From Here to Eternity (1979): Season 1, Episode 2 - Part II - full transcript

Sois reconnaissant qu'elle s'expose
alors que la compagnie est au garde-à-vous.

Me donnez-vous une leçon?

J'espère qu'à mon prochain passage,
votre comportement sera meilleur.

Prewitt, le fameux poids-moyen?

Tu te trompes.

Je suis clairon.

Tu te fous de moi?

Ça va, je sais que t'es boxeur.

Je n'ai pas l'intention de boxer.

Ça fera plaisir au capitaine.

Allons-y, soldat.



Prewitt !

Rends-moi un petit service,

va au diable à la première occasion.

H y aura bientôt une promotion.
Et je veux qu'elle soit pour moi.

Je t'ai aidé du mieux possible pour ta carrière
en allant à des soirées que je détestais,

car je devais jouer
l'épouse dévouée du capitaine,

mais je ne serai pas
la maîtresse du général !

La maison prend 70 %.

5s.

60 !

D'accord.

Suffit, de tortiller des fesses !

J'aurai un poids-moyen
dans moins d'une semaine.

Je ne crois pas
que vous arriverez à l'avoir.



Pourquoi êtes-vous venu ?

Je veux coucher avec vous.

Très bien.

Voulez-vous boxer
pour l'honneur de cefte compagnie ?

Non, mon capitaine.

Sergent Doehm ?

Ce sera désormais à vous
et à vos coéquipiers du club

de faire changer d'avis à Prewitt.

Etre saoul dénote
dans un établissement respectable.

Je jure sur ma mère

que vous n'aurez
absolument pas honte de moi.

Je prends 5 $, c'est plus
que les autres.

J'ai assez.

La boxe en elle-même est sans importance.

Ce qui compte,
c'est que vous en fant qu'officier

évitiez toute suspicion
de laxisme et de laisser aller.

Debout, tu es de quart.

- Je viens d'arriver.
= Je sais.

On te l'a dit : si tu boxais,
tu t'éviterais toutes ces corvées.

Je t'aime, Milt.

J'ai besoin de toi.

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES
2e PARTIE

Alignement !

Alignement. Reculez, allez !

On reste droit !

Alignement. Reculez, allez !

Et on reste à distance !

On repose le bras.

Et couvrez !

Reposez... bras !
Demi-tour !

Armes sur l'épaule !

Section.. En avant, marche !

Attention.. Demi-tour !

Section.…. Halte !

Reposez... armes !

A gauche…. Gauche !

15 MAI 1941

Soldat Prewitt !

Depuis quand êtes-vous
dans cette compagnie ?

Six semaines.

Six semaines donc que les sous-off
vous enseignent à marcher.

Quand allez-vous apprendre ?

Je me débrouille pas mal.

Un âne réussirait mieux que vous !

J'ai vu des conscrits
qui ont une noisette pour cerveau

qui s'en sortaient mieux
sans même faire d'efforts !

Je vous avertis :

reprenez-vous
ou vous aurez le double de corvées.

La ferme, Maggio.

Premier rang... Garde-à-vous !

Demi-tour !

Arme à l'épaule !

En avant.… marche !

Demi-tour... droite !

Demi-tour, droite…. marche !

Demi-tour, droite…. marche !
Demi-tour, droite…. marche !

Souvenez-vous de ce qu'on vous a appris.

Le gaz lacrymo ne tue pas.

Donc si ça ne va pas,

du calme et ne paniquez pas.

Première section, debout !

Boutonnez vos chemises.

Sortez vos masques et mettez-les.

C'est pas pire que les égouts de Brooklyn,
mais c'est dur quand même.

Ça va aller. Détends-toi
et respire normalement.

Ajustez-les.

Première section, entrez !

Placez-vous en cercle autour de moi.

Deux pas d'écart entre vous.

Kowalski, donnez-moi ça.

Tournez autour de moi d'un pas normal,
sans vous presser.

C'est parti.

Laisse-le respirer, Maggio.

C'est quoi, ce travail ?

Vous avez failli déclencher une bagarre
et provoquer la paniquer !

Ily auntrou.

Un trou ?

Vous ne l'avez pas vérifié
avant de le porter ?

Où étiez-vous le jour où on a distribué
des cervelles au Kentucky ?

Caché au fin fond d'une mine de charbon ?

Ce masque ne présentait aucun défaut.

Comment cela ?

A votre avis ?

Quelqu'un y a fait un trou.

C'est une accusation ?

Je voudrais savoir si Kowalski
à de quoi faire un trou..

Attention, le bolchevik !

Recommence et je te découpe en morceaux.

À mon commandement, garde-à-vous !

Que se passe-t-il ?

Le bolchevik nous parle mal.

Vous ignorez qu'il faut respecter
ses supérieurs ?

Je n'aime pas me faire insulter,
même par un supérieur.

Vous devez des excuses
aux sergents Doehm et Kowalski.

Eh bien !

Je n'ai pas à m'excuser.

C'est peut-être votre avis,
mais vous allez vous excuser !

Caporal Cheney !
Faites-le se préparer avec tout son barda.

Plus une 2e paire de bottes
et un casque.

Prenez un vélo, lui courra.
Direction : le col de Kolekole.

A votre retour, envoyez-le-moi.

Allons-y, Prewitt.

C'est quoi, ce truc,
le col de Kolekole ?

15 km de montée.

Prewitt !

Une cigarette ?

Faut pas m'en vouloir.

Je t'en veux pas.

Je pourrais faire ces 15 km
sur la tête avec deux bardas.

On peut rentrer.
Il en saura rien.

Le sommet, c'est là où je vais.

T'es dingue, ou quoi ?

Ts forcément dingue.

Faut aimer les corvées.….
Un type qui joue si bien du clairon...

Je t'ai entendu une fois.
Ta descente du drapeau m'aurait fait pleurer.

C'est le bataillon disciplinaire pour toi
si tu continues.

Si ça leur plaît.

Ils peuvent tous crever à part six.
Ces six-là porteront les cercueils.

Etes-vous prêt à présenter
vos excuses ?

Non, mon capitaine.

Toujours pas.

Retournez là-haut, caporal.

Sergent Warden,

formulaire pour refus
d'obtempérer à un ordre direct.

Le simple ou le spécial ?

Le spécial. Six mois de bataillon
disciplinaire lui feront du bien.

Je crois que cela ne servira à rien.

Ces ploucs sont des têtes de lard farcies.

Ils préfèrent se faire tuer
qu'avouer qu'ils ont eu tort.

Je m'en fiche bien.

Je sais bien, mon capitaine.

Et je pense que vous avez raison.
Il mérite une bonne leçon.

Ce qui m'ennuie, c'est le championnat.

Eh bien ?

Il ne combattra pas
s'il est au disciplinaire.

La boxe en elle-même est sans importance.

Ce qui compte,
c'est d'éviter toute suspicion

de laxisme et de laisser-aller.

-Vu?
- C'est vu, mon capitaine.

D'un autre côté, il faut éviter
qu'il comprenne autre chose.

Quoi donc ?

Si vous l'envoyez en disciplinaire
pour un motif aussi léger,

cela ressemblera à une vengeance
parce que vous ne l'avez pas convaincu.

Après ça, je dois sévir !

Exact, mon capitaine.

Une suggestion ?

Pourquoi ne pas lui donner
des corvées sévères plutôt ?

Doublez ses corvées.

Bien. Vous avez trouvé
la bonne solution.

Marrez-vous bien, Lewis.

Vous allez perdre vos gallons
et nettoyer le plancher.

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES

- Où est Prew ?
- Asseyons-nous.

Je viens vous dire
qu'il ne peut venir ce soir.

- Quoi ?
-Il est puni.

Il a fait quoi ?

IL n'a rien fait du tout.

- C'est le traitement habituel, vous savez ?
- Non, justement.

Angelo, ravi de te voir.

Bonjour, Mme Kipfer.
Vous allez bien ?

Bien, merci.
Parfaitement bien.

Regarde autour de toi.

Aviateurs, soldats, marins,
tout le monde est là !

Ils n'ont pas ce "traitement”.

I cherche les ennuis, lui ?

C'est une bonne question.
Je ne sais pas.

Il est différent des soldats ordinaires.

Pourquoi l'est-il ?

On peut pas lui en vouloir.
Vous allez pas pleurer sur les types d'ici.

Ni sur lui, s'il continue.

Je le reverrai quand ?

Jeudi soir, sûr.
C'est le jour de la solde.

"sûr"…

À moins qu'ils prolongent
son"traitement".

Impossible.
Le jour de la solde : pas de corvée.

Même les animaux se reposent.

Pardon...

Vous êtes libre ?

Non.

Je suis libre, bien sûr.

Comment tu t'appelles ?

Que se passe-t-il cette fois ?

Comme d'habitude, le sergent
des cuisines est complètement cuit.

Quelle cohérence !
Toujours dans la chambre froide.

Ça dure depuis combien de temps ?

Le début de la semaine.

- On m'a rien dit, naturellement.
- Je pensais que ça s'arrangerait.

- Qui s'est occupé du mess ?
- Le nouveau, Stark.

Stark !

Avant Fort Kam, vous étiez avec Holmes
à Fort Bliss ?

Exact.

Lâchez votre tablier et suivez-moi.

Dépêchons, j'ai pas que ça à faire.

- C'est vous qui y gériez le mess ?
-Oui.

Vraiment ?

Le sergent était du même genre que Preem.
J'ai dû me démerder.

Asseyez-vous.

Les verres sont dans le tiroir.

Vous faisiez les menus, les achats ?

Je faisais tout à part avoir la solde
et les galons correspondants.

Depuis que je suis arrivé,
je veux virer cet abruti de Preem.

Le souci, c'est qu'il suit Holmes
depuis Fort Bliss.

Mais vous aussi, je pourrais vous caser.

Où ça ?

En remplacement de Preem.

Vous en faites pas.
Avec galons et solde correspondants

mais pas de bêtises
et faites bien votre boulot.

Les autres cuistots vont râler
si ça se fait trop vite.

S'ils vous cherchent des noises,
fermez-la

et envoyez-les-moi.
Je m'en occupe.

Vous en dites quoi ?

Çameva!

Comment vous vous entendiez
avec Holmes, là-bas ?

Plutôt bien, avec le capitaine.

Mais encore mieux avec sa femme.

- Elle est toujours là ?
- Bien sûr. Pourquoi ?

Je pensais qu'il l'avait virée,
vu sa façon de se comporter à Bliss.

- Vraiment ?
-Ohoui.

On dit que la moitié des hommes
y est passée.

Je ne crois jamais les rumeurs
sur les femmes d'officiers.

Toujours les mêmes.

Ce ne sont pas des rumeurs.

Je vous le garantis personnellement.

Pour moi, une poule est une poule.

C'est moche, une femme mariée
qui se laisse aller comme ça.

Ça ne compte pas beaucoup
pour moi.

Sauf s'il m'arrivait
d'être parmi les gagnants.

Trinquons à ça.

Inutile.

Je suis en retard pour mon rendez-vous
et le bœuf devrait être dans la chambre froide.

C'est vrai.

Merci.

Si j'étais à New York, je serais au Stork.

Oui, c'est ça.

Oui, oui, c'est ça !

J'ai pas l'impression
que tu as du pognon pour les boîtes chic.

Tu rigoles, ou quoi ?

C'est ni vu ni connu, avec moi.

J'étais bourré de pognon.

Lorene dit que t'étais vendeur
dans une vieille boutique.

C'est pour la façade, ça !

Mais le soir, mitrailleur
pour la mafia !

Alors les amis, ça vous plaît,
l'ambiance ?

Fantastique.

Paderewski, tu veux bien
lui dire de laisser ce piano tranquille ?

Du calme.
Laisse-le, Maggio.

Beaucoup de monde, ce soir.
Tout le monde est ivre.

Le bizness marche bien.

Il va finir
par me crever les tympans !

Il va pas te crever que ça.
Tu sais pas qui c'est ?

Gras-double Judson,

sergent dans le bataillon disciplinaire.

De la musique parfaite pour le pénitencier.

Dans mon quartier, avec sa tête,
les gitans le prendraient pour un chimpanzé.

Je vais lui dire en face.

- Rassieds-toi, ça ira.
- Comment t'es devenu gangster ?

Qu'est-ce qui te faire rire ?

Avec ta tête, ta mère a dû vouloir
que tu deviennes prêtre.

Comment as-tu deviné ?

Je suis italienne moi-même,
oublie pas.

Toutes les mères rêvent de voir
leurs maigrichons de fils devenir prêtres.

C'est plus rassurant, pour les maigrichons.

Ma mère disait toujours :

"Angelo !

T'es un gentil jeune homme.

"T'es pas très malin.

""Mais tu sais te faire apprécier.
Alors prends l'habit."

Voici une vraie famille italienne.

Ici, ma mère.
Et ma sœur Anna, de 15 ans.

Ma mère avec ma sœur !

Tout à fait mon genre.

Jeune et excitante.

Tu m'as frappé !

Et je vais recommencer.

Je vais te tuer.

Amène-toi !

Espèce de chimpanzé !

- Amène-toi !
- Je vais te tuer.

Viens essayer avec moi,
si tu cherches la bagarre.

Viens donc.

Sinon, je peux vous prendre ensemble.

J'ai rien contre toi.

Maintenant si, Gras-double.
C'est un soldat de ma compagnie.

Si tu le tues,
Je me tape la paperasse.

Alors ?

Vous battez pas.

On se bat pas ici, je vous en prie.

Vous, sortez d'ici.

Vous, assis !

Ils sont fous.
Je risque ma licence.

Je connais les gars comme toi.

Ils arrivent chez moi, un jour ou l'autre.

N'oublie pas.
Le jour où ce sera le cas,

je t'accueillerai.

Ça roule, chef ?

Reste là.

Tu veux que je t'avoue un truc ?

C'est bien que Warden
se soit interposé.

Sans rire ?

Ce mec m'aurait tué !

Je paie ma tournée !

Je commençais à croire
que tu ne viendrais plus.

Pourquoi ?
Je suis en retard ?

Le réceptionniste a pas été vraiment dupe
quand j'ai dit :

"Mme et M. HL Martin".

Je crois que j'ai rougi.

Je sais pas bien m'y prendre.

Sûrement, si tu le dis !

Détends-toi.

Tiens. Cadeau.

Une bouteille ?

Merci !

Je la boirai
quand je me sentirai seule.

Je n'étais pas très convaincante.

Tu m'as jamais vue
dans mes moments de bonheur.

Ça m'arrive d'être heureuse.
C'est vrai.

Et ce soir, je veux l'être pour toi.

Te force pas à boire
pour me faire plaisir.

Je bois suffisamment pour deux.

Qu'as-tu ?

Ce que j'ai ?
Rien.

- Pourquoi ?
- Parce que quelque chose cloche.…

Ÿ a rien qui cloche.

- Tout va très bien.
- Pourquoi tu ne me le dis pas ?

Tu connais un certain Stark ?

C'était un cuistot
dans l'ancienne compagnie de mon mari.

C'est aussi celui de cette compagnie.
Et on a parlé, tous les deux.

Il {'a dit quoi ?

Qu'il t'était passé dessus.

- Tu pouvais le dire autrement.
- Mais je l'ai dit.

J'aurais pu t'expliquer.

Tu sais ce qu'il m'a dit d'autre ?

Que la moitié de la compagnie
aussi.

Espèce de salaud !

Salaud plein de vanité et de suffisance.

- Tu fais quoi ?
- Ça te regarde ?

Tu ne m'aimes pas.
Et je ne t'aime pas non plus.

J'ai jamais dit ça.
Je l'ai dit ?

Réponds, vas-y.

C'est faux, pour tous ces soldats !

C'est un mensonge.

Mais pas pour Stark.

Tu étais vierge, toi ?

Réponds. C'est vrai ou faux ?

- C'est vrai !
- C'était comment ?

Çat'a plu ?

C'était aussi bon qu'avec moi ?

Peut-être qu'un jour,
je t'en parlerai.

Tu verras, c'est passionnant.

Espèce de gourde !

Je devrais t'en parler de suite.

Pourquoi attendre ?
Tu pourras en parler avec les autres.

Tu sais ce qu'est une hystérectomie ?

Une opération.
L'ablation de l'utérus.

On enlève l'organe et tout ce qui
est devenu inutile avec.

Trompes, ovaires.….

Tout !

Et l'appendice avec.

Cadeau !

Mais lorsqu'on te recoud.….

la question est : est-on encore utile ?

Est-on encore une femme ?

Voudra-t-on encore me faire l'amour ?

Tu veux savoir pourquoi
j'ai dû subir une hystérectomie ?

Ça arrive chez les jeunes femmes

à cause d'une gonorrhée.

Et comment je l'ai eue ?

Est-ce parce que j'étais
la putain du régiment ?

C'est parce que je la devais
à notre cher capitaine Holmes.

On était mariés depuis 3 ans.

J'avais déjà eu son bébé.
Son fils, son héritier.

Quelle chance, non ?

Stark.….

C'était un gamin.

Posséder la femme d'un officier
était sa manière de prouver sa valeur.

Moi aussi, je devais me prouver
quelque chose.

J'étais pas bien vieille non plus.

Et on m'avait vidé le ventre.

J'étais une femme diminuée.

Je voulais savoir
si on pouvait encore me désirer.

Ce n'est arrivé qu'une seule fois.

J'ai eu très mal et j'ai détesté.

C'était la seule fois.
Jusqu'à toi.

C'est tout.

J'ai fini.

Je m'en vais.

Non, tu vas rester.

Je veux pas que tu t'en ailles.

Milt…

- Tu pleures ?
- Mais non.

Si, tu pleures.

Je ne veux pas que tu t'en ailles,
tu comprends ?

Je veux que tu restes pour toujours.

Je ne veux pas partir.

Je veux rester aussi.

Je t'aime.

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES

Si vous voulez votre solde,
dépêchez !

Prew, attends-moi.

MESS DE LA COMPAGNIE G

Parrish, première classe.

John T. 2-0-6-0-9-2-5-3.

42,50.

42...

Et50.

Dépensez pas tout en une fois.

Prewitt, simple soldat.

Robert, E.L. 3-2-6-4-8-1-3-0.

-30$.
-Vos mains.

De l'autre côté.

Vos ongles pourraient être plus propres….

Arrangez votre cravate,
ou je vous renvoie dans la queue.

30.

Maggio, simple soldat.

Angelo, F. 2-3-5-0-1-1-5-4,

30$.

Vous me devez 25,20 $.

Répétez voir.

25,20.
1,40 de blanchisserie.

4,40 dépensés au magasin.

Destruction de biens du gouvernement :

65 assiettes grande taille, à 30 c l'une,

19,20, pour un total de 25,20 $.

Prew !

- Combien il te reste ?
-4,80.

Il me faut de quoi aller en ville
plus 15 $.

Pourquoi les 15 ?

Je veux pas que Lorene
aille avec d'autres gars.

Je la veux pour toute la nuit.

Quelle belle attitude !

J'aimerais pouvoir t'aider,
mais les usuriers me sont tombés dessus.

Je suis quasi à sec.

Devant pareille situation,
prenons une solution de repli.

Ça veut dire Waikiki.

On a assez pour le voyage
et de quoi se payer un verre pour le courage.

Du courage pour quoi ?

Je t'ai déjà parlé de mon pote Hal,
la Reine de Waikiki ?

Il aura peut-être Un ami pour toi.

- Arrête un peu.
- Qu'est-ce qui te gêne ?

T'aimes pas les mahus ?

Je n'ai rien contre eux, non.

Mais je m'y frotte pas trop.

Pas besoin,
tu peux me faire confiance.

Tu veux ta Lorene toute la nuit, non ?

J'ai dû me mettre à l'aise.
Il fait si moite ce soir…

Mon paréo vous gêne ?

Je mets toujours ça chez moi,
c'est la tradition hawaïenne..

Tu as dit à Angelo,
pour le champagne local ?

Tais-toi donc !

De l'importé ?
Quelle audace, mazette !

Saint Angelo du Cocktail au champagne.…..

J'ai dû apprendre, juste pour lui.

- Tenez.
- Ça fait du bien quand il fait chaud.

Et mon verre, Tommy ?

- Ne sois pas si impatient.
- Quel sauvage !

On ne te voit plus.…

Tu ne viens que quand tu es à court.

Je suis de corvées pour le mois.

C'est vrai, Prew ?

Oui, il y a eu droit.

Quels menteurs.
Vous êtes tous pareils.

Ils mentent.
Peu importe. Buvons un coup.

Mets-toi donc à l'aise.

On est entre amis ici.

Oui. Pourquoi pas ?

Les fantassins ne portent pas de shorts,
mais Hal peut te prêter quelque chose.

Avec plaisir.

Je vais garder mon pantalon.

Comme tu veux, tu es un homme libre.

Moi, je suis libre.
Regardez ça !

T'es libre, Prew ?

Le monde est libre, pas vrai ?

C'est des foutaises.

Tu resteras toujours dans l'armée, toi.

Tes un esclave !

Je suis libre.

Je suis un homme libre jusqu'à 6 h
et libre de faire le con jusqu'au garde-à-vous.

Fais pas trop de bruit
à cause de la logeuse.

Au diable, la logeuse !

T'as entendu ça ?

Tu n'as jamais été aussi ivre.

Au diable, toi aussi.

Où est mon verre ?

Tu es géné parce que ton ami est là ?

Je suis géné.….

parce que mon ami
est un modèle pour tous.

Il adore l'armée.

Moi, je la déteste !

Je la déteste, oui.

Ce que je suis bourré.

Viens, Angelo.
C'est l'heure du dernier verre.

- Où tu vas, là ?
- Où je vais ?

Faire une promenade.

Je vais aller prendre l'air.

J'ai rendez-vous avec une vraie beauté
dans un hôtel.

Tu peux pas sortir comme ça, voyons !

Angelo, non !

Je déteste l'armée !

Tu sais ce qui va se passer
si on le ramasse à moitié nu ?

La police viendra direct ici.
Elle nous connaît.

-Ils vont nous créer des ennuis.
- Je vais perdre mon boulot.

- Ce serait regrettable.
- |! faut le rattraper.

Ramenez-le à la caserne
avant qu'il se passe quelque chose.

J'ai pas de quoi me payer le taxi.

Remets ta chemise, allez.

C'est bien, voilà.

La cravate…

Voilà les affaires d'Angelo.
Tu lui donneras en le rattrapant.

Voilà 5 $.

Ÿ a plus de bus.
Il faut qu'on prenne le taxi.

Alors voilà 10 $.

Tu ne comprends pas.…

Le service de ramassage du centre
à la caserne est fini.

C'est un taxi
qui doit nous ramener jusqu'à là-bas.

20$.

Je ne peux pas te prendre ça.
Ce n'est pas bien.

- Je vais rentrer par mes propres moyens...
- Prends ça.

Voilà 20 $, avec ces 20-là,

ça fait 40,
c'est tout ce qu'on a.

Allez, va le chercher
avant qu'il lui arrive quelque chose.

- Je compte sur toi.
- Dépêche-toi, surtout.

Tout va bien se passer.

Bon sang.

Angelo !

Salut, Prew !

Où t'as trouvé ça ?

Sur la plage.
J'en ai profité pour nager.

- Lève-toi.
- Pourquoi ? On va où ?

Tes tout mouillé.
Rhabille-toi avant que la police arrive.

La police militaire ?
La police !

Vite, la police !

Fais pas l'abruti.

Regarde-moi.
Tombé au champ d'honneur.

Envoie la médaille à ma mère.

Enlève ce maillot, vite.

A poil, mon capitaine.

- À vