From Here to Eternity (1979): Season 1, Episode 1 - Part I - full transcript

CASERNE DE SCHOFIELD,
HAWAÏ, 8 AVRIL 1941

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES
1re PARTIE

En arrière, alignement !

Alignement, alignement, en arrière !

Reculez, reculez !

Repos.

Attention, section.

Demi-tour droite !
En avant, marche !

Fixe, devant !

Demi-tour droite.

Portez armes !



En avant, marche !

Alors, vieux ?

J'espère que ça se passera bien.

Merci.

J'allais oublier.
Il appartient à la compagnie.

Tees sûr de savoir ce que tu fais ?

Clairon ici, c'est un bon deal.
C'est mieux que fantassin.…

Je pourrais en jouer à la compagnie G.

Tu y boxeras aussi ?

Non.

Alors pas de clairon pour toi.

Tant pis si plus jamais je ne boxe.

Tu connais le dicton :
l'armée ne f'oblige pas à faire les choses.

Elle te les fait regretter.



Sacré dicton.

Allez, salut.

SALLE DE RAPPORT

T'as fini de compter ton linge ?

Pas encore.
J'attends la recrue.

Pas encore arrivée ?
C'est quoi, son nom ?

Prewitt.

Pas encore.

J'espère qu'il ne viendra jamais.

C'est un sacré bon soldat, à ce qu'on dit.

Une tête de mule, oui.

Finissons ça.

Je l'ai vu sur le ring. Un champion.

Il sait se battre, et après ?

C'est pas le premier.

Le boxeur, le joueur de football..

Dès que notre andouille de chef
voit un athlète, il se sent plus.

J'ai jamais vu autant
de "MM. Muscles" au mètre carré.

C'est parce qu'il s'imagine que les trophées
lui rapportent des points en haut lieu.

Le monde est aux mains
de malades mentaux.

Si vous le dites…

Essaie de gagner du temps sur ton retard.

& caisses de toile de tentes neuves.

8 ballots de couverture pure laine.

- 11 se passe quoi ?
- Elle.

Elle vient s'exercer
à la danse hawaïenne, ou quoi ?

Qui ça ?

La femme du capitaine Holmes.

Je veux aller voir les voitures.

C'est interdit
pendant les heures de service.

Mon père est le commandant.
J'ai tous les droits !

Chip !

Chipper !

Elle porte un soutien-gorge,
d'après vous ?

Vu son tangage, non.

Elle est pas obligée de s'habiller
comme ça.

Sois reconnaissant qu'elle s'expose
alors que la compagnie est au garde-à-vous.

Elle sait qu'on parle d'elle ?

Elle le sait et ça lui plaît.

On raconte qu'elle a invité
une demi-compagnie chez elle, à Fort Bliss.

On le raconte, oui.

Seuls les gradés y ont eu droit.

La voilà qui se pointe.

Qu'elle aille se faire voir,
on a du boulot.

Le capitaine est absent, madame.

Quid du sergent-chef ?

C'est moi, madame !

Bien sûr.
Comment allez-vous ?

Que puis-je pour vous ?

Je cherche mon époux.
Il n'est pas venu ?

Ce matin avant 8 h 30 ?

Il m'a dit venir ici.

II finit toujours par passer
et travailler de temps à autre.

Où peut-il être ?

Le connaissant,
il doit être au mess avec le colonel

pour parler des problèmes de la base :
golf, tennis.…

Me donnez-vous une leçon ?

Moi ? Non. Pourquoi ?

Je le crois pourtant.

Tout comme je vous crois grossier
et insolent. Pas vous ?

Moi ? Non, madame.
Je veux dire…

J'espère qu'à mon prochain passage,
votre comportement sera meilleur.

Je ne pensais pas vous avoir offensée.

C'est mieux.

Elle va vous dénoncer, vous croyez ?

Ça change quoi ?

À ce stade de sa carrière,
je suis plus important qu'elle pour le capitaine.

J'aimerais tomber avec elle
sur de la moquette.

Commence par te laisser tomber
sur ton boulot !

Dis donc, fais attention
à ton mégot !

Je le mets de côté pour toi.

C'est toi, le transfert ?

Je m'appelle Angelo Maggio.

Avant que tu deviennes familier avec moi,
je te préviens : je suis du contingent.

Prewitt.
Ça fait un bail que j'en avais pas vu.

L'habit ne fait pas le moine.
J'ai beaucoup de poids ici.

Alors sois gentil avec moi.

Prewitt, le fameux poids-moyen ?

Tu te trompes.

Je suis clairon.

Tu te fous de moi ?

Ça va, je sais que t'es boxeur.

On t'a mal renseigné.

Comme tu voudras.
Les athlètes ont la belle vie ici.

C'est pas un sportif qui te le dit !

Maggio !

T'es censé faire quoi ?

- Mettre de l'ordre dans le coin.
- Donc...

A vos ordres, chef.
Qui êtes-vous ?

Je viens me présenter.

Présentez-vous là-bas.

Et habille-toi !

Prewitt.

Tu vas te plaire ici.

Pourquoi c'est toujours moi
qui suis de corvée ?

Prewitt.

Sergent Prewitt.

Envoie-le-moi.

Prewitt.
Transfert de la compagnie À.

Je te connais, champion.

Fais voir ton dossier.

Ce qu'il fallait à la compagnie.
Encore un M. Muscles !

Pourquoi ce transfert ?

Une affaire personnelle.

On me la fait pas.

Tu lâches ta 1re classe
pour un bataillon d'infanterie,

car tu veux servir ?

Ça n'a rien d'infamant.

J'ai compris le coup, tu sais.

Le chef de la clique de la compagnie À

fait monter en grade
un vieux copain à lui.

- Pas vrai ?
- C'est personnel, je vous dis.

Je fournis à cet idiot une excuse,
et le voilà blessé.

Tu viens chez nous
pour nous balancer des coups de poing ?

Une guerre va pointer son nez.

