Spiral (2005–…): Season 7, Episode 7 - Episode #7.7 - full transcript

On entre.

- Tu fais quoi?
Tu bosses de chez toi, maintenant?

- On nous a retiré
l'affaire Herville.

J'ai un rapport de synthèse à finir.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Le tôlier a voulu qu'on bosse
avec la financière,

et il nous a lâchés.

Et Roban aussi.
C'est con, parce que...

On venait d'identifier ce type.
Voilà.

Tu fais quoi ?

T'as repris le boulot?
- Oui.

J'ai pas encore récupéré
le droit d'exercer,



mais je vais bosser avec Edelman.

Dit comme ça, ça fait bizarre,

mais ça se passe plutôt pas mal.

- Cool.

- Je vais pas m'incruster chez toi.
J'ai trouvé une solution.

- OK.

Comme tu veux.

- En tout cas, merci.

Générique de début

- Il y a que les originaux, là.
Vous avez pas fait de photocopies ?

On a trois heures pour boucler
la transmission à la Crim.

Je vais pas tout faire seul.

- Voilà le volet financier.
T'en es où ?

- J'ai pas commencé.
Je suis pas aidé.



- Vous vous êtes enfoncés
tous seuls,

et on est tous dessaisis.

Je vais t'aider.
File-moi tes codes d'accès

à votre procédure.

- Quoi, Berthaud ?
Vous avez changé d'avis ?

Non ? Alors, laissez-nous !

Alors, c'est B, A,

underscore, L, V, P, 12-5.

-2 semaines, c'est chaud.
- J'ai 400 heures à récupérer.

- Mais vous partez en même temps.
- Y a plus rien à faire.

- Ouais...

- Lebrion s'est enfermé
avec Beckriche.

- Il bosse avec son pote, et alors ?

- Il vient de lui filer
les codes d'accès à la procédure.

- Et alors ?

Qu'est-ce que tu veux
que je te dise ?

- Il y a un truc louche.

- T'es parano ! Ils sont dégoûtés
d'avoir été dessaisis,

comme nous. C'est tout.

Allez...

- Je te paie pas
pour que tu me rassures.

- Le conseiller de Solignac
assure que ton nom n'a pas été cité.

La garde à vue a été levée.
A priori, c'est bon.

-"A priori"...
J'aime pas les a priori.

Je veux prendre aucun risque.
Il faut être plus offensif que ça.

- Pour ça,
il faudrait qu'on en sache plus

sur vos activités.

- Que voulez-vous savoir ?

Je fais de la gestion de patrimoine.
Je place l'argent de mes clients

pour optimiser leur fiscalité.
A ce titre, je peux

être amené à répondre
à des besoins particuliers.

- Mais encore ?

- Des demandes importantes
de liquidité.

Je fais appel à des gens
qui savent faire ça.

- Vous pouvez être plus précis ?

Bon, ce cash, il vient d'où ?

- Elle est pire qu'un flic,
ta nouvelle assistante.

- Elle a raison,
on doit savoir d'où peuvent

venir les coups pour les parer.

- Un intermédiaire gère ça pour moi.

Je me contente de dire à mes clients

à qui adresser leur virement
bancaire en compensation. Ca va ?

- OK. On bosse de notre côté
et on revient vers toi

dès qu'on a du concret.

- Tu me feras ta note d'honoraires
plus tard.

Je veux que ça aille vite,
c'est tout.

Salut.
- Salut.

La porte claque.

- C'est peut-être ton ami,
mais il a pas tout dit.

Son nom a été cité dans l'enquête
sur la mort d'Herville.

- De quoi tu parles ?
Comment tu sais ça ?

- On s'en fout. Ce qui m'inquiète,
c'est ce qu'il nous cache.

Apparemment,

l'enquête a mené les flics
à un réseau de blanchiment,

et le nom de Cann est sorti.
- Ta pote flic t'a dit ça ?

Parle ! T'en dis trop ou pas assez.
- Je t'ai dit ce que je savais.

Si tu veux mon avis,
Cann est mouillé avec ce réseau

et les flics sont sur lui,
alors il a raison,

il faut être offensif.

- Et tu proposes quoi?

- Anticiper l'attaque de Roban
contre lui.

- Comment ? On sait même pas
de quoi il est accusé.

- Si l'affaire est inaccessible,

il faut s'attaquer au juge.

- Génial.
C'est Roban, ça va être facile.

- Mais c'est nous

en face, non ?

- Le temps.

Une greffière m'a dit que Roban
était proche de la retraite.

Il voudra boucler l'enquête,
c'est dans sa nature.

Il voudra la clore
avant le tomber de rideau.

- Surtout si on lui fait croire
qu'il peut prendre un raccourci.

- Mon équipe va d'abord assimiler

toute la matière accumulée
par le DPJ et la financière.

- Il faut aller plus vite.

Berthaud et Escoffier
ont identifié David Cann.

Maintenant, il s'agit
de comprendre son rôle

dans le réseau de blanchiment.
Ca doit être notre priorité.

- Qu'attendez-vous de moi au juste ?

- Depuis l'arrestation de Solignac,
on a un réseau

qui a été secoué.
Il faut agir rapidement,

car le risque existe que le réseau
se referme complètement.

- On peut pas aller trop vite
et commettre des erreurs.

On sort tout juste
du meurtre de Fouad Khelfa.

- Oui, évidemment.

Bon, surtout, tenez-moi informé.

J'ai l'habitude
d'être au contact régulier

avec les policiers
avec qui je travaille.

- Je vous tiendrai au courant.

Monsieur le Juge.

Brémont sort.

Musique intense

- Bon,

le message est clair : vous faites
la gueule pour la dessaisie.

Je suis certain que la Crim

va résoudre l'affaire.

Personne n'oublie Herville.
Personne.

Il faut avancer. On a une affaire
de vol à la fausse qualité.

Apparemment, un couple sévit

dans notre secteur et se fait passer
pour des agents EDF. Ils ciblent

les personnes âgées et isolées.
Le commissariat est dépassé,

donc c'est pour nous.
J'ai demandé

à ce qu'on nous envoie
les dernières victimes.

Le but est d'arrêter l'hécatombe,
OK ?

Allez, on s'y met.

Berthaud, je vous mets
en appui sur cette affaire.

Avec JP et Nico en congés,
on a besoin de vous.

Vous valez bien deux hommes, non ?

Propos indistincts

- C'est Rodrigues,

avec un "s", pas un "z".

C'est portugais, pas espagnol.

- Vous inquiétez pas, on a noté.

Il y a pas de faute.

Donc ils étaient deux,
dans les 20-25 ans.

- Oui. Très beaux.

La fille m'a dit
que le garçon était son stagiaire,

qu'ils travaillaient pour EDF.

Mais moi, je paie toujours,
alors j'ai pas compris.

Mais elle m'a expliqué
que c'est EDF qui me devait

de l'argent.

- D'accord.
- Alors...

- Prenez votre temps.

- Ben, elle voulait ma carte bleue
pour remettre l'argent dessus.

"Le trop-plein perçu", elle a dit.

C'est ça, le trop-plein.

- Du coup, Mme Rodrigues,
ils sont partis

avec votre carte bleue, c'est ça ?

Mais pour le code...

- Vous avez donné votre code ?

Votre code, vous l'avez donné ?
Oui ?

- Mes enfants vont encore dire
que je suis...

- Non, Mme Rodrigues.

- Ils m'ont tout pris,
j'ai plus rien sur mon compte.

- Vous inquiétez pas.
- Toute ma retraite. 756 euros.

- Mme Rodrigues,
c'est pas votre faute, d'accord ?

Regardez.

Je vais vous donner des formulaires.

Voilà. C'est des associations
de victimes contre les escroqueries.

Vous les appelez
et ils vont vous aider. D'accord ?

- Voilà. Vous allez me signer ça.

Mettez un petit gribouillis ici,
en dessous.

- Attendez.

(C'est pour le taxi.)

(D'accord ?)
- Merci.

(-De rien. Allez-y.)

l'ascenseur est au bout.
Au revoir, Mme Rodrigues.

- Tes 20 balles pour le taxi,
c'est limite.

- Faut vraiment

être une merde pour taper 800 balles
à des petits vieux qui ont rien.

Faut choper ces connards.
- Faut faire un tri dans tes vieux,

prendre que ceux
qui ont toute leur tête.

Sinon,
l'avocat n'en fera qu'une bouchée.

Déjà, ta madame Rodrigues,
tu la vires de la procédure.

- De quoi ?

C'est la double-peine, ton truc.
Les plus fragiles sont volés

et on prend pas leur plainte.
- Tu l'ajouteras plus tard,

mais le proc' doit pouvoir
s'appuyer sur du solide

pour obtenir
la meilleure condamnation.

On veut qu'ils prennent un max,
non ?

- Ouais.
- Bon.

- En attendant, faut les arrêter.

- Justement, un boulot de flic,
c'est sur le terrain. Allez.

A tous, enquête de voisinage.

On a une description des suspects,
Ken et Barbie,

et un endroit qu'ils adorent:
Pelleport.

- Laure, tu viens ?

Laure souffle.

- Bonjour.
- Bonjour.

- Je suis de la police.
Vous travaillez dans le quartier ?

- Oui, je bosse, là.

- On cherche un couple qui arnaque
des vieux. Vous avez dû les voir.

- Euh... C'est la 1re fois
que je viens ici, moi,

donc je connais pas vraiment
les gens du quartier.

- Je vais vous montrer
des photos au poste,

et vous me direz
si vous les reconnaissez.

- C'est...
Vous me reprochez quoi, là ?

- Rien, mais c'est important,
c'est une enquête de police.

- Ca va prendre combien de temps ?
- Ce sera pas long, tout ira bien.

Mettez ça dans le coffre.

- Tu l'embarques ?

- Ouais.

Il tracte dans le quartier.
Il a sûrement vu quelque chose.

Tu me tiens au jus.
- Ouais...

- Il y a tout qui s'allume
quand on tape ton nom. C'est Noël.

- C'est fini, tout ça,
je suis en réinsertion.

Je me tiens au carré, maintenant.

- On dit "à carreau".
- Carreau, carré...

- Alors, trafic de stupéfiants,

usage de stupéfiants, trafic
de stupéfiants... 6 condamnations.

Ca continue...

Bon, elle...

Tu la connais ?
C'est Mme Rodrigues.

- Non.
-48, rue du Docteur Potain.

- Je... je connais pas.
Je vois pas ce que j'ai à voir...

C'est... C'est pas...
C'est pas vers là où je tracte...

- Regarde bien.

Tu l'as forcément croisée.
- Non ! Vous entendez

les mots qui sortent de ma bouche ?
C'est une histoire de fou !

Vous entendez ? Je suis jamais...
C'est la 1re fois que je viens là.

- D'accord, t'inquiète.
T'as un téléphone ?

- Oui.
- Très bien.

On va noter ton numéro ici.

Il y en a plus
pour très longtemps.

Voilà. Tu vas signer ici,

et tu peux y aller.

L'homme signe.

Très bien.
- Merci.

Soupir

- Ahmed.

- Tiens, ton non-lieu est arrivé.

- Et comment je récupère
mon droit d'exercer ?

- J'ai transmis

toutes les pièces
à la secrétaire du bâtonnier.

Mais sois patiente, la direction
se réunit pas avant un mois.

Il manque un membre.

T'inquiète pas, je suis ça de près.

Tiens.

Ton acompte pour le dossier Cann.
Je suis obligé de te payer

au black, je suis désolé.

Je vais m'occuper de ta protégée.

Lola Moriéja.
- Moriera.

Ca t'ennuie pas d'aller la voir ?

Elle a renvoyé son avocate
et je veux pas la faire attendre.

- Non, c'est ce qu'on avait dit.

Sonnerie SMS

Ca y est,
Cann nous envoie le listing

qu'on lui a demandé.

- Ca m'a l'air parfait.

Il a mis des personnalités en vue,
mais pas trop.

Il faut trouver la bonne personne
pour appâter Roban.

- Il se méfie de tout le monde.

Il se méfierait même
de son meilleur ami.

- J'ai une idée.

Laure frappe.

- Je crois que je tiens un truc.

Le tox fait des repérages
pour les 2 autres.

- Ca sort d'où, ça ?
- C'est un super poste d'observation,

son job.
- Ah bon ?

Un peu léger comme argument.
- C'est pas

avec son pauvre salaire
qu'il paie sa conso. On perd rien

à le mettre sur écoute.
- Mmh...

Attends.

Tu me prends pour un con, là ?
Tu veux mettre le tôlier sur écoute.

- Putain, Gilou, on est dessaisis

à cause de lui. Et maintenant,

il file nos codes à Lebrion.
Il est pas clair.

- Pas clair de quoi ? Beckriche
nous a lâchés parce qu'on a déconné.

- Mais il file toutes nos infos
à la financière !

- Concrètement,
t'as quoi contre lui ?

- Je vais trouver.
- T'as rien.

Alors t'inventes des trucs.
Tu coules si tu veux, mais sans moi.

- Vous avez deux minutes ?
Je dois vous parler.

- Quel culot.

Venir me trouver
après ce que vous m'avez fait subir.

- J'ai appris que vous aviez ouvert
un cabinet de conseil juridique.

- Et vous ? Ce séjour en prison,
c'était comment?

- Un de mes clients
pourrait avoir besoin de vous.

- Si c'est une codétenue,

je doute qu'elle puisse
s'offrir mes services.

- Il s'agit de mener
une opération particulière

auprès d'une
de nos connaissances communes.

- Qui ça ?

- Un juge dont la probité
vous a toujours exaspéré.

- Roban ?

La prison ne vous a pas calmée.

- Non, pas vraiment.

- Qu'attendez-vous de moi ?

- Vous allez lui proposer de l'aide

dans une affaire
à laquelle il tient.

Il sera persuadé que
vous n'agissez pas par altruisme.

- Envoyer son pire ennemi
pour qu'il ne se méfie pas.

C'est vicieux.

Ca pourrait me plaire.

Gilles, on y va.

- Epluche tout ligne par ligne.

Si un achat paraît louche,
appelle la victime.

Brémont frappe.

C'est toi qui prends la relève ?
- Oui. Je peux te parler ?

- Ouais.

- Vous avez bien bossé,
mais on comprend pas un truc.

- Ah ?

- Les Chinois, là, on pige pas.

Wei Xu, le type
qui a la boutique à Aubervilliers,

Il fait quoi dans l'histoire ?
C'est quoi son lien avec Wang ?

- C'est Laure qui a fait les PV

de renseignement,
j'ai pas tout en tête.

- Je vais pas foutre la merde.

Parfois, dans les transmissions,
on s'embrouille.

Ca va, Laure ?

- Non, ça va pas.

- Elle voit un psy ? Un médecin ?

- C'est pas mes oignons.

- Surtout, tu la charges pas.
Demande-lui simplement pour le PV.

Salut.

- Brémont dit qu'il manque des PV
sur le volet chinois.

Le lien entre Wei Xu et Wang.

- J'ai tout transmis.

Tu me crois pas ?

- Depuis quand tu fais des copies
de tes dossiers ?

- On peut comparer mes copies
avec ce qui a été transmis à la Crim

si tu veux.

Vas-y, je t'écoute.

- Alors, le 10 mars, 10 h 30 :
PV, JP, surveillance.

- J'ai.

- Toujours le 10 mars...

On frappe.

- Euh, c'est Ken et Barbie.

On a une série d'achats
avec la CB d'une victime.

Dans le 15e, Beaugrenelle.
Avec un peu de chance,

ils ont encore les vidéos
de surveillance. On y va ?

- Vas-y avec Tom.
Vous me tenez au courant.

- Sérieux ?
- Ouais, sérieux.

- OK.

- Next.

- Bonjour.
- Bonjour.

Malheureusement, Joséphine n'a pas
récupéré son droit d'exercer,

mais dès qu'elle le pourra,
elle prendra le relais.

En attendant, pour vous défendre,
j'ai besoin d'un maximum d'éléments.

Même des détails insignifiants.

Je vous écoute.

- Y a ce type qui s'est suicidé.

Les flics ont fouillé son ordi,
et c'est comme ça

qu'ils sont remontés à nous.

Ils ont découvert notre combine,

les 40000 euros sur mon compte.

Apparemment, ils peuvent me charger
pour escroquerie.

- Et chantage
avec circonstances aggravantes.

- C'est pas moi
qui ai flingué le type.

Je vois pas comment
ils vont me foutre ça sur le dos.

Ca tient pas. Si ?

- On y reviendra.

On va reprendre depuis le début,
d'accord ?

Comment a commencé cette histoire
d'escroquerie sur Internet?

C'est vous ou votre complice
qui a eu l'idée ?

- J'avais besoin d'argent.

Rire

- Il y a pas pire défense.

Tout le monde aime l'argent,
mais tout le monde se retrouve pas

à chauffer des inconnus
sur Internet.

C'est quoi, votre histoire ?

- Genre,
mon enfance traumatisante, mmh ?

Mon oncle incestueux.

Comptez pas sur moi
pour déballer ces conneries.

- Vous préférez

qu'on détaille comment vous allumez
les hommes ? Si j'ai bien compris,

vous vous foutiez à poil
devant l'écran.

- J'imaginais pas Joséphine
bosser avec un type

comme vous.
- Et vous imaginiez quoi?

- Je sais pas.

Un mec plus beau, plus jeune.

Un truc, quoi,

qui donne envie le matin,
quand on va au boulot.

Elle mérite mieux que ça,
Joséphine. Non ?

- On va passer notre temps à parler
de Joséphine Karlsson, si?

- Je vous dirai rien sur moi.

- Ah...

Alors, je m'en vais.

Prendre une tôle en correctionnelle,
ça a jamais été mon truc.

Il frappe.

- PV du 14 mars:
Laure Berthaud, renseignement.

Laure pianote sur le clavier.

-14 mars ?
- Ouais.

- J'ai rien.
- T'es sûre ?

- Fais voir.

C'est le PV de renseignement
sur le lien entre Wang

et Wei Xu, les parts de Wei Xu
dans le restaurant de Wang.

Un truc cloche.

- Ca peut être un souci d'encodage.
- Sauf que Lebrion s'est pointé

pile le jour de la transmission.

Il pique la version papier,

ensuite il accède au serveur
grâce au code de Beckriche

et il détruit la version numérique.
- Pourquoi piquer un PV ?

Quel intérêt?
- Ben faut qu'on trouve.

Il y a des annexes ?

- Qu'est-ce que ça fout là, ça ?
Un papier des douanes du Havre.

Un container de marchandises
en provenance de Chine pour Wei Xu.

OK, il a été prohibé
il y a deux mois.

T'appelles qui, là ?
- Le Havre.

Laure compose le numéro.

Commandant Berthaud, 2e DPJ à Paris.

Je voudrais un renseignement
sur un container, s'il vous plaît.

D'accord.

Allô ?

Sympa. Faut faire une demande
sur leur site.

Il y a un délai
de deux semaines minimum.

- C'est quoi, le lien entre
le container et le blanchiment?

- Je sais pas. Si Lebrion voulait
cacher ça à la Crim, ça vaut le coup

d'aller voir.
- C'est qu'un document

des douanes, pas d'affolement.
Tu vas où ?

- Au Havre.

On frappe.

- Oui.

- J'étais sûr de vous trouver là.

- Quelle surprise.

Qu'est-ce qui vous amène ?

- Je viens de voir
le 1er vice-président.

J'ai voulu profiter de l'occasion
pour vous saluer.

Profond soupir

j'avais oublié
le charme suranné de ce bureau.

- J'en déduis que votre ancienne
fonction ne vous manque pas.

- Et si je vous offrais un verre
dans un endroit correct?

- Ce ne serait pas raisonnable.

- Vous êtes un ascète, Roban.

Malgré nos nombreuses divergences,

j'ai toujours respecté
votre profonde dévotion.

A ce propos, le 1er vice-président
m'a fait part de vos déboires

dans votre enquête sur un réseau
de blanchiment d'argent.

- Que vous a-t-il dit?

- Oh, vous savez... Les magistrats
sont de vraies pipelettes,

surtout lorsqu'il s'agit
de faire état du malheur des autres.

En tout cas, ces médisances vont
peut-être vous permettre d'avancer.

J'ai un client
qui pourrait sans doute vous aider.

- Expliquez-moi ça.

- Mon client oeuvre

dans le secteur du BTP.

Il connaît le réseau
sur lequel vous enquêtez.

Certains de ses concurrents
en sont des utilisateurs réguliers.

Oui, il faut bien payer

cette main-d'oeuvre clandestine.

En tout cas,
mon client voit dans votre enquête

une manière
de faire tomber ses concurrents.

Inutile de vous dire qu'il est
très motivé pour vous aider.

- Bien...

Je vais l'entendre comme témoin.

Quel est son nom ?

Malheureusement, il ne souhaite pas
être entendu dans un cadre

officiel.

- Dans ce cas, je vais devoir
me passer de son aide.

- Comme VOUS voudrez.

Sinon...

ce départ à la retraite,
ça se prépare ?

Vous avez une idée

de comment vous allez
meubler vos journées ?

Bénévolat, peut-être ?

J'imagine que l'idée
de transmettre cette affaire

à votre successeur
doit être pénible.

Bon, il ne me reste plus

qu'à vous souhaiter
une bonne soirée.

- Merci.

Attendez !

Téléphone

- Ouais, Ali ?

*-C'est bon, on a chopé
Ken et Barbie sur les caméras.

- Super, bien joué. Nous, on va voir
un tonton dans une salle de shoot

à Gare du Nord. Il a peut-être
des infos sur notre toxico.

*-T'y crois vraiment
à cette piste ?

- Je sais pas, on vérifie.

*-OK. Tiens-moi au jus.
- OK. A plus tard.

- Tu l'aimes bien, Ali.

- Oui. Beaucoup.

Il a une bonne tête, lui.

Tu vas où ?
- Je vais au Havre.

- OK, grimpe.
- Cool !

C'est sympa. Franchement, merci.
Une heure que je poireaute !

- Qu'est-ce que tu fous là ?
- C'est l'autre folle,

elle m'a planté.
Putain, je le crois pas !

On s'est embrouillés,
je suis parti pisser

et elle s'est barrée.

- Ta nana ?
- Ouais. Elle fait la gueule

parce que je veux pas vivre
avec elle. L'appart', les mômes,

les vacances en famille,
je vois ça d'ici. J'ai que 30 ans !

- Si tu veux pas te caser,
faut la quitter.

- T'as craqué, toi !

- Tu veux pas t'engager,
qu'est-ce que tu fous avec elle ?

Elle va trouver un autre mec,
c'est pas ça qui manque.

Un jour, tu vas la croiser
au supermarché avec ses mômes.

Et là,
tu vas la trouver très belle.

Et tu vas bien choper les boules.

- Attends...

On s'est embrouillés,
je veux pas la quitter.

- Si tu restes avec elle, il faut
la rendre heureuse. Tu comprends ?

- Ben...

Ouais.

Je crois, ouais.

Je te sens tendu, là.
Il y a pas de bonnes vibes.

Je vais écouter un peu de musique.
- Ouais, ça te fera du bien.

Rire

Ben quoi ? J'ai été cool, non ?

- J'ai rien dit.

- Oui, votre container
est toujours en zone de contrôle.

Le propriétaire
est pas venu le récupérer.

Faut voir ça
avec le cibleur de la Celtic.

- D'accord. Il est où ?

- Ben, chez lui, je dirais.

Il commence à 6 h, demain.

Clochette

- Bonsoir.
- Bonsoir.

Il vous reste des chambres ?
- Bien sûr.

J'ai une belle chambre
avec vue sur le port.

Les sanitaires sont tout neufs.

- Il nous en faut deux,
les moins chères.

- Ah. Dans ce cas,
j'en ai deux au deuxième.

On est à 150 en tout.
- C'est cher.

- C'est bon, on prend ça.

- OK, merci.

- Bonne nuit.
- Bonne nuit.

Je suis là.

- OK. Moi, je suis là. Bonne nuit.
- Bonne nuit.

Laure frappe.

- Gilou.

Gilou.

Elle soupire.

Tu...

Tu veux pas qu'on parle ?

- Pour cette affaire,
j'ai encore l'espoir d'un truc.

Mais pour nous deux,
j'ai pas la force.

- OK...

Bonne nuit.
- Bonne nuit.

Brouhaha de la rue

- Ah, c'est ici.

Bips du code
Déverrouillage de la porte

Détendez-vous,
ce n'est qu'un dîner.

Sonnette

- Bonsoir, messieurs.
- Bonsoir.

- Bonsoir et bienvenue.
- Bonsoir, madame.

François Roban.
- Bonsoir, Béatrice Solignac.

Ella, les manteaux, s'il vous plaît.
Si vous voulez me suivre.

- Vous plaisantez ?
On est chez Pierre Solignac!

- Qu'est-ce qui vous prend ?

(-Il a été entendu dans le cadre
de mon affaire. Je peux pas.)

- Écoutez...

- Tenez. Je vais vous présenter
à Pierre et à nos invités.

- Merci.
- Je vous en prie, entrez.

Bien ! Monsieur Machard

et François Roban
nous font l'honneur

d'être avec nous ce soir.
- Bonsoir, messieurs.

- Bonsoir.
- Ravi de vous accueillir.

Pierre Solignac. Très heureux.

On débouche une bouteille.

- Bien. Et maintenant, buvons !

Racontez-nous,

c'est vous qui avez fait tomber
le Boucher de la Villette.

- Euh... Oui.

- Ca doit être fascinant
d'être face à un homme tel que lui.

- Les grands meurtriers sont souvent

d'une banalité confondante.

- Ah, je suis surprise.

Une horloge sonne.

Ca va,

ça vous plaît?
- Très bien.

- C'est succulent.
- Merci beaucoup.

- David Cann

permet à ses clients un accès direct
à un réseau de blanchiment

capable de fournir
de grosses sommes en liquide.

- Si vous pensez
m'apprendre quelque chose...

- Les virements

compensatoires de ces opérations
sont adressés à une société fictive

immatriculée aux Bahamas.

Cann les répertorie dans un listing

détaillant l'ensemble des soi-disant
opérations de placement

de ses clients dans cette société.

- Comment le savez-vous ?

- J'ai moi-même eu recours
aux services de M. Cann.

Comme certains de mes concurrents
qui figurent dans le listing.

- Je vois.

- La société en question
s'appelle InvestCo.

- Allô ?

Oui, commissaire Brémont ?
François Roban.

Je suis désolé
de vous appeler si tard,

mais j'ai une bonne nouvelle.
On va avancer sur l'affaire Cann.

- Gilbert m'a briefé. Voici
le manifeste de votre container.

- C'est quoi ?

- Il y a toutes les infos :
contenu, provenance, etc.

- Je peux le garder ?
- Bien sûr.

- Pourquoi vous les avez contrôlés ?

- Je peux pas tout dire.
Je l'ai passé au scan.

Il y avait que des bijoux fantaisie
en provenance de Chine.

Le taux de nickel était trop élevé,
il y avait des risques d'allergie.

- D'où la mention "prohibé"?
- Oui. Le contenu va être incinéré.

- Ils s'emmerdent pas. Ils foutent
des produits toxiques partout,

sans se poser de question.

- C'est par là.
Juste après, zone Z3.

Voilà.

- Il y a un souci?

- Ben... Je comprends pas.
Il devait être là.

- C'est une blague ?

Ca arrive souvent de vous faire
braquer des containers ?

- Non. Franchement, je vois pas, là.

Marjorie pour Matéo.

*-Oui, Matéo ?

- J'ai un container qui a disparu
en zone Z3, des bijoux fantaisie.

*-C'est le patron de la brigade
financière qui l'a débloqué.

Ca pue le service rendu
à un tonton.

Matéo ?
- Je reviens. Quoi?

- J'y crois pas!

Putain !

Lebrion nous ment depuis le début,
il connaît pas Wang et Wei Xu...

Mais quel enfoiré, putain !

Faut appeler la meuf
de la brigade financière.

Elle t'a à la bonne,
elle pourrait nous aider.

- Il nous a baladés comme des bleus.

- Monsieur le Juge.
- Je vous laisse mener la danse.

- Commissaire Brémont,
brigade criminelle.

M. Cann, je vous prie.

- Oui, David Cann. Que voulez-vous ?

- Commissaire Brémont, brigade
criminelle. M. Cann, vous êtes placé

en garde à vue à partir de...
-9h05.

-9h05,
et ce pour une durée de 24 h

renouvelable une fois pour suspicion
de blanchiment d'argent

et faux en écriture.
Vous avez le droit...

- Oui, je connais mes droits.

Ne vous inquiétez pas,
tout ira bien, retournez travailler.

- François Roban, juge d'instruction
en charge de l'affaire.

Nous allons
perquisitionner vos locaux.

- On va commencer par votre bureau.

- Suivez-moi.

- Euh... Madame ?

Pouvez-vous vérifier
tous les dossiers, s'il vous plaît.

Commissaire.

Dites-moi,

ce nom ne m'est pas inconnu.

Tiens !

Une collectionneuse d'art,
je la connais. Euh...

M. Cann, vous pouvez nous dire

à quoi correspond ce listing ?

- Non. Aucun commentaire.

- Nous aurons tout le loisir
de commenter plus tard.

Bien, vous m'embarquez

tous les ordinateurs.

- Matthieu !
On embarque les ordinateurs. Tous.

- Rassurez-vous,

je ne collectionne pas
les ordinateurs,

ils vous seront rendus
après expertise.

- Commencez, on les attend pas.

- Ah ouais ?
- Ouais.

- OK. Ken et Barbie sont encore
plus cons qu'on le pensait.

Ils ont fait des achats en ligne
avec la CB d'André Rossignol.

La plate-forme d'achat
m'a confirmé l'adresse IP.

Ca correspond
à un abonnement SFR dans le 12e,

au nom de Jennifer Ferrand.

On a vérifié
le Facebook de la demoiselle.

Merci.

Et voilà.

Là, on reconnaît bien notre Barbie.

- Ces abrutis ont utilisé leur ordi
personnel pour faire les achats ?

- Ouais, c'est des génies.

Lui, là, c'est Kylian, son copain.
Il a une page Instagram

où on peut compter ses abdos.
- D'accord...

- Et sinon.

J'ai vérifié
sur un fichier de l'Urssaf.

Jennifer Ferrand a travaillé 6 mois
pour une filiale d'EDF

en tant que chargée de clientèle
avant d'être virée

pour faute grave,
d'où son baratin bien ficelé.

- Désolé, on a eu une embrouille
avec un tonton, il nous a baladés.

Il connaissait pas notre toxico.

- Je vous présente
Jennifer et Kylian.

- Ah génial, tu les as identifiés.
Bravo !

- Y a plus qu'à les serrer.

Vu leur profil,
ça devrait être simple.

On a pas affaire à des caïds.

Vous essayez de me faire ça propre
et dans les clous.

- On fait une perquise ?

- Non, sinon ils vont nous enfumer
avec des explications à la con.

Vaut mieux les accrocher
pour du recel.

Il nous faut un flag.
Hein ?

Vibreur

- OK, ça marche.
- Voilà. Ah, je reviens.

Salut.
- Ca va ?

- Ouais.

- Alors, tu m'as intriguée.

C'est quoi, ton affaire urgente ?
- Merci d'être venue, déjà.

Je t'ai pris des framboises.

On a découvert qu'un container
avait été débloqué au Havre

par quelqu'un de chez vous.

De la marchandise chinoise
pour un certain Wei Xu.

Ca te dit quelque chose ?
- Non, rien.

- OK. Le truc, c'est que
ce container qui a été débloqué,

ça a été fait en off,
et je pense que c'est Lebrion.

Si c'est vrai, il nous a menti

quand il a dit qu'il connaissait pas
ni Wang ni Wei Xu.

- Pourquoi il aurait menti ?

Justement, je me demande.

- T'es un acharné.

- Ca peut m'arriver.
- Je vois ça.

Si c'est Stéphane,
il est pas assez con

pour mettre ça sur l'ordi du bureau,
on est tous en réseau.

Je peux fouiller dans son téléphone.

- Oh non.
Je vais pas te mettre dans la merde.

- Il joue au squash les samedis.

Je t'envoie l'adresse
et on s'y rejoint. C'est simple !

- C'est simple.
- A demain.

- OK. Tiens, prends les framboises.

Ciao.
- A bientôt.

Téléphone

- Oui, allô ?

*-Je suis à la Crim.
J'ai parlé avec David.

Je crois que Roban a mordu.
Les flics ont embarqué le listing.

- Et Cann, il tient le coup ?

*-Rincé, mais ça va.
Tu peux aller sur mon ordinateur

et détruire le document
qu'il nous a envoyé ?

- Oui, je le fais tout de suite.

Tonalité d'appel

Bonjour, Me Karlsson.

Je vous appelle à propos
de ma réhabilitation.

Je comprends pas. La direction
se réunit après-demain ?

*-Absolument,

mais les membres ne pourront pas
statuer sur votre cas.

Me Edelman ne nous a toujours pas
envoyé la copie de votre non-lieu,

et c'est pas faute
de l'avoir relancé.

- Ca va ?

Salut.
- Salut.

Je le sens pas du tout.
- Comment ça ?

- Comment vous allez
déverrouiller le téléphone ?

- Je connais son code, je gère.

- Vous avez un code universel
ou une clé ?

- Oui, je vais trouver ça.

- Les vestiaires se trouvent...?
- Derrière vous.

- OK. Merci.

(Il y a des casiers, là-bas.)

('Gilou !)

Bips du code

Déverrouillage

Tiens.

- Putain !

- Bon ben...

J'y vais.
- Ouais. Merci, hein.

(Psst ! Viens !)

Lebrion a déjeuné
avec Herville et Wang.

- C'est pas vrai ! Quand ?

- Avant que le container
soit débloqué.

- Donc Herville a présenté Wang
à Lebrion qui en a fait son tonton ?

- Wang appartient à un réseau
de blanchiment, il a des infos,

il appelle Herville, son vieux pote,
Herville lui présente Lebrion.

- Pourquoi Lebrion a caché ça ?
- Je sais pas. Y a une couille.

Ca pue le mec
qui a des trucs à se reprocher.

Chut.

Propos indistincts

- C'est Beckriche !

- Je sais que t'as eu pitié de moi,

mais je t'en veux pas.
- Un petit peu.

- C'est bon de compter sur toi.
- Tu peux.

Allez, je te paie un coup.

- Beckriche est mouillé, tu crois ?
- J'en sais rien.

Dorénavant, on joue tous seuls.

Générique de fin

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