souffle.
Pourquoi tu souffles ?
Tu les as faites ?
- Les jaunes ou les vertes ?
Je suis flic aussi, tu sais.
- Y a rien pour le recel.
Sa mère.
- Redescends, c'est pas de ma faute
si on est dans la galère.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- RIEN.
- Hé, on foire pas la perquise.
Vous vous engueulerez
plus tard, OK ?
T'as fait les boîtes aux lettres ?
- Non.
Tintement métallique
- Bah, voilà.
- C'est celle au fond,
tout droit.
- Y a des marches.
- Ah, OK.
- Putain.
Elle est où la lumière ?
- A gauche.
Y a que des cartons vides
et des vieux téléphones.
- Ouais ? On va voir.
- Bah, je vous dis.
- On est bien, là.
Hein ? La caverne d'Ali Baba.
- Je prends là, moi.
- C'est des cartons vides
la plupart.
- Bien sûr.
On va voir.
Remue-ménage
...
- C'est quoi ?
- Des téléphones d'occasion
pour l'Afrique.
- Ah ouais ?
Ca vient d'où ? T'as les factures ?
- Oui, elles sont là.
- Montre-nous.
- Là.
Elles doivent être là.
- Laisse-le regarder.
Remue-ménage
- Putain, merde.
Fait chier.
- T'occupe pas,
cherche tes factures.
On va les embarquer, sinon.
- Bah, embarquez-les.
Je sais qu'elles sont par là.
Remue-ménage
...
- Ali ?
Viens voir.
- Il a une bonne compta.
C'est quoi ?
- Je sais pas ce que c'est.
Recel. Prostitution.
J'en sais rien.
Mais il y a un loup.
Tiens, regarde.
18 septembre.
"Chkoun. 340."
- Je cherche, mais...
- Ca se confirme.
Il connaît Chkoun
et il l'a vu le jour de sa mort.
Ces factures, ça donne quoi ?
- Je les cherche.
- Tu les as pas trouvées ?
- Que la moitié.
- Te fatigue pas.
- D'accord.
- On l'embarque.
Vous embarquez tout ça.
Tu viens avec nous.
Et t'en as pour un moment.
Allez.
- On va où ?
- Avance.
- Vous êtes placé en garde à vue.
- Je connais pas
de petits Marocains.
Je connais pas.
- Si, t'en connais au moins 2.
- Regarde, c'est quoi, ça ?
Alors ?
Tu les connais pas ?
- Ceux-là, je les ai virés.
Ils m'ont menacé.
Il y en a un qui était foncedé.
- Ouais ?
Et tu dis que tu les connais pas ?
Et ça, c'est quoi ?
Cette comptabilité, là ?
C'est quoi, ces chiffres ?
Ces noms ?
Karim. Souleymane. Chkoun.
- C'est pas à moi, je sais pas.
- On l'a trouvé dans ta cave.
Tu fais quoi avec eux ?
- Mes potes utilisent ma cave
pour stocker des affaires.
Ils savent
où trouver la clé.
- Ta camionnette aussi,
tu la prêtes aux potes ?
- J'ai pas de camionnette.
- La blanche, avec des tags.
Je t'ai vu, y a 2 jours,
embarquer les gamins.
Tu les emmènes où ?
- J'ai pas de camionnette.
- Regarde.
Il y avait
un petit Souleymane.
Il est noté là.
"Souleymane, 250 euros."
- Je reviens.
- C'est pas à moi.
- Les gars ? La perquise de la cave,
c'est où, là ?
- Tout est là.
- Là.
- Là ?
- Ouais.
- Les 2 cartons ?
- Ouais.
- C'est pour mon téléphone.
Tu m'aides, Nico ?
- Tiens.
Avale ça.
Avale ça, je te dis.
...
Il va pas rester.
Je vais trouver une solution.
- J'ai pas bien compris le sens
de l'interpellation de ce Bilal.
A ce stade de l'enquête,
c'est pas contre-productif ?
- Ca s'est fait dans le cadre
d'une grosse opération.
Qui s'est bien passée, d'ailleurs.
Bilal est toujours
en garde à vue.
On pense qu'il a un lien
plus complexe avec les enfants.
On cherche.
- Vous connaissez la théorie
des baïonnettes intelligentes ?
- Le droit de refuser
d'appliquer un ordre illégal.
- Et la notion d'entrave
à la justice ?
- Attendez.
On parle d'un ordre du préfet.
- La moindre des choses
aurait été de m'appeler,
plutôt que de me mettre
devant le fait accompli.
- On a dû agir vite.
- Bah, dites donc...
Je vous imaginais pas aussi docile.
- Dans la police,
il y a la notion de hiérarchie.
- C'est la police
de la justice.
La commission rogatoire
délègue les pouvoirs.
Vous agissez en mon nom.
C'est à moi
que vous devez obéir.
Bon, dites-moi que tout ça
n'a pas servi à rien.
- On a établi le recel.
- Prévenez-moi quand vous aurez
quelque chose d'intéressant.
Je vous retiens pas,
mais j'espère que ça aura permis
de clarifier nos rapports.
- Ils vont me garder longtemps ?
- Ca dépend des éléments à charge.
- Ils en ont pas.
- Merci.
Tiens.
Il y avait plus de sucre.
- Pas grave. Merci.
Ca va durer encore longtemps ?
- Pourquoi ?
- Mon petit est à l'hôpital.
Ma femme l'a emmené ce matin.
- Ah... Bah...
Désolé.
C'est grave ?
- Il a une bronchiolite.
On s'en sort pas.
- Il a quel âge ?
- Il a 2 mois.
- 2 mois ?
Moi aussi,
je viens d'avoir un gosse.
- Sérieux ?
- Hm, hm.
- Une fille ? Un garçon ?
- Un garçon.
- Un petit garçon ? C'est bien.
- Hm.
- C'est le premier ?
Pareil.
C'est un truc de ouf, non ?
- Ouais, c'est bizarre.
- J'ai le truc
pour le calmer.
Je suis le meilleur.
Ma femme en revient pas.
- T'as de la chance.
- Vous pouvez me convoquer
une autre fois, non ?
- Ah, je crois pas.
Tu vois, ça ?
C'est mon téléphone.
Il était dans les cartons
qui étaient à la cave.
Et ça, c'est qui ?
Tu vois, ça...
C'est toi.
Maître.
Tu les emmènes où,
les gamins ?
Vas-y,
tu les emmènes où ?
- Tu les emmènes où ?
Vas-y.
Tu les emmènes où ?
- OK.
Tu vois, ça ?
Ca, c'est Chkoun.
Voilà.
Il est mort il y a 7 jours.
On a un SMS
qui dit que t'avais rendez-vous
avec lui le jour de sa mort.
- T'es dans la merde, d'accord ?
Avec la photo,
demande à ton avocate,
on peut te déferrer devant un juge,
tout de suite.
Alors, vas-y.
Tu les emmenais où ?
- C'est pas ce que vous croyez.
- On croit rien,
on veut juste
que tu nous expliques.
Pourquoi t'avais
rendez-vous avec Chkoun
le jour de sa mort ?
OK...
Ces chiffres, c'est quoi ?
- Des transferts d'argent.
- D'argent de quoi ?
- J'accompagne les mômes
pour envoyer de l'oseille
aux familles.
- D'accord.
Ca veut dire quoi exactement ?
- Chez Western Union,
ils veulent les papiers.
Du coup,
ils peuvent pas faire le transfert.
C'est moi qui le fais.
Je leur rends service.
- Ah ouais.
T'es un mec gentil.
- D'accord.
Le 18 septembre,
entre 20h et 22h...
toi, t'étais où ?
- C'était quoi, le 18 ?
- Mercredi.
- Mercredi...
Bah, j'étais...
J'étais à Trousseau.
Pour la bronchiolite du petit.
Vous pouvez vérifier,
j'y ai passé la nuit.
- On va vérifier alors.
- Les transferts,
c'est quelle agence ?
- Chez moi, à Parmentier.
A Barbès, l'argent des mômes,
ils en veulent plus.
- OK.
Nico ?
- Oui, Laure ?
- Tu nous diras combien
tu prends pour ce service.
Mec gentil.
Tu vas à l'agence
de Western Union à Parmentier.
- Oui.
- Tu vérifies
les transferts de Chkoun.
A qui il les a envoyés.
- OK.
Brouhaha diffus
...
- Urgence médicale.
Rapidement.
Agitation
Rapidement, s'il vous plaît.
Ca arrive ou quoi ?
Rapidement.
- Quelqu'un, oh.
- Doucement. Doucement.
Doucement. Doucement.
Attention.
- Il faut une compresse de glace.
Il risque de perdre son oeil.
La compresse, là.
* Talkie-walkie
Brouhaha
...
- On le met sur le brancard.
...
On va doucement.
...
- Enlevez. Soulevez.
...
- C'est lui
qui a balancé Tony.
- Alors, tu t'en vas ?
- Ouais, à l'instant, là.
- Je vais peut-être sortir aussi.
Mon avocat a fait une demande
de mise en liberté.
- Attention.
- On pose.
- Si jamais t'es en galère...
Passe me voir au Whisper.
- OK.
- Rue de Ponthieu.
- Ca marche.
Brouhaha
...
* Sonnerie mélodieuse
...
- Vous m'entendez ?
- Oui.
- Bien, bonjour, Mme Alaoui.
Je suis le commandant Berthaud.
Voici le capitaine Amrani,
qui vous a parlé au téléphone.
On est de la police
de Paris.
On a quelques questions concernant
un virement Western Union récent.
*- Oui.
- Qui vous a envoyé
ce virement ?
...
C'est lui ?
- Oui, c'est lui.
Pourquoi ?
En arabe
- Vous savez
comment il a gagné cet argent ?
- Non. Je sais pas qu'est-ce
que c'est son travail, moi.
Il m'aide pour vivre ici.
Le loyer.
La nourriture.
- Vous l'avez eu quand,
la dernière fois, au téléphone ?
*- La semaine dernière.
Il dit il trouve un bon travail.
- Il a rien dit d'autre ?
En arabe
...
- Il m'a dit ça.
Si c'est la vérité, je sais pas.
Je vais raccrocher.
- Non, attendez.
Je dois vous dire quelque chose.
Raccrochez pas.
*- C'est quoi ?
- J'ai une mauvaise nouvelle
à vous annoncer.
Votre fils Amine...
Il est mort.
Il est décédé, Mme Alaoui.
- Putain.
Madame... Mme Alaoui.
Mme Alaoui, euh...
Amine a été retrouvé mort
mercredi dernier, en fait, et...
il avait pas de papiers sur lui.
On a réussi à l'identifier
avec le transfert d'argent
qu'il vous a fait
avec Western Union.
On est désolés.
Euh...
De vous annoncer ça
par téléphone.
Vraiment.
Sincèrement...
...
Soupir
...
Voilà. C'est...
En tout cas...
On va vous tenir
au courant de l'enquête
et on vous rappellera très vite,
dès qu'on en sait plus.
En arabe
Vraiment.
On est désolés.
* Tonalité
Allô ? Allô ?
- Il s'appelait Amine Alaoui,
il venait d'avoir 12 ans.
- Les perquises auront servi
à quelque chose.
On va pouvoir organiser
le rapatriement du corps.
Ca se passe bien avec Amrani ?
- On bosse dans le même sens.
Il a annulé ses congés, finalement ?
- Ouais.
- Hm...
- Il faut quand même
que je vous dise...
Je sais pas où il en est,
mais il voulait
changer de groupe.
- Ah bon ?
- Vous en pensez quoi ?
On frappe.
Porte
- Ce serait dommage.
Raclement de gorge
- On fait quoi avec Bilal ?
- Tu veux dire quoi ?
- On pourrait le retourner.
Il connaît les gamins.
Il les voit tous les jours.
Il peut nous rencarder
sur leurs fréquentations.
Il peut nous servir.
- Moi, je le sens pas, ce mec.
- Il est de Barbès.
Il connaît du monde.
- Il pourrait faire
fuiter nos infos dans le milieu.
- Non, pas si on fait
les choses bien
et dans les règles.
- Il a raison,
il faut relancer la machine.
- T'es sûr de toi ?
- Le courant passe bien, ouais.
Ca peut le faire.
- OK.
Vas-y.
Mais fais gaffe.
Porte
...
- C'est bien.
Il faut lui laisser du champ
pour qu'il reste.
...
Déverrouillage électrique
Eclats de voix
...
Expiration profonde
- Je pensais
qu'il y aurait pas grand monde,
alors je suis venu.
- Bah, c'est super.
- Ma voiture est juste en face.
- Merci pour ce que vous avez fait.
- Pourquoi vous me remerciez ?
Bah, je sais pas, que s'est-il passé
avec votre ami commissaire ?
- Je lui ai filé un coup de main.
- C'est beau,
cette entraide chez les flics.
Brouhaha léger
...
- Salut, les garçons, ça va ?
- Ca va, les gars ?
En forme, les gars ?
Voilà.
Enlève-moi ça.
Sophie, tu les fais rentrer ?
- On y va.
- C'est parti.
Bismillah.
- Bonjour,
je suis Joséphine Karlsson.
J'ai téléphoné.
- Oui. Walid.
C'est toi Souleymane ?
- Vous pouvez l'héberger
combien de temps ?
- Une nuit, normalement.
On a que 10 lits.
- Ah bon ?
- S'il y a moins de demandes demain,
il pourra peut-être rester.
Les places sont chères.
Désolé, je dois y aller.
Hé, on t'attend.
Allez, les gars, on se bouge.
- Bon bah...
Je te tiens au courant, hein ?
Tu décroches si je t'appelle,
d'accord ?
- Attends.
Tu dois me ramener un sac.
C'est important.
- Un sac ?
Quel sac ?
- Il est à Chkoun, mais il y a
un truc à moi dedans.
- Il est où ?
- A la laverie.
- A la laverie ?
Explique-moi,
il y a quoi, dedans ?
Ton passeport ?
- Il me faut le sac, c'est tout.
- Mais la laverie,
je peux pas y aller,
c'est une scène de crime.
Je pourrais redemander
aux flics...
- Non, pas les flics.
Tu ramènes le sac.
Et tu dis à personne.
- Je ne peux pas.
Je peux pas.
En arabe
Métro
...
On frappe.
Porte
- Excuse-moi, je te dérange ?
- Non, non, j'allais partir, là.
Qu'est-ce qui t'amène ?
- J'ai vu Edelman.
Gilou sort.
- Il sort ?
Mais... comment ça se fait ?
- Bah, je connais pas les détails,
mais il sort.
- C'est sûr ?
- Oui.
...
Je voulais te demander...
La laverie dans laquelle
le gamin est mort,
vous l'avez fouillée ?
- Bien sûr,
pourquoi cette question ?
- Vous avez trouvé un sac ?
- Un sac ?
C'est Souleymane
qui t'a parlé d'un sac ?
Il y a quoi dans ce sac ?
- Je sais pas,
il m'en a pas dit plus,
mais ça semblait important pour lui
de le récupérer, alors...
- D'accord.
Bah, faudra qu'on retourne fouiller.
- Viens,
on y va maintenant.
- Non... Non,
on peut pas faire ça, Joséphine.
- Je te donne un tuyau,
on y va maintenant.
S'il te plaît.
- Alors...
Quand on est arrivés,
Souleymane tenait
une barre de fer.
Bon.
Il devait probablement
vouloir l'utiliser comme levier.
Non, s'il te plaît,
tu touches à rien.
Minimum.
Non, ils ont checké ça,
c'est obligé.
C'est la table
que j'ai prise sur la gueule.
Il manque un pied, t'as vu ?
En fait, c'est ça,
qu'il utilisait comme levier.
C'est ça.
Alors...
Claquements brefs
Ah... Regarde là.
Il y a des petites traces.
T'as vu, là ?
C'est ça.
Cliquetis métallique
Putain.
C'est le sac d'Amine.
Celui qu'on voyait sur la vidéo.
Fermeture éclair
C'est de la coke.
Musique intrigante
...
Sous-titrage TITRAFILM
Bourdonnement assourdi
...
Qu'est-ce que tu fais là ?
T'as demandé à qui pour dormir ici ?
Vas-y, dégage.
Dépêche-toi.
- Je peux pas aller au squat,
les flics me cherchent.
- Tu veux me foutre dans la merde ?
- Non, je te jure, Bilal.
- Ecoute-moi bien.
Si tu parles aux keufs,
ça ira mal.
T'entends ? C'est clair ?
Te fais pas serrer.
Allez, arrache-toi.
Vas-y. Dégage.
Vas-y.
En arabe
Casse-toi.
Générique : "Engrenages"
...
- Un type attendait Souleymane
avec des gamins,
sur l'avenue,
et les a embarqués
dans sa camionnette.
- Vous avez une immat' ?
- Non.
J'ai pris les photos,
mais un gamin
m'a tiré mon portable.
- Souleymane est réapparu ?
- Non.
JP est resté
en borgnote au squat,
mais il a pas dormi là-bas.
Et son portable est éteint.
- D'accord.
Et on a rien sur le type
de la camionnette ?
- On a retrouvé un SMS envoyé
à Souleymane il y a 3 jours,
qui disait... "lundi, 18h".
Et c'est signé "B".
Le rendez-vous était organisé.
- On pense que c'est ce type.
Il se sert des gamins.
- Vous pensez à quoi,
précisément ?
- Cambriolages, racket,
prostitution.
- Le numéro de B renvoie
à une identité bidon.
Et le portable borne à Barbès.
Et d'après les fadettes,
il est souvent en contact
avec 5 autres téléphones volés,
qui bornent aussi
à Barbès.
Certainement le portable
des autres gamins.
- La BEFTI a réussi à débloquer
le portable de Chkoun.
Ils ont envoyé les résultats.
Sucre ?
- Merci.
- Euh, sinon, Chkoun aussi
a reçu un SMS de B.
C'était lundi dernier
et ça dit : "mercredi, 18h"
et c'est signé "B".
- Et comme les coups mortels
ont été portés entre 20h et 22h...
- B a peut-être tué Chkoun.
- Donc, on se met sur lui.
On va tous à Barbès.
Nico, tu restes aux écoutes.
Tom, tu récupères JP
et tu me rends les clés de la Golf.
On repère les petits Marocains,
on sillonne le quartier.
Espérons qu'ils nous aideront
à loger B.
- Je viens avec toi.
- Si vous voulez
que je libère M. Escoffier,
il va falloir me parler.
- On enquête sur un meurtre
impliquant une figure
du grand banditisme.
L'affaire a été versée chez moi.
- Oui, je sais.
Mais pourquoi
précisément Escoffier ?
- Il nous a déjà permis
de progresser
dans notre enquête.
- Attendez,
il est déjà en mission pour vous ?
- Pas du tout.
Il a agi de sa propre initiative.
- Et c'est censé me rassurer ?
- En prison, un flic reste un flic.
- Ecoutez...
M. Escoffier est impliqué
dans une affaire d'extorsion
avec chantage aggravé.
Pour sa défense, il affirme avoir
agi dans l'intérêt de son enquête.
Donc, il n'a pas de limites
quand il veut parvenir à ses fins.
Pire candidat pour une infiltration.
- Ou au contraire le meilleur.
Une infiltration requiert
des qualités rares.
Il faut savoir gagner
la confiance des voyous.
Avoir le goût du risque.
De l'abnégation.
Escoffier réunit
toutes ces qualités.
- Mais il a été suspendu
de ses fonctions.
La police envisage
de le réintégrer ?
- Non.
Il aurait un statut d'informateur.
On le ferait témoigner sous X.
- Et si ça dérape, on me reprochera
d'avoir sorti Escoffier.
- Notre cible...
va sortir de prison.
Ce premier meurtre est un signal
qu'il envoie au milieu.
Le juge Vargas et moi-même...
Enfin, on redoute
qu'il ne s'arrête pas là.
- Il ne s'agit pas
d'une simple enquête d'homicide.
Il s'agit de neutraliser
un individu dangereux.
Il faut savoir
prendre des risques.
- Si je libère M. Escoffier,
sa libération sera assortie
d'un contrôle judiciaire strict.
Je veux être sûre
qu'il en respectera tous les termes.
- Je connais Escoffier,
je m'engage à suivre
son infiltration.
Moteurs
Brouhaha diffus
...
- C'est cool que tu sois revenu.
- Je pouvais pas lâcher l'enquête.
Si le petit est innocent,
il faut trouver qui a tué Chkoun.
Tiens, prends là.
- A Tom de Laure,
vous avez repéré les mômes ?
*- Négatif.
* Bips
- Ouais, Nico ?
*- J'ai fait le bornage
des numéros en contact avec B.
3 d'entre eux bornent
près du square Rosa-Luxembourg,
en ce moment.
- OK, on y va,
on est tout près.
Merci.
- Vas-y, c'est tout droit.
- Putain...
- Ralentis.
- Le gamin en bleu, là.
Il était
près de la camionnette.
Les jumelles.
Ouais, c'est lui.
- Tu vois Souleymane ?
- Non. Non, je vois pas.
Par contre,
le petit près de la fontaine...
- Je vois rien.
- Là. Là. Là.
Celui qui remonte les marches.
Il était au squat.
- Putain, je vois rien.
- Tom, JP ?
Rejoignez-nous
au square Rosa-Luxembourg,
on a recollé les gamins.
*- Bien reçu, on arrive.
- Ca va ?
- C'est ouf, ça...
Ca me fait penser
à mon grand-père.
S'il avait pas eu les couilles...
de traverser la Méditerranée
pour refaire sa vie, bah...
Je serais là,
peut-être à leur place.
Brouhaha léger
Rires des garçons
...
- C'est qui, lui ?
- C'est pas B,
le mec de la camionnette ?
- Non.
C'est pas lui.
- Peut-être des mecs à lui ?
- Ca pue, là, putain.
Tapage
*- C'est bon, Laure, on a recollé.
- Putain...
- On y va. Top interpel'.
Tapage
- Hé !
- Police !
- Tiens, JP, chope-le.
- Je m'occupe de lui.
- Viens là !
Viens là. Viens là.
Viens. Donne.
- Arrête-toi, arrête-toi.
Oh, putain...
Putain !
- Lève-toi. Lève-toi.
- Mets-toi là.
Tu sors d'où, toi ?
Pourquoi tu tapes les mômes ?
- Ils m'ont insulté.
- Des gamins t'insultent
et toi, tu les fracasses ?
Oh ?
- Ca t'arrive souvent ?
- Comment tu t'appelles ?
Regarde-moi.
Ton nom.
- Oh... T'as des papiers ?
T'as des papiers ?
Dis-moi. Hein ?
Non, t'en as pas ?
On l'embarque.
- Attendez,
la carte de mon foyer
est dans ma poche.
- Laquelle ?
Celle-là ?
- Appelez-les, ils me connaissent.
- Djamel...
- Je m'en occupe, vas-y.
- OK, Djamel,
pourquoi t'en as après les mômes ?
Hein ?
Parce qu'on va pas te lâcher.
Regarde-moi.
On va pas te lâcher.
- Avec leurs conneries,
ils attirent les flics
et ça casse mon business.
- Quel business ?
Quel business ?
- Je vends des cigarettes.
- Ouais...
C'est des cigarettes.
Et elles sont où ?
- Planquées dans un abribus.
- Le foyer confirme
qu'ils le connaissent.
Laure ?
Il était là-bas le 18 septembre.
Le soir de la mort de Chkoun.
- OK, on va reprendre.
Ils cassent le business et après ?
- On leur a dit de dégager,
mais ils écoutent pas
et ils reviennent.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Vous êtes
sur le même terrain, c'est ça ?
- Ils vendent leurs téléphones
aux boutiques de téléphonie.
- OK, où ça ?
Montre-nous les boutiques.
- On y va.
Allez, vas-y.
Brouhaha
...
- Je vois ma mère aujourd'hui.
C'est la première fois depuis un an.
- C'est bien, ça.
...
- T'as pas pris de mitard ?
Tony, il a pris une semaine.
Je me demande comment ça se fait
que t'as rien pris
et qu'il a plongé.
- J'ai peut-être un bon avocat.
- Ouais.
Ou alors, tu l'as balancé.
- Si j'avais balancé quelqu'un,
tu serais au mitard.
- Alors, qui c'est ?
Qui t'a vu sortir
de ma cellule plié en 2 ?
- Je sais pas,
j'étais dans le gaz, j'ai rien vu.
- Je finirai par savoir qui c'est,
tu le sais.
- On est complet pour le parloir.
Déverrouillage électrique
Brouhaha
...
- Escoffier, cabine 21.
Déverrouillage électrique
- Ca va ?
- J'ai de bonnes nouvelles.
Ta juge te laisse sortir.
- Putain...
- Le juge de la JIRS
l'a convaincue de te laisser
infiltrer la bande de Cisco.
- Si je sors trop vite,
il va se méfier.
- Non, parce que ton avocat a fait
une demande de remise en liberté,
ça tombe bien.
Ca se goupille bien.
En revanche, ta juge a blindé
ton contrôle judiciaire.
Confiscation de passeport.
Interdiction de port d'arme.
Obligation de pointer
chaque semaine au commissariat.
Et interdiction
de revoir tes anciens collègues.
Laure, en premier lieu.
Au premier contact...
c'est la case prison.
- OK, je suis pas réhabilité, quoi.
- Non.
Mais bon, t'es dehors.
Et tu bosses avec nous.
Cisco sort demain.
Tu le recolles,
tu le lâches plus.
Tu nous rencardes
sur tout ce qu'il fait.
Dans nos procédures,
tu témoignes sous X.
- Comme un putain de tonton, quoi.
Je peux pas bosser comme ça.
Je suis à poil.
- Non, on sera là.
On te lâche pas d'une semelle.
- J'embarque,
si je récupère ma carte de flic.
- Putain, Gilou...
Ca dépend pas de moi.
Ta hiérarchie attend ton jugement
pour statuer sur ta réintégration.
- C'est ça ou rien.
Gilou frappe.
Brouhaha
...
- L'avocat de la défense va essayer
de déstabiliser ta mère.
Vu qu'elle a pas dénoncé
le viol à l'époque...
Il a un boulevard devant lui.
- Tu veux m'aider, là ?
- Euh... oui.
J'ai jamais fait ça, mais... Alors ?
- C'est facile.
Regarde.
- OK...
- Voilà.
- Il faut qu'on appelle ta mère
et qu'on la prépare.
Putain, ça me colle
aux doigts.
Ca colle aux doigts.
Comme tu fais ?
Je vais y arriver, mais...
Ca colle, non ?
- Attends.
- Laisse-moi...
- Laisse-toi faire.
Téléphone
...
- Excuse-moi,
il faut que je le prenne.
...
Oui, allô, Mme la juge.
Non.
J'y peux rien,
si son éducateur
l'a laissé s'enfuir.
Non, j'arrive pas
à le joindre non plus,
son portable est coupé.
D'accord.
On se tient au courant ?
Je vous remercie.
Le jeune Marocain
dont je m'occupe a disparu.
Il est même pas au courant
qu'il a été innocenté de l'homicide.
- Bah, s'il est innocent...
- Il avait une place en foyer.
Maintenant, il va se retrouver
de nouveau à la rue.
- Ca fait des semaines
qu'il est à la rue.
Il peut se débrouiller,
non ?
- De toute façon, il va
se remettre dans les emmerdes.
Soupir
Je vais le retrouver
en garde à vue.
- T'as raison.
Je vais appeler ma mère.
- Ici, à droite ?
- A droite.
- T'es avec nous, là ?
- Ouais.
Après, tu prends à gauche.
- Tu me tutoies pas.
Alors... On est dans la rue.
- Ca doit être sur la droite.
C'est la boutique bleue.
- Laquelle ?
Il y en a 4.
- Après la rôtisserie.
Kingtel.
- Là.
- Ouais, celle-là aussi.
- Vas-y, ralentis.
Putain, il y a
2 mômes à l'intérieur.
Vas-y.
Vas-y, gare-toi.
- Ecoute bien.
Ne t'approche plus
de ces mômes
ou on te fait plonger.
T'as compris ?
Maintenant, dégage.
Allez, dépêche-toi.
Portière
A tous de Laure,
on est devant le Kingtel.
Ca bouge ?
*- Négatif,
c'est calme chez Momophone.
* Bips
*- Rien de mon côté non plus.
- Je vais voir.
Moteurs
Brouhaha diffus
...
Déclics d'appareil photo
En arabe
...
Ca chauffe à l'intérieur.
...
* Il y a
le môme qui m'a piqué
mon téléphone.
Il est complètement défoncé.
Il m'a pas reconnue.
En arabe
...
Le chauffeur
de la camionnette est là.
A tous de Laure.
B est identifié.
C'est le patron de Kingtel.
Je répète : B, identifié.
C'est le patron de Kingtel.
- Je file à la préfecture.
-Hm.
- Du nouveau ?
- On a identifié B.
C'est un receleur.
Il a une boutique à Barbès.
Attendez.
Voilà. Bilal Akhrif.
36 ans.
Né à Argenteuil.
Marié.
C'est le gérant de la boutique
Kingtel depuis 2 ans.
"2013 : dégradations volontaires.
2016 : coups et blessures
"avec menaces de mort."
Rien, depuis.
- Les gamins lui fourguent
leurs téléphones volés.
- On sait toujours pas
pourquoi il embarque les gosses
ni à quoi correspondent
les rencards par SMS.
- Si vous vous mettez sur lui,
on le découvrira.
- Il faut sonoriser sa boutique.
- Hm, pour que la juge autorise ça,
il faut bétonner nos arguments.
- Je suis rentré pour ça.
Je mets à jour les PV.
Les autres surveillent.
- Parfait.
Donnez-moi ce que vous avez,
pour le préfet.
- Voilà.
- C'est bien.
Avec vous,
les procédures sont à jour.
- Allez, au revoir.
- A plus tard.
- Ouais.
* Bips
...
Putain.
- Mercredi. 18H. B.
Souleymane a reçu
un SMS de Bilal.
Ils ont rendez-vous dans 2 jours.
T'as pu le localiser ?
*- Non,
son portable
est resté allumé peu de temps
et il bougeait au nord de Paris.
Peut-être en métro.
Et Bilal, vous l'avez en visu ?
*- Ouais, on le voit.
Bah écoute,
il enfile sa veste là.
OK.
Bon, salut.
- Regarde ça.
Regarde ça.
Déclic
Oh oui, ça, c'est trop mignon.
Déclic
Oui, oui, oui.
- Ouais, qu'il profite.
Parce que dans 2 jours, on le pète.
Déclics
Vrombissements
Vacarme
Klaxons
...
Brouhaha diffus
...
- Tu veux quoi, là ?
- Toi, tu veux quoi ?
...
- Hé.
Hé, t'as pas un euro ?
Donne-moi un euro.
Hein ? Putain.
Donne-moi une cigarette.
Brouhaha diffus
...
- Rivotril.
- Bouge. Bouge.
...
- Hé, t'as 4 doses, là.
Vas-y casse-toi. Taille.
Y a du monde.
...
- Rivotril.
- Je fais pas ça.
Mais j'ai mieux, si tu veux.
Tiens.
Cadeau.
Brouhaha diffus
...
- J'ai compris votre demande.
Mais il m'est impossible
de lever la suspension d'Escoffier.
- Ce qu'il a fait dans l'affaire
Herville, c'était pour l'enquête,
par pour s'enrichir.
- Ca, le jugement nous le dira.
En attendant, c'est non.
- Cisco sort demain.
Il va reprendre ses affaires,
on peut s'attendre à du grabuge.
- Et quoi ?
- Il faudrait anticiper
le trouble à l'ordre public.
Sa boîte de nuit est dans le 8e.
- Et vous proposez quoi ?
- Sa réintégration après la mission.
- Ca dépendra de son jugement.
S'il prend plus de 6 mois ferme,
il devra quitter la police,
vous le savez.
- Oui, mais son jugement
peut dépendre de votre soutien
et celui de l'institution policière.
Il lui faut des perspectives.
La police, c'est sa vie.
- Ecoutez.
S'il réussit sa mission, je m'engage
à tout faire pour le réintégrer.
- Merci, M. le préfet.
- Ah... C'est amusant.
On parlait d'Escoffier,
justement.
Enfin. Bref.
- J'ai dû me tromper,
je pensais qu'on devait
faire le point
sur l'homicide du jeune Marocain.
- Vous ne vous êtes pas trompé,
on y va.
- M. le préfet.
- Oui. Alors...
On reçoit en urgence
des associations de riverains
du quartier Barbès.
A leur demande.
Votre présence va être utile.
Briefez-moi, pour l'enquête.
- Euh... Oui, on a bien avancé
depuis la dernière fois.
On commence à comprendre
l'écosystème
autour des mineurs isolés.
On a réussi
à identifier des receleurs
en contacts réguliers avec eux.
- C'est bien.
Vous avancez vite.
- Ca peut plus durer.
Ces jeunes doivent être protégés,
mais ils ont agressé
une nounou devant la maternelle.
Ils lui ont arraché
son portable devant les petits.
- Croyez bien que nous prenons
ce problème très au sérieux.
Protestations
- Moi, je suis restaurateur.
Ca fait 20 ans que je suis à Barbès.
On va pas se mentir,
le quartier est chaud.
Mais j'ai jamais vu
autant de violence dans la rue.
J'ai plus de 200 signatures
de riverains et de commerçants,
qui vous demandent
de rétablir l'ordre à Barbès.
- Maintenant,
ce qu'on veut, c'est des actes.
Dans n'importe quel autre quartier,
vous seriez déjà intervenu.
- Exactement.
- Est-ce qu'on doit laisser
ces gamins se détruire
et agresser tout le monde ?
- C'est vrai, on attend quoi ?
Qu'on riposte ?
Que ces gosses crèvent ?
- Comme celui retrouvé
dans la laverie.
- C'est la raison de la présence
du commissaire à cette réunion.
Le 2e DPJ entame
un travail d'importance
sur l'environnement
de ces jeunes.
Je voulais
que vous l'entendiez.
- Bah, on vous écoute.
- Euh, je suis bien évidemment
tenu par le secret de l'instruction.
Mais ce que je peux dire,
c'est que nous avançons.
- Avancer, ça veut dire quoi ?
- C'est-à-dire ?
Raclement de gorge
- Nous savons pourquoi ils restent
dans le quartier.
- Ah oui ?
- Super.
On commence.
- Allez-y,
parlez-leur des receleurs.
- Ces enfants écoulent
leurs téléphones volés à Barbès.
Ils sont dans votre quartier
parce qu'ils sont proches
des touristes pour l'arrachage
et des receleurs pour la revente.
- Faites dégager
les receleurs.
- Oui, faites ça.
- C'est pas si simple que ça.
- Ecoutez. S'il vous plaît.
Vous m'avez parlé
de plusieurs boutiques.
Je ne vous demande pas
de les citer, bien sûr,
mais on est bien d'accord ?
Vous les avez identifiées ?
- Certaines, oui.
- Et qu'est-ce qu'on attend ?
- Oui, on les ferme.
- Absolument.
Je vais donner l'ordre
de leur fermeture administrative.
Voilà.
Dès demain matin.
- AH...
- Merci.
- Merci à vous.
Je suis très content
de cet échange.
Hein ?
Ca nous a permis d'avancer
dans notre travail, merci.
Voilà.
- Mais l'enquête est en cours,
il faut qu'on perquisitionne.
- Perquisitionnez si vous voulez.
Moi, ce que je veux,
c'est la fermeture de ces boutiques,
demain matin.
- Très bien.
...
Brouhaha diffus
...
- Tu veux goûter ?
...
- Tu me casses les couilles.
T'as vu, c'est cool, hein ?
Si t'en reveux,
c'est 15 balles.
Tiens.
Allez, casse-toi.
Pigé ?
- OK...
Ca fout tout en l'air.
Si on ferme la boutique de Bilal,
il ira pas au rendez-vous
et on saura jamais
ce qu'il trafique avec les gamins.
- On rate une occasion unique.
Bilal est en contact
avec les gamins
et il était en contact avec Chkoun
le jour de sa mort.
- Je sais,
j'ai pas eu le choix.
- Comment le préfet a su,
pour les boutiques ?
- C'est moi qui lui ai dit.
C'était dans les PV
qu'Ali m'a donnés avant la réunion.
J'ai obtenu
une perquise de sa boutique.
Si vous établissez le recel,
vous pourrez interroger Bilal.
- Il balancera jamais
pourquoi il embarque les gamins.
- Sérieux...
On peut attendre
quelques jours pour la perquise ?
Comme ça, Bilal va au rendez-vous...
- Non, le préfet exige
que ça se passe demain matin.
Les riverains sont excédés.
Il veut agir.
Allez, au boulot.
- Super.
- Qu'est-ce qui t'a pris
de lui filer les PV ?
- Il me les a demandés.
- Tu files pas les PV
avant une réunion avec le préfet.
- Il les a demandés.
- C'est la base.
- Tom.
- OK ? C'est la base.
- OK, t'appelles JP et Nico.
Tu leur dis de revenir.
On arrête la choufe.
Porte
Je vais préparer
les perquises.
- Qu'est-ce que tu fais là, toi ?
Vas-y, dégage.
Ahans
Dégage, je te dis !
Ton sac.
...
Hé...
Ca va ?
Hé, ça va ?
Hé...
Réponds-moi.
Téléphone
...
- Allô ?
Quoi ?
Attendez.
Attendez, vous êtes qui ?
Où ça ?
OK, j'arrive.
...
Toux
Sifflement bref
...
Il est où ?
- Il est là.
- Souleymane.
Souleymane, c'est Joséphine.
Tu m'entends ?
Souleymane, tu m'entends ?
Souleymane.
Qu'est-ce qu'il a pris ?
Mais c'est un gosse, putain.
- Faut pas le laisser
traîner n'importe où.
- Souleymane, viens.
Viens, accroche-toi à moi.
Viens avec moi, allez.
Allez.
Allez, viens.
Accroche-toi à moi.
- Hé.
Mademoiselle.
Sirène
Crissement de pneus
Sirènes
...
Crissements de pneus
Klaxons
*- A tous de Laure,
on est au clair.
On cherche
du biscuit pour mettre Bilal
en garde à vue.
Idéalement...
Klaxon
On trouve la planque
des téléphones volés par les gamins
et on établit le recel.
C'est clair ?
- OK.
Bonjour, police.
- Bonjour.
- Bonjour.
- Bilal Akhrif ? Police judiciaire.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- On va procéder
à une perquisition.
- Tout est en règle.
- On va vérifier ça ensemble.
- J'ai du travail.
- Hé...
- Nous aussi.
- Doucement avec les téléphones.
- C'est quoi ça ?
- Des coques
et des boîtes de téléphones.
- Vous avez pas le droit.
- On va se gêner.
T'as les factures ?
- Oui, dans le classeur bleu.
Ca vient de Chine.
- Celui-là ?
- Oui.
- Bon, je vais voir Tom.
Pardon.
- T'as tout checké ?
- Oui, c'est clean.
- Je vous ai dit quoi ?
- Tiens.
On garde ça là.
- Ca dit quoi ?
- Rien.
Pas de planque dans l'escalier.
- Et la porte ?
- C'est les caves.
- T'as fait les poubelles ?
Le mec est pas con,
il garde rien dans sa boutique.
Tom souffle.
Pourquoi tu souffles ?
Tu les as faites ?
- Les jaunes ou les vertes ?
Je suis flic aussi, tu sais.
- Y a rien pour le recel.
Sa mère.
- Redescends, c'est pas de ma faute
si on est dans la galère.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- RIEN.
- Hé, on foire pas la perquise.
Vous vous engueulerez
plus tard, OK ?
T'as fait les boîtes aux lettres ?
- Non.
Tintement métallique
- Bah, voilà.
- C'est celle au fond,
tout droit.
- Y a des marches.
- Ah, OK.
- Putain.
Elle est où la lumière ?
- A gauche.
Y a que des cartons vides
et des vieux téléphones.
- Ouais ? On va voir.
- Bah, je vous dis.
- On est bien, là.
Hein ? La caverne d'Ali Baba.
- Je prends là, moi.
- C'est des cartons vides
la plupart.
- Bien sûr.
On va voir.
Remue-ménage
...
- C'est quoi ?
- Des téléphones d'occasion
pour l'Afrique.
- Ah ouais ?
Ca vient d'où ? T'as les factures ?
- Oui, elles sont là.
- Montre-nous.
- Là.
Elles doivent être là.
- Laisse-le regarder.
Remue-ménage
- Putain, merde.
Fait chier.
- T'occupe pas,
cherche tes factures.
On va les embarquer, sinon.
- Bah, embarquez-les.
Je sais qu'elles sont par là.
Remue-ménage
...
- Ali ?
Viens voir.
- Il a une bonne compta.
C'est quoi ?
- Je sais pas ce que c'est.
Recel. Prostitution.
J'en sais rien.
Mais il y a un loup.
Tiens, regarde.
18 septembre.
"Chkoun. 340."
- Je cherche, mais...
- Ca se confirme.
Il connaît Chkoun
et il l'a vu le jour de sa mort.
Ces factures, ça donne quoi ?
- Je les cherche.
- Tu les as pas trouvées ?
- Que la moitié.
- Te fatigue pas.
- D'accord.
- On l'embarque.
Vous embarquez tout ça.
Tu viens avec nous.
Et t'en as pour un moment.
Allez.
- On va où ?
- Avance.
- Vous êtes placé en garde à vue.
- Je connais pas
de petits Marocains.
Je connais pas.
- Si, t'en connais au moins 2.
- Regarde, c'est quoi, ça ?
Alors ?
Tu les connais pas ?
- Ceux-là, je les ai virés.
Ils m'ont menacé.
Il y en a un qui était foncedé.
- Ouais ?
Et tu dis que tu les connais pas ?
Et ça, c'est quoi ?
Cette comptabilité, là ?
C'est quoi, ces chiffres ?
Ces noms ?
Karim. Souleymane. Chkoun.
- C'est pas à moi, je sais pas.
- On l'a trouvé dans ta cave.
Tu fais quoi avec eux ?
- Mes potes utilisent ma cave
pour stocker des affaires.
Ils savent
où trouver la clé.
- Ta camionnette aussi,
tu la prêtes aux potes ?
- J'ai pas de camionnette.
- La blanche, avec des tags.
Je t'ai vu, y a 2 jours,
embarquer les gamins.
Tu les emmènes où ?
- J'ai pas de camionnette.
- Regarde.
Il y avait
un petit Souleymane.
Il est noté là.
"Souleymane, 250 euros."
- Je reviens.
- C'est pas à moi.
- Les gars ? La perquise de la cave,
c'est où, là ?
- Tout est là.
- Là.
- Là ?
- Ouais.
- Les 2 cartons ?
- Ouais.
- C'est pour mon téléphone.
Tu m'aides, Nico ?
- Tiens.
Avale ça.
Avale ça, je te dis.
...
Il va pas rester.
Je vais trouver une solution.
- J'ai pas bien compris le sens
de l'interpellation de ce Bilal.
A ce stade de l'enquête,
c'est pas contre-productif ?
- Ca s'est fait dans le cadre
d'une grosse opération.
Qui s'est bien passée, d'ailleurs.
Bilal est toujours
en garde à vue.
On pense qu'il a un lien
plus complexe avec les enfants.
On cherche.
- Vous connaissez la théorie
des baïonnettes intelligentes ?
- Le droit de refuser
d'appliquer un ordre illégal.
- Et la notion d'entrave
à la justice ?
- Attendez.
On parle d'un ordre du préfet.
- La moindre des choses
aurait été de m'appeler,
plutôt que de me mettre
devant le fait accompli.
- On a dû agir vite.
- Bah, dites donc...
Je vous imaginais pas aussi docile.
- Dans la police,
il y a la notion de hiérarchie.
- C'est la police
de la justice.
La commission rogatoire
délègue les pouvoirs.
Vous agissez en mon nom.
C'est à moi
que vous devez obéir.
Bon, dites-moi que tout ça
n'a pas servi à rien.
- On a établi le recel.
- Prévenez-moi quand vous aurez
quelque chose d'intéressant.
Je vous retiens pas,
mais j'espère que ça aura permis
de clarifier nos rapports.
- Ils vont me garder longtemps ?
- Ca dépend des éléments à charge.
- Ils en ont pas.
- Merci.
Tiens.
Il y avait plus de sucre.
- Pas grave. Merci.
Ca va durer encore longtemps ?
- Pourquoi ?
- Mon petit est à l'hôpital.
Ma femme l'a emmené ce matin.
- Ah... Bah...
Désolé.
C'est grave ?
- Il a une bronchiolite.
On s'en sort pas.
- Il a quel âge ?
- Il a 2 mois.
- 2 mois ?
Moi aussi,
je viens d'avoir un gosse.
- Sérieux ?
- Hm, hm.
- Une fille ? Un garçon ?
- Un garçon.
- Un petit garçon ? C'est bien.
- Hm.
- C'est le premier ?
Pareil.
C'est un truc de ouf, non ?
- Ouais, c'est bizarre.
- J'ai le truc
pour le calmer.
Je suis le meilleur.
Ma femme en revient pas.
- T'as de la chance.
- Vous pouvez me convoquer
une autre fois, non ?
- Ah, je crois pas.
Tu vois, ça ?
C'est mon téléphone.
Il était dans les cartons
qui étaient à la cave.
Et ça, c'est qui ?
Tu vois, ça...
C'est toi.
Maître.
Tu les emmènes où,
les gamins ?
Vas-y,
tu les emmènes où ?
- Tu les emmènes où ?
Vas-y.
Tu les emmènes où ?
- OK.
Tu vois, ça ?
Ca, c'est Chkoun.
Voilà.
Il est mort il y a 7 jours.
On a un SMS
qui dit que t'avais rendez-vous
avec lui le jour de sa mort.
- T'es dans la merde, d'accord ?
Avec la photo,
demande à ton avocate,
on peut te déferrer devant un juge,
tout de suite.
Alors, vas-y.
Tu les emmenais où ?
- C'est pas ce que vous croyez.
- On croit rien,
on veut juste
que tu nous expliques.
Pourquoi t'avais
rendez-vous avec Chkoun
le jour de sa mort ?
OK...
Ces chiffres, c'est quoi ?
- Des transferts d'argent.
- D'argent de quoi ?
- J'accompagne les mômes
pour envoyer de l'oseille
aux familles.
- D'accord.
Ca veut dire quoi exactement ?
- Chez Western Union,
ils veulent les papiers.
Du coup,
ils peuvent pas faire le transfert.
C'est moi qui le fais.
Je leur rends service.
- Ah ouais.
T'es un mec gentil.
- D'accord.
Le 18 septembre,
entre 20h et 22h...
toi, t'étais où ?
- C'était quoi, le 18 ?
- Mercredi.
- Mercredi...
Bah, j'étais...
J'étais à Trousseau.
Pour la bronchiolite du petit.
Vous pouvez vérifier,
j'y ai passé la nuit.
- On va vérifier alors.
- Les transferts,
c'est quelle agence ?
- Chez moi, à Parmentier.
A Barbès, l'argent des mômes,
ils en veulent plus.
- OK.
Nico ?
- Oui, Laure ?
- Tu nous diras combien
tu prends pour ce service.
Mec gentil.
Tu vas à l'agence
de Western Union à Parmentier.
- Oui.
- Tu vérifies
les transferts de Chkoun.
A qui il les a envoyés.
- OK.
Brouhaha diffus
...
- Urgence médicale.
Rapidement.
Agitation
Rapidement, s'il vous plaît.
Ca arrive ou quoi ?
Rapidement.
- Quelqu'un, oh.
- Doucement. Doucement.
Doucement. Doucement.
Attention.
- Il faut une compresse de glace.
Il risque de perdre son oeil.
La compresse, là.
* Talkie-walkie
Brouhaha
...
- On le met sur le brancard.
...
On va doucement.
...
- Enlevez. Soulevez.
...
- C'est lui
qui a balancé Tony.
- Alors, tu t'en vas ?
- Ouais, à l'instant, là.
- Je vais peut-être sortir aussi.
Mon avocat a fait une demande
de mise en liberté.
- Attention.
- On pose.
- Si jamais t'es en galère...
Passe me voir au Whisper.
- OK.
- Rue de Ponthieu.
- Ca marche.
Brouhaha
...
* Sonnerie mélodieuse
...
- Vous m'entendez ?
- Oui.
- Bien, bonjour, Mme Alaoui.
Je suis le commandant Berthaud.
Voici le capitaine Amrani,
qui vous a parlé au téléphone.
On est de la police
de Paris.
On a quelques questions concernant
un virement Western Union récent.
*- Oui.
- Qui vous a envoyé
ce virement ?
...
C'est lui ?
- Oui, c'est lui.
Pourquoi ?
En arabe
- Vous savez
comment il a gagné cet argent ?
- Non. Je sais pas qu'est-ce
que c'est son travail, moi.
Il m'aide pour vivre ici.
Le loyer.
La nourriture.
- Vous l'avez eu quand,
la dernière fois, au téléphone ?
*- La semaine dernière.
Il dit il trouve un bon travail.
- Il a rien dit d'autre ?
En arabe
...
- Il m'a dit ça.
Si c'est la vérité, je sais pas.
Je vais raccrocher.
- Non, attendez.
Je dois vous dire quelque chose.
Raccrochez pas.
*- C'est quoi ?
- J'ai une mauvaise nouvelle
à vous annoncer.
Votre fils Amine...
Il est mort.
Il est décédé, Mme Alaoui.
- Putain.
Madame... Mme Alaoui.
Mme Alaoui, euh...
Amine a été retrouvé mort
mercredi dernier, en fait, et...
il avait pas de papiers sur lui.
On a réussi à l'identifier
avec le transfert d'argent
qu'il vous a fait
avec Western Union.
On est désolés.
Euh...
De vous annoncer ça
par téléphone.
Vraiment.
Sincèrement...
...
Soupir
...
Voilà. C'est...
En tout cas...
On va vous tenir
au courant de l'enquête
et on vous rappellera très vite,
dès qu'on en sait plus.
En arabe
Vraiment.
On est désolés.
* Tonalité
Allô ? Allô ?
- Il s'appelait Amine Alaoui,
il venait d'avoir 12 ans.
- Les perquises auront servi
à quelque chose.
On va pouvoir organiser
le rapatriement du corps.
Ca se passe bien avec Amrani ?
- On bosse dans le même sens.
Il a annulé ses congés, finalement ?
- Ouais.
- Hm...
- Il faut quand même
que je vous dise...
Je sais pas où il en est,
mais il voulait
changer de groupe.
- Ah bon ?
- Vous en pensez quoi ?
On frappe.
Porte
- Ce serait dommage.
Raclement de gorge
- On fait quoi avec Bilal ?
- Tu veux dire quoi ?
- On pourrait le retourner.
Il connaît les gamins.
Il les voit tous les jours.
Il peut nous rencarder
sur leurs fréquentations.
Il peut nous servir.
- Moi, je le sens pas, ce mec.
- Il est de Barbès.
Il connaît du monde.
- Il pourrait faire
fuiter nos infos dans le milieu.
- Non, pas si on fait
les choses bien
et dans les règles.
- Il a raison,
il faut relancer la machine.
- T'es sûr de toi ?
- Le courant passe bien, ouais.
Ca peut le faire.
- OK.
Vas-y.
Mais fais gaffe.
Porte
...
- C'est bien.
Il faut lui laisser du champ
pour qu'il reste.
...
Déverrouillage électrique
Eclats de voix
...
Expiration profonde
- Je pensais
qu'il y aurait pas grand monde,
alors je suis venu.
- Bah, c'est super.
- Ma voiture est juste en face.
- Merci pour ce que vous avez fait.
- Pourquoi vous me remerciez ?
Bah, je sais pas, que s'est-il passé
avec votre ami commissaire ?
- Je lui ai filé un coup de main.
- C'est beau,
cette entraide chez les flics.
Brouhaha léger
...
- Salut, les garçons, ça va ?
- Ca va, les gars ?
En forme, les gars ?
Voilà.
Enlève-moi ça.
Sophie, tu les fais rentrer ?
- On y va.
- C'est parti.
Bismillah.
- Bonjour,
je suis Joséphine Karlsson.
J'ai téléphoné.
- Oui. Walid.
C'est toi Souleymane ?
- Vous pouvez l'héberger
combien de temps ?
- Une nuit, normalement.
On a que 10 lits.
- Ah bon ?
- S'il y a moins de demandes demain,
il pourra peut-être rester.
Les places sont chères.
Désolé, je dois y aller.
Hé, on t'attend.
Allez, les gars, on se bouge.
- Bon bah...
Je te tiens au courant, hein ?
Tu décroches si je t'appelle,
d'accord ?
- Attends.
Tu dois me ramener un sac.
C'est important.
- Un sac ?
Quel sac ?
- Il est à Chkoun, mais il y a
un truc à moi dedans.
- Il est où ?
- A la laverie.
- A la laverie ?
Explique-moi,
il y a quoi, dedans ?
Ton passeport ?
- Il me faut le sac, c'est tout.
- Mais la laverie,
je peux pas y aller,
c'est une scène de crime.
Je pourrais redemander
aux flics...
- Non, pas les flics.
Tu ramènes le sac.
Et tu dis à personne.
- Je ne peux pas.
Je peux pas.
En arabe
Métro
...
On frappe.
Porte
- Excuse-moi, je te dérange ?
- Non, non, j'allais partir, là.
Qu'est-ce qui t'amène ?
- J'ai vu Edelman.
Gilou sort.
- Il sort ?
Mais... comment ça se fait ?
- Bah, je connais pas les détails,
mais il sort.
- C'est sûr ?
- Oui.
...
Je voulais te demander...
La laverie dans laquelle
le gamin est mort,
vous l'avez fouillée ?
- Bien sûr,
pourquoi cette question ?
- Vous avez trouvé un sac ?
- Un sac ?
C'est Souleymane
qui t'a parlé d'un sac ?
Il y a quoi dans ce sac ?
- Je sais pas,
il m'en a pas dit plus,
mais ça semblait important pour lui
de le récupérer, alors...
- D'accord.
Bah, faudra qu'on retourne fouiller.
- Viens,
on y va maintenant.
- Non... Non,
on peut pas faire ça, Joséphine.
- Je te donne un tuyau,
on y va maintenant.
S'il te plaît.
- Alors...
Quand on est arrivés,
Souleymane tenait
une barre de fer.
Bon.
Il devait probablement
vouloir l'utiliser comme levier.
Non, s'il te plaît,
tu touches à rien.
Minimum.
Non, ils ont checké ça,
c'est obligé.
C'est la table
que j'ai prise sur la gueule.
Il manque un pied, t'as vu ?
En fait, c'est ça,
qu'il utilisait comme levier.
C'est ça.
Alors...
Claquements brefs
Ah... Regarde là.
Il y a des petites traces.
T'as vu, là ?
C'est ça.
Cliquetis métallique
Putain.
C'est le sac d'Amine.
Celui qu'on voyait sur la vidéo.
Fermeture éclair
C'est de la coke.
Musique intrigante
...
Sous-titrage TITRAFILM