Il me faudra des soldats, pas des boxeurs.

Je n'ai pas l'intention de boxer.

Ça fera plaisir au capitaine.

Warden ! T'es chargé du mess
ou c'est ces abrutis de cuistots ?

Excellente question.

J'exige un peu de respect.

Pour la tarte à la glycérine
que tu nous as servie ?

Me parle pas comme ça.

Il faudra t'en contenter.

Sois heureux qu'on te force pas
à bouffer tes propres poubelles.

Je fais au mieux avec ce qu'on nous envoie.

Un filet-mignon devient une semelle
entre tes mains.

Le capitaine adore.

Il déjeune à l'extérieur.
Et quand tu viens me voir ici,

frappe avant d'entrer.

- Ecoute, Warden.
- Maintenant, dehors !

Dégage !

Assieds-toi, Prewitt.

Le capitaine va pas tarder.
Il voudra te parler.

Jamais faire confiance à un sergent
des cuisines qui mange pas là.

Garde-à-vous !

- Bonjour, mon capitaine.
- Une urgence ? Je ne reste pas.

- Qui c'est ?
- Prewitt, transfert de la compagnie À.

Le poids-moyen.
Envoyez-le-moi.

À vos ordres.

Tu fais partie de l'armée
depuis 5 ans, 5 ans et demi ?

Quand comprendras-tu
qu'un adulte doit faire des efforts ?

Rentre là-dedans et dis à ce type
ce qu'il veut entendre.

Prewitt.
Je viens me placer sous vos ordres.

Repos.

Je vous ai vu contre Connors l'an dernier.

Il n'a pas fait le poids.
Beau spectacle.

Merci.

Vous ne resterez pas soldat longtemps.
J'ai tendance à choyer mes athlètes.

Je ne boxerai pas ici.

-Ahnon ?
-Non.

- Vous êtes malade ?
-Non.

Pourquoi ai-je approuvé votre transfert ?

Vous aviez besoin d'un clairon.

De quoi il parle ?

Je l'ignore. C'est un malentendu.

Je vous demande de rejoindre mon équipe
et vous refusez ?

Oui, mon capitaine.

- Pourquoi ça ?
- Raisons personnelles.

Dois-je considérer
que c'est votre dernier mot ?

Je ne boxerai pas.

Pardon, mon capitaine.
Le colonel Delbart vous attend pour la balade.

Parfait.

Je vous laisse le soin
de lui trouver une section.

À vos ordres.

Pas besoin de clairon.
Homme de troupe, ce sera parfait.

- Je souhaite être comme tous les autres.
-"Mieux" que les autres.

Je ne ferai pas pression
pour que vous boxiez,

ce n'est pas mon genre,

mais si vous refusez,
je n'ai pas besoin de vous.

Ecoute, tête de lard.

Le patron, c'est Holmes.

Mais c'est un officier comme les autres.
Un imbécile heureux,

Il signe des papiers, fait du cheval,

pète plus haut que son cul
dans le mess des officiers à la noix,

mais il se noierait dans un verre d'eau
si je ne dirigeais pas ce cirque.

C'est moi qui fais marcher la compagnie.

On m'a prévenu.

Tu sais, ça, hein ?

Je vais nous faire une fleur
à tous les deux.

Je lui dis que tu as les poings fragiles
et qu'on te renvoie. T'en dis quoi ?

Encore une fois,
je souhaite être un soldat comme les autres.

Un soldat comme les autres,
vous avez entendu ?

Section du caporal Cheney.

Bien.

Allons-y, soldat.

Prewitt !

Rends-moi un petit service,

va au diable à la première occasion.

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES

Merci !

Vous êtes adorable, merci.

- Vous êtes libre ?
- Bien sûr, mademoiselle.

Si vous cherchez à vous loger,
il y a des bonnes associations.…

C'est là que vous allez ?

Oui. Vous savez où c'est ?

75c.

Merci. Et gardez la monnaie.

Vous êtes sûre que c'est là ?

Oui !

Qui sait.…

Je suis Lorene.

Je crois qu'on vous attend.

Laissez donc là vos affaires.

Entrez.

Voici Lorene.

Quelle joie pour mes yeux fatigués.

Ce sera tout.

Vous êtes superbe.

Comme une petite princesse.

Asseyez-vous.

Quel plaisir de penser
que vous serez des nôtres.

J'en suis ravie, Mme Kipfer.

Bien.
La maison prend 70 %.

55.

60 !

D'accord.

- Journée idéale pour un petit trot.
- Oui, mon colonel.

- Vous avez vu le match, hier soir ?
- Ce n'était pas terrible.

11 runs dans les dernières minutes.
La 24e nous a tués.

Je suis mauvais perdant.

Moi aussi.

Sans votre équipe de boxe,
nous ne gagnions rien l'an dernier.

On m'a rebattu les oreilles
sur les autres équipes.

Le général Slater
m'a demandé si nous nous ramollissions.

Peut-on espérer
que vos boxeurs gagneront cette année ?

Oui, mon colonel.

Nous venons d'ailleurs…

Tant que je ne l'ai pas vu sur le ring,
je ne devrais pas en parler…

Cher Dynamite.….

Nous avons tout à y gagner
avec de grands champions.

Alors dites-moi de quoi vous parlez.

Le meilleur poids-moyen de la division.

Un moyen. Excellente nouvelle.

On sera en tête sans difficulté.

On représentera l'armée de terre
dans les championnats

et si on arrive à battre la marine.….

Holmes, il nous faut ce titre !

- C'est dans la poche.
-Bien.

Comment va votre charmante épouse ?

Bien, merci.

C'est une femme charmante.
Le général me demande de ses nouvelles.

Tu es déjà rentrée ?

J'ai un tournoi de golf avec le colonel,
cet après-midi.

Un excellent dérivatif
quand on en a assez du cheval.

Je suis allée au bureau de la compagnie,
ce matin.

Pourquoi donc ? J'ai horreur
que tu te mêles aux hommes.

J'avais besoin que tu me rendes service.
Où étais-tu ?

J'avais des affaires à régler.

Tu y vois un inconvénient ?

Non, bien sûr.
Je ne peux pas t'interroger sur ton planning.

C'était notre accord..

Chérie, je répondrai
à toutes tes questions.

Que veux-tu savoir ?

Rien !

Ton nombre de maîtresses
ne me regarde plus.

J'aimerais juste que tu sois honnête
sur ce point.

Que dois-je faire pour te convaincre
que je ne vois personne ?

Ne me prends pas pour une sotte.

S'il y avait une autre femme,
je te l'avouerais.

Pourquoi je le cacherais maintenant ?

Il n'y à pas de raison.

Cela fait 8 ans que l'on vit ainsi.

Ce n'est pas facile.

Désolée d'avoir abordé le sujet.
Je ne recommencerai plus.

Karen ?

Il y aura bientôt une promotion.
Et je veux qu'elle soit pour moi.

Et alors ?

Tu peux me faciliter les choses.

Comment ?
Comme si je le savais….

Le général Slater
organise une grande fête.

Il est important que tu m'accompagnes.

Je t'ai aidé du mieux possible
pour ta carrière

en allant à des soirées
que je détestais,

car je devais jouer
l'épouse dévouée du capitaine,

mais je ne serai pas
la maîtresse du général !

Tu crois que je te demanderais ça ?

Je te demande seulement
de lui être agréable.

Pour quelle raison ?

Parce qu'une guerre pointe son nez.

En tant que diplômé de West Point,
j'ai mes chances comme général.

Nous n'avons qu'à sourire
et jouer le jeu.

"Nous" ?

Je fais tout ça pour toi, tu sais.

Et pour Chip !

Si tu ne vois pas d'intérêt pour toi,
pense au moins à ton fils !

Tu y tiens à ce point ?

Oui. À ce point.

Très bien, Dana.
Alors j'irai.

Merci.

Tu ne le regretteras pas.

Je m'en doute. C'est mon rêve
de me faire peloter par le colonel.

Je vais être en retard !

Oui, colonel.
Nous parlions justement de vous.

Holmes, mon colonel.

Je partais.

Navré de vous avoir fait attendre.

Non, mon colonel.

Entendu.

Bien, mon colonel.

Je serai en retard pour le dîner.

A ce soir.

Magnifique.
T'as tout compris.

C'est dur de les nettoyer proprement,
tu sais ?

Faut des "aptitudes".

C'est ça qui me plaît chez toi :
t'en as, toi !

T'es pas censé bosser aussi ?

Pas du tout.
C'est moi qui dirige.

Je vais te dire :
il y a ceux qui exécutent et ceux qui dirigent.

Maggio….

il dirige !

Personne est censé marcher ici
avant qu'on ait fini.

Hé, Prewitt !

C'est le sergent Doehm.

On a fait un combat, tu te rappelles ?

Prew ! Tu l'as mis KO ?

C'était un match nul.

Tu parles…
Tu lui as foutu une trempe ?

La ferme, tu veux ?

C'est quand même dur à croire
que tu préfères les latrines…

Ÿ a des types qui se relaxent
en se saoulant la gueule.

D'autres, en nettoyant les chiottes.

T'auras plus de travaux déplaisants
si tu reprends les gants.

T'auras même un régime de faveur.

Le capitaine est chic avec les gars loyaux.

Il se souvient de ceux
qui ne sont pas loyaux aussi.

Je l'ai dit au sergent
et je vous le répète :

je ne boxerai plus.

Normal qu'on essaie
de te persuader.

Pas vrai ?

Pas encore au point, Spaghetti !

L'oisiveté est un vilain défaut.

On avait des petits détails à discuter…

Pour discuter, il y a l'aumônier.

Non, ça va.

Vous voulez savoir
ce que cette peau de vache faisait ?

Tu as manqué l'appel hier soir,
il paraît.

C'est faux.

Enfin, pas plus de 3 min de retard.

Quand tu auras fini de nettoyer ici,

tu iras laver toutes les casseroles.

Tu l'as vu, cette espèce de con ?

Finissons.
J'ai des plans pour ce soir.

Tu vas voir ta petite amie,
c'est ça ?

Ça fait un bail.
On a un tas de trucs à se dire.

Tu vas pas perdre ton temps à parler.…

Salut, Bobby !

- Comment ça va, Violet ?
-Bien.

Viens.

Tu regardes toujours par là.…

C'est moche, tout ça.

D'où je viens, c'est pas différent.

J'ai grandi dans le Kentucky.

Et ça te plaisait ?

Pas vraiment.

Mais depuis, j'ai vu bien pire.

Bonjour.

Attends un peu, Bobby.

Je voudrais qu'on parle
de ton transfert, avant.

Pourquoi on devrait en parler ?

Tu aurais pu dire
que tu voulais rester.

Bien sûr, mais je ne l'ai pas fait.

Tu avais Un poste qui te plaisait, pourtant.

Dans un sens, oui.

Tu as perdu ton grade de 1re classe ?

Oui.

Je ne vais plus gagner que 30 $.

Ce sera difficile d'aider tes vieux.

Tu pourras plus.

Viens ici.

I! fait trop jour.
L'amour, c'est pour la nuit.

Quel abruti a inventé ça ?

Ne sois pas méchant, Bobby.

Tu sais bien
qu'une fille de l'île respectable

ne doit pas sortir avec des soldats.

Une fille blanche respectable non plus.

Violet..

Tu n'as pas envie de partir d'ici ?

Comment ?

Déménage à Wahiawa
et installons-nous ensemble.

Tu voudrais ?

Pourquoi tout à coup ?

Parce que je suis un simple soldat.

Et que je n'aurai plus le temps
de venir jusqu'ici.

C'est bien pire, en réalité.

On me colle un tas de corvées
sur le dos.

Si tu ne vis pas près de la caserne,
je n'aurai pas l'occasion de te voir.

Tu ne toucheras plus assez d'argent
pour qu'on s'installe ensemble.

On doit encore me payer une indemnité.

Avec ce que tu fais et mes...

C'est impossible !

Pourquoi ?

Mes parents supporteraient mal
un tel changement.

Quelle différence
par rapport à aujourd'hui ?

Je vis toujours avec eux,
ce n'est pas si mal..

Tu nous aidais, donc ça passait.

Mais tu n'y arriveras plus.

Bobby...

Si on était mariés, ce serait différent.

""Mariés” ?

Ainsi, quand le jour sera venu
de partir pour l'Amérique.….

Violet, veux-tu te mettre
dans la tête

que même si on était mariés,
on nous cracherait dessus, là-bas.

Cette idée de mariage n'est pas sérieuse,
alors qu'une guerre va éclater.

Je veux y prendre part !

Et si j'étais enceinte ?

Quoi ?

- Ça pourrait bien arriver.
- Je n'y crois pas !

Tu m'épouserais alors ?

Non !

Pourquoi diable me marier avec toi ?

Tu crois
que je veux une bande de morveux

et me tuer à la tâche pour les nourrir ?
Pourquoi crois-tu que je suis soldat ?

Parce que j'ai refusé la mine de charbon
où sont allés se terrer mon père et son père !

Je ne veux pas de gamins
aussi idiots que moi.

Mais vous voulez quoi, tous ?

Violet..

Je suis désolé.

Je te comprends, Bobby.

Violet ?

Je connais des tas de gars
qui se sont installés

en ville.

Ils s'amusent bien avec leur femme.

Elles se sentent rarement seules.

Pas plus que la plupart des gens.

Qu'advient-il d'elles
quand les soldats s'en vont ?

Quoi ?

J'ai dit : qu'advient-il d'elles
quand les soldats s'en vont ?

J'ai entendu.

Je n'en sais rien.

Elles doivent se trouver
d'autres soldats.

Au revoir, Violet.

Au revoir, Bobby !

Aloha nui oe.

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES

La corvée de cuisine de Prewitt
finit quand ?

Ce soir.
Il sera de chauffage, demain.

Cette saleté de pluie
vous sape le moral.

Les hommes restent les bras croisés

et le colonel ne veut pas
qu'ils se ramollissent.

Où en êtes-vous avec le poids-moyen ?

Prewitt…

-Il a changé d'avis ?
- Pas que je sache.

Bon Dieu, sergent !

D'accord... Mais ne vous gâchez pas la soirée
à cause de la pluie et cette tête de lard.

Serez-vous de retour assez tôt
pour signer le rapport ?

J'en doute.
Sollicitez le lieutenant.

S'il ne se pointe pas.
Signez-le vous-même.

Oui, mon capitaine.

Vous devriez prendre un jour,
oublier cette paperasse….

J'y songe.

Je laisse tout ça entre vos mains.

Ce sera fait à votre retour.

Il à pas tellement tort, le patron.

A propos de quoi ?

Vous devriez vous distraire
et penser à autre chose.

SALLE DE RAPPORT

J'ai cru que vous n'entendiez pas.

La porte n'étant pas fermée,
je suis entré.

Méfiez-vous, la prochaine fois.

J'ai tiré sur un intrus, une fois.
Là où ça fait mal.

Un homme averti en vaut deux.

Puis-je entrer ?

Je suis venu.….

faire signer de la paperasse
importante au capitaine.

Il est sorti.

Sorti ?

J'ai l'impression
que vous le saviez déjà.

Que je savais quoi, madame ?

On est un peu trop vieux
pour jouer la comédie, non ?

Vous avez raison.

Pourquoi êtes-vous venu ?

Je veux coucher avec vous.

Très bien.

Montrez-les-moi.
Je peux peut-être vous aider.

Vous montrer quoi ?

"La paperasse importante."

Vous n'y comprendriez rien.
C'est des papiers militaires.

Je m'intéresse toujours
aux affaires de mon mari.

Evidemment.

Mais lui, s'intéresse-t-il aux vôtres ?

Vous voulez que je vous aide ?

Vous pouvez signer à sa place ?

Je ne sais pas.
Je n'ai jamais essayé.

Moi si.
Je fais presque tout à sa place.

Mais là, ce sont des documents
très importants.

II doit les signer.

Alors je vais devoir appeler le cercle.

Il doit y descendre quelques verres.
Un petit coup.

Pourquoi feriez-vous ça ?

On ne dérange jamais un buveur.

J'aurais bien besoin d'un petit verre,
moi aussi, madame.

Quel genre, sergent ?

Ce que vous avez.

Vous n'en voulez pas vraiment un.

Ce que vous voulez, c'est ça.

C'est tout ce qui vous intéresse,

comme tous nos braves troupiers.

C'est exact.
Mais je veux un verre aussi.

Très bien, sergent.

Mais je ne vais pas vous servir.
La bouteille est là.

Vous pouvez la prendre,

mais vous vous serviez tout seul.

Vous en voulez ?

Non.

Je devrais en prendre un.

Je vais sans doute en avoir besoin.

Oui, sans doute.

À la mort de la virginité.

Je bois à ça.

Vous prenez un sacré risque….

Pourquoi ça ?

- Et si mon mari rentrait ?
- Parfois on gagne, parfois on perd.

Je n'ai rien à craindre.
Ma parole vaut plus que celle d'un soldat.

Si je crie au viol,
vous prendrez 20 ans.

Cela en vaut-il la chandelle ?

Je le saurai bien assez tôt.

Ma domestique doit rentrer.

Jeudi, c'est son jour de congé.

Vous avez pensé à tout, sergent.

J'essaye, madame.

On n'a plus besoin de ça, maintenant.

- Des papiers inutiles, en fait…
- Ecoutez.…

On est intimes.
Appelez-moi Milt.

Ce que j'aime,
c'est votre confiance en vous.

Mais c'est aussi ce que je déteste !

J'ai les doubles au bureau.

Vous croyez au péché ?

Le seul péché est de gaspiller
son énergie sans en profiter.

C'est lequel, celui du capitaine ?

L'autre.

Vous avez entendu ?

- Sortez !
- Par où ?

Vite, dans le placard !

Pas dans la penderie,
quand même !

I le faut, allez !

- Qui est-ce ?
- C'est moi, maman !

Je peux rester chez Mickey Coopers,
ce soir ?

Je ne sais pas,
mais tu pourrais me dire bonjour.

S'il te plaît.
Ses parents m'attendent.

Alors ?
Papa dirait oui, lui.

Je me fiche de ce que ton père dirait.

- Papa a dit que tu dirais non.
- Chipper !

Mais il m'a dit de m'en moquer.

Chipper !

Il est parti.
Vous pouvez sortir.

Dans le temps, j'étais VRP, mais
j'ai jamais eu à me cacher dans un placard.

Pleurez pas, voyons.

Arrêtez, enfin.

Vous ne comprenez pas
et vous en fichez.

Tout cela ne veut rien dire
pour vous.

Je ne suis qu'un trophée.

Partez !

Dis que tu as besoin de moi.
Juste un peu.

Même si c'est faux.

Dis-le-moi.

J'ai vraiment besoin de toi.

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES

Tu sais combien il y avait d'assiettes ?

- Je l'ignore, sergent.
- Compte-les.

Parce que tu vas toutes les rembourser.

Nettoie-moi ça.

Ça suffit.

Rebouche-le.

SALLE DE RAPPORT

Que se passe-t-il ?

Ma sentinelle est malade.
J'ai besoin d'un homme.

Sergent, il est 3 h.

Dans quelle baraque est Prewitt ?

Prewitt ?

Il vient de faire 24 heures non-stop.

Où est-il ?

I est aveugle.

Aveugle.

Aveugle.

Debout !

Debout, tu es de quart.

- Je viens d'arriver.
- Je sais.

On te l'a dit : si tu boxais,
tu t'éviterais toutes ces corvées.

Mais tu refuses.

Alors lève-toi !

Regarde-moi cette chiffe molle.

Il bouge comme une diva.

Il est un peu lourd.….

Un peu ?
Faudrait le faire fondre !

Prewitt…

Repos.

Ça m'énerve de voir un type
qui a vos capacités balayer.

- Je ne trouve pas…
- Fermez-la et écoutez.

À vos ordres.

J'ai fini par découvrir la raison
pour laquelle vous faites du tort au régiment.

- Dixie Wells, c'est ça ?
-Oui.

Le combat était franc et loyal.

C'était un accident.
Il est devenu aveugle, n'est-ce pas ?

Oui.

Un regrettable accident.

Qa arrive dans ce sport.

C'est pour ça que j'ai raccroché.

C'est ridicule !

Vous imaginez si tous les boxeurs
faisaient ça ?

Ce n'est pas le cas.

Faut-il interdire la boxe
à cause d'un simple accident ?

Non.

Alors interdisons la guerre
parce que ça fait des morts.

Je n'ai pas dit qu'il fallait l'interdire.

Pourquoi diable refusez-vous
de nous aider ?

Parce que je ne comprends pas
pourquoi on m'obligerait à me battre.

Vous voyez un moyen de vous faire changer
pour vous convaincre de boxer ?

Non, mon capitaine.

Vous ne voyez rien ?

Quelques suggestions.…

24 heures de permission.

Vous faites un round
avec le sergent Doehm

etelle est à vous.

Attends, Prewitt !

Sergent Doehm !

Prewitt va faire un round contre vous.

Ecoute-moi.

Fais-en de la viande hachée.

Teentends ?
Tape à l'estomac !

Sergent, vous chronométrez.

Prêt ?

Allez-y !

Vas-y, c'est bien.

Ta droite. Ta garde..

Frappe !

Gauche !

Vas-y, Prewitt !

-Mais il fait quoi ?
-1! prend son temps.

C'est mieux, ça.

Vas-y, achève-le !

Reste pas là.

Frappe-le maintenant !

Tape, tape !

Mais il fait quoi ?

Frappe, allez !

Fini, Moby Dick !

Allez, Prewitt.

- Tu vas l'avoir.
- Temps écoulé.

Ça démarre..

Balance, vas-y.

Ta droite !

C'est bon, c'est fini.

Terminé !

Fini, abruti.

Doehm !

-I refuse de se battre.
- C'est bon, sergent.

Soldat.….

Pour la dernière fois,

voulez-vous boxer
pour l'honneur de cette compagnie ?

Non, mon capitaine.
J'ai droit à ma permission ?

- Signez-lui une perm.
- Qui, mon capitaine.

Sergent Doehm ?

Ce sera désormais à vous
et à vos coéquipiers du club

de démontrer à Prewitt
qu'il devrait changer d'avis.

Bien, mon capitaine !

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES

Violet est là ?

Qui est-ce ?

Alors, tu fais quoi ?

Ouvrez !

Ouvrez !

Que voulez-vous ?

Ce que je veux ?

- Un chocolat au lait !
- Vous êtes saoul.

Saoul. Qui est saoul ?

Vous.
Et c'est un endroit respectable ici.

On veut pas de souci
avec la police militaire. Ouste !

Une minute….

Soyez pas grossière.
J'ai des contacts, dans le coin.

Va dire à Mme Kipfer
que son chéri numéro 1 est là.

Attendez ici.
Je vais voir.

Tout le monde pense que je suis saoul.

Pourquoi chaque fois qu'une femme
voit un soldat, elle dit ça ?

Parce qu'il l'est !

Ts raison !

Si on laissait tomber cet endroit ?

Ÿ a d'autres clubs,
le Ritz, le Pacific

ou le Coast.

Ils font même des massages électriques
japonais là-bas.

Allons-y.
J'ai jamais fait ça de ma vie.

T'as jamais eu droit
à un massage électrique ?

Je suis un plouc.

Au moins, t'es pas le roi des ploucs !

Angelo !

Della m'a pas dit
que c'était toi.

Comment va ?

Je vais exploser.

Tu sais que je n'aime pas
ce genre de langage.

Merde, vous avez peur
qu'on démolisse votre club ?

Ne jure pas devant moi.

Vous me stupéfiez, Mme Kipfer.

M'a-t-on déjà vu chez vous
en état d'ébriété ?

Tu t'es toujours conduit
en parfait gentleman.

Alors acceptez-vous
de nous laisser entrer ?

Etre saoul dénote
dans un établissement respectable.

Je jure sur ma mère

que vous n'aurez
absolument pas honte de moi.

Puisque j'ai ta parole,

me voilà rassurée.

Mon ami, Prewitt.

Enchanté, M. Prewitt.
Ravie de vous recevoir.

Je suis ravi, moi aussi.

Je suis gêné.
Vous ne m'avez jamais fait ça.

On pourrait croire
que ce club est illégal

alors que c'est le plus beau bordel
d'Honolulu.

Ne sois pas un rustre
à cause d'un petit malentendu.

Tu sais que je n'aime pas ce mot.

Je m'en voudrais de te chasser, mais.….

je le ferais, si tu me rudoies encore.

Je ne le ferai plus.

Merci, Angelo.

Voici Colleen.

Je te présente M. Prewitt.

C'est sa première fois chez nous,

alors fais-lui faire le tour du propriétaire.
- Avec plaisir.

Par ici….

Plus besoin de chercher.
Tu m'as trouvée.

Colleen est une professionnelle.

C'est même comme ça
que je gagne ma vie.

Et je suis bonne.
Demande à Angelo. Il te confirmera.

- Je vaux le coup, Angelo ?
-Caoui!

Un peu mécanique, c'est tout.

- Aucune ne f'intéresse ?
- Je crois pas, non.

T'as vu la princesse, sur le canapé ?

Du style guindé ?

Je l'ai vue, oui.

Fonce, champion.

Oublie pas où tu es, hein ?

Je m'appelle Prewitt.

Robert E. Prewitt.

Mes amis m'appellent Prew.

Assieds-toi, Prew.

Tu es tiré à 4 épingles.

Merci.

Je prends 5 $, c'est plus
que les autres.

J'ai assez.

Quelle impolie. Tu ne m'as
pas encore proposé de coucher.

Çameva!

Attends un peu.

Parlons un peu.

Je suis originaire de l'Oregon.

Et d'où viens-tu, toi ?

Du Kentucky.

Le Kentucky.

Tu viens d'arriver ici ?

Ça fait déjà deux ans.

Deux ans….

Ça doit paraître une éternité.

Vous vous plaisez pas ?

Pas beaucoup, non,
mais ça n'a pas d'importance.

Je ne pense pas rester
aussi longtemps.

Bien sûr que non..

Que faites-vous ici, pour commencer ?

J'ai mes raisons.

J'ai commencé dans ce métier parce que.….

Toutes les prostituées
racontent la même chose..

J'imagine.

C'est bien ce que je me disais.

Mais les autres, on ne les croit pas.

Moi, j'ai ma petite idée pour la suite.
Le temps que je vais rester, par exemple.

Angelo m'a dit que vous étiez différente.

- Angelo ?
- Mon copain.

Il a du goût.

T'es chou, toi !
Herbert !

- Tu deviens quoi ?
- Regarde, t'as vu ça ?

Caporal ! Merveilleux !

Ravi de te v.…

Pardon. Voici Prew.

- Enchanté.
-Prew.

Vous êtes prise ?

-Non.
- Pour la nuit, je veux dire.

- Tu veux rester toute la nuit ?
-Exact.

C'est charmant….

- OK, venez.
- Une seconde !

Je crois que tous les trois,
on devrait plutôt

discuter un peu.

Herbert est un pro du surf, pas vrai ?

Tut'y connais ?

Non.

C'est pas trop le truc, à Schofield.

Vous êtes à l'intérieur des terres.…

Mais on a des montagnes.

L'escalade, tu connais ?

Un peu.
Tu es alpiniste ?

Non, j'y connais rien non plus.

Et piloter un avion, tu sais faire ?

J'ai eu quelques cours.

Je l'aurais parié.

Quand tu vas l'emmener au pieu,
tu vas lui montrer tes belles médailles ?

Je pense qu'il est temps qu'on parte.

Il y a d'autres poules en ville.

Ça va pas, mon mignon ?

La princesse f'a planté ?

C'est parce que tu as dû dire
un vilain mot.

- Va te faire fiche.….
- M. Prewitt !

Les jurons sont interdits ici.

Maggio ! Bon Dieu, t'es où ?

Regardez donc derrière ce sofa.

- Lève-toi.
-Où on va ?

Mais où ?
Tu fais quoi ?

Très jolie boutique.

Tout va bien.
Il a juste un peu trop bu.

Les filles l'ont pas loupé !

M. Prewitt, souhaitez-vous
que je prévienne la police ?

Non, madame.

Mais je vous serais reconnaissant
de me laisser demander pardon à Lorene.

S'il vous plaît.

C'est important.

- J'espère que je ne commets pas une erreur.
- Non, madame.

Laissez votre ami au vestiaire.

Certainement.

Je suis revenu m'excuser.

Vous vous êtes mal conduit.

Je vous demande pardon.

Vous devriez avoir honte de vous.

C'est le cas.

Alors pourquoi faire ça ?

C'est la jalousie.

Jaloux, pour moi ?

Pas la peine de me flatter.
Cela reste honteux.

Je suis toujours jaloux.

Vraiment ?

Vraiment.

On peut y aller ?

Pas encore.

Bill, j'arrive.

J'en ai pour un moment, OK ?

J'attendrai ce qu'il faudra.

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES

LE DÉFUNT RÉCALCITRANT

H y à un café à l'angle.

Chez Mike.

J'y vais, après mes combats.

Vous voudriez pas.…

J'imagine que vous ne voudriez
pas m'y retrouver ce soir ?

À cause de lui..

= Alors tant pis.
- Que m'avez-vous dit ?

“Si je devais un jour
rencontrer un boxeur, je.."

J'adorerais vous accompagner.

Au revoir, champion !

Bonsoir, madame.

Bonsoir, sergent.

Le capitaine m'envoie vous chercher.
Retenu au régiment. Une urgence.

- Vraiment ?
- J'ai pour mission de vous raccompagner.

Il se fait un peu tard.

C'est très aimable de votre part.

C'est tout naturel.

Comment saviez-vous où j'étais ?

Vous ne me croyez pas,
pour votre mari ?

- Faut-il vous croire ?
- D'une certaine façon.

Expliquez-vous.

Il vous laisse si seule
que vous vous gavez de cinéma.

C'était un excellent film.
J'ai adoré.

J'espère pour vous,
vu que vous l'avez vu deux fois.

Comment se fait-il que vous connaissiez
si bien mes allers et venues ?

De la même façon que je savais que le jeudi
était le jour de congé de la domestique.

Bien sûr... Vous êtes
plein de ressources.

Pourquoi voulez-vous en savoir
autant sur moi ?

Je trouve dommage
de gaspiller une femme comme vous.

C'est vrai…
Le gaspillage est le seul péché.

Je vous vois d'ici lutter
contre tout le gaspillage du monde.

On étouffe par ici…

Qu'est-ce qui vous prend ?

J'essaye de vous dire quelque chose.

- |! faut te taire.
- Que voulais-tu me dire ?

Je te veux,

C'est tout ce que je voulais dire.

Je te veux comme un fou.

Pauvre Milt,
tu as l'air de ne pas en revenir.

C'est le cas.

On s'est vus une fois et c'était sensass.
Alors je veux ça tout le temps.

Depuis ce moment-là,
tu devines pas à quoi je pense ?

A quoi ?

J'étais impatiente
de te trouver devant la porte du ciné.

Tu savais que je serais là, pas vrai ?

T'es une maligne, toi.

Je ne sais pas si c'est très malin
que l'on se voie comme ça.

Je ne sais pas non plus.

Mais je m'en fous.

Ettoi ?

J'entends pas des cris de guerre….

J'ai une bouteille.

Je peux entrer ?

Bien sûr.

Vous en voulez ?

Non merci.

Tu sais quoi, Prew ?

T'as l'air heureux.

D'habitude, t'as l'air triste…

Mais plus là.

Je me sens bien.

Il va falloir qu'on retourne aux baraques.

Vas-y, toi.

Vaut mieux que tu sois en forme demain,
car ils vont remettre ça.

Je sais.

Ça ira.
Rentre, toi.

Vous avez l'air bien, ensemble.

Nous les Italiens,
on voit quand ça va coller.

Tu l'aimes bien, pas vrai ?

Oui, c'est vrai.

Il me fait rire.

Parfois, je me marre tant
que j'ai envie de pleurer.

Ça f'arrive, de te sentir comme ça ?

Ça veut rien dire.

Non.

Pourquoi pas ?

Tu dois te rappeler ce que je suis.

Je m'en fiche.

Pas moi.

Tous les ivrognes,

les pervers,
qui veulent m'embrasser.…

IIs veulent avoir l'impression
qu'ils sont pas comme les autres.

Désolé...

Je ne voudrais pas gâcher ça
maintenant.

Je sais…

Je sais.

Je suis fatigué.

Très fatiqué.

Pourquoi tu m'as embrassé ?

Je suis crevé alors je vais oublier ?

Je n'oublierai pas.

Je risque pas de l'oublier.

Je te promets que je reviendrai.

Tu verras.

1re section de la compagnie G :
rassemblement !

Vous allez être en retard au rassemblement.

Dépêche !

En colonne, couvrez !

Votre bedaine, Prewitt !

Vous, là-bas !

On recule !

A mon commandement !

Prewitt ! Rentrez la bedaine !

Suffit, de tortiller des fesses !

On est fixe, tête de lard !

Soldat Prewitt,

un pas en avant !

C'est un paquetage complet ?

Oui, sergent.

Vous pouvez me dire
de quoi il se compose ?

Il y a déjà le paquetage lui-même
avec une toile de réserve,

une tente complète avec ses piquets.

-Il y a tout ça là-dedans ?
- Oui, sergent.

Plus ration alimentaire, couverts,
sous-vêtements et articles de toilette.

Je ne vous crois pas, Prewitt.

Qui vous a appris à faire un paquetage ?

Me regardez pas comme un idiot.
Refaites-le, et bien cette fois !

Section, à droite !

Portez armes !

En avant, marche !

J'aurai un poids-moyen
dans moins d'une semaine.

Je ne crois pas
que vous arriverez à l'avoir.

Ne pariez pas là-dessus,
je vous le déconseille.

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES

Mon capitaine !

- Je te laisse la voiture.
- Parfait.

On peut me raccompagner ?

Bien sûr.

Sergent !
Un homme pour ramener Madame.

Lewis !

- Bonjour, sergent.
- Madame.

Warden...

Je sais. Tu crois que je ne connais pas
le nom de ton sergent-chef ?

C'est une bien belle journée
qui s'annonce ?

Exact !

Lewis, voulez-vous raccompagner Madame
chez elle ?

-l ne vaut mieux pas.
- Que voulez-vous dire ?

- On m'a enlevé mon permis.
- J'avais oublié.

Je la reconduis.

Merci, sergent.

Je le ferais bien,
mais j'ai de la paperasse.

Ça ne fait rien.
Aucune importance.

- Si cela n'ennuie pas le sergent.
- C'est un plaisir !

Mon capitaine, le colonel au téléphone.

Tu ne veux pas savoir
pourquoi il veut la voiture ?

Non, car je le sais déjà.

Golf cet après-midi avec le colonel.

Cercle des officiers ce soir.

Invraisemblable le nombre de choses
que tu sais sur Dana.

Y a pas de mystères, c'est un officier.

Il s'étranglerait avec sa propre salive
si je lui tenais pas le crachoir.

À t'entendre, il aurait besoin
de toi à cette soirée.

Il doit pouvoir s'en sortir.

I! rentrera pas avant demain.
On se voit à 15 h ?

Même endroit ?

Il fait trop beau,
allons nous détendre sur la plage.

Je sais pas….

Cela fait un mois que je rêve
de t'y amener.

Tu sais que je n'aime pas Kaneohe.

Il y a autant de foule qu'à Waikiki.

- Qui a parlé de Kaneohe ?
- Où alors ?

On va aller sur une plage
inconnue du bataillon, t'en dis quoi ?

Une petite crique avec du sable fin

surplombée de parois rocheuses.
Aucun bruit de voiture.

Personne sait que tu y es.

C'est comme quand les enfants
se cachent dans les buissons

pendant que leurs copains les cherchent.

- Tu connais un tel paradis ?
- Absolument.

Tute doreras au soleil
sans avoir de marques.

- Etle soir….
- On fera quoi ?

Un bain de minuit !

Plus vite, allez !

On se dépêche, plus vite !

Ramassez-moi ce casque !

Plus vite, Prewitt, allez !
On dirait une vieille bonne femme !

Sur le ventre, Prewitt !

Vous courez comme une bonne femme !

Sautez ! En avant !

Un instant, Prewitt !

C'est un obstacle, ça !
Pas une piste de danse !

Magnez-vous et repassez-moi ça !

Vous êtes aveugle ?
I[ l'a parfaitement passé !

Je peux le faire, et mieux encore !

C'était mieux, caporal ?

Parlons corps à corps.

Voilà ce qui fera de vous des hommes.

Vous savez ce que c'est, le corps à corps ?

Je vais vous le dire.

I! s'agit de tuer l'ennemi.

On enfonce le fusil,
on le fait tourner

et on le regarde crever.

Jusqu'à ce qu'il crève !

Autre chose !

Il faut de l'estomac pour ça.

Principe n° 1.
Ne pas se laisser surprendre.

Ne pas être aussi bête
que ce bolchevik !

Il faut être prêt.
Pas vrai, bolchevik ?

Vrai !

Comme nous serons 5,
j'ai fait venir 6 jeunes femmes.

Donc 1 en réserve.
Qu'en dites-vous, messieurs ?

Toutes de couleur :
2 Japonaises,

2 Chinoises,
2 Sino-Hawaïennes

et 1 Hawaïenne de souche.

Mais cela existe-t-il vraiment ?

Le colonel prône une occupation totale
du territoire

sur lequel se trouve son régiment.

Très bien.

Avez-vous lu mon mémo ?

Oui. Il était excellent.

Parlez-en à nos amis.

J'ai une théorie.

Par le passé, la peur de l'autorité

était le reflet négatif
de notre code d'honneur, positif, lui.

Honneur, patriotisme et service.

Mais les temps ont changé.

Nous sommes en période de paix
avec la possibilité de mobiliser,

pour la première fois
de notre histoire.

Devons-nous commander ces hommes

avec nos vieilles valeurs
que sont honneur et patriotisme ?

Evidemment non.

Pourquoi donc ?

Si nous pouvions compter sur ces valeurs,

nous aurions des volontaires,
plus besoin de contingent.

Très astucieux.

Comment les contrôler ?

Par la peur.

La peur de tout.

De la marginalisation sociale
à l'exécution capitale,

qui appelle le pouvoir absolu,

qui doit être entre
des mains toute-puissantes.

Pardon, mon général.

Les voilà.

Bonjour, mesdemoiselles !

Entrez donc.
Ravi de vous voir.

Par ici.

Comment ça va ?

Venez, mon petit.

Mesdemoiselles...

Présentez-vous à ces gentlemen.

Lelani.

sSuzy.

Je comprends, pour le pouvoir fort.
Je le pense depuis longtemps, mon général.

Tawny.

Appelez-moi Barney, ce soir.

OK, Barney.

Raven.

Vous êtes l'un de nos rares
compatriotes à le savoir.

Les Russes le savent
depuis des années.

Les Allemands depuis peu.
Les Japonais l'ont toujours su.….

China.

Soit nous l'apprenons, soit c'est la fin.
Comme pour la France et l'Angleterre.

Alors nous allons l'apprendre !

Zola !

Si nous passions au bar, maintenant ?

Vous avez un certain âge
pour un capitaine.

Et seriez assez jeune pour un major.

J'ai l'œil sur vous.

Mon général, je vous présente Zola.

Zola.

Je pense que le général est d'accord
pour dire que vous êtes à son goût.

Que penseriez-vous de transférer le capitaine
au PC de ma division ?

Dynamite est un bon officier.

C'est certain.

Est-ce sa faute s'il n'a pas pu
maîtriser ce bolchevik ?

- Quel bolchevik ?
- Un dénommé Prewitt

qui refuse de boxer.

Il boxera pour nous
s'il est possible de le persuader…

Vous avez l'air dubitatif.
Il y a bien un moyen...

Excusez-moi...

La boxe en elle-même est sans importance.

Ce qui compte,
c'est que vous en tant qu'officier

évitiez toute suspicion
de laxisme et de laisser-aller.

Bonsoir, chéri.

Comment ça va ?

Il est bien, ce coin...

Magnifique.

- Tu aimes, hein ?
- J'adore !

Contente que je t'aie amenée ici ?

Très, oui.

J'attends que tu me prouves
ta reconnaissance.

Nageons d'abord.

Non, après.

Allez, viens !

Je t'aime, Milt.

J'ai besoin de toi.

À SUIVRE

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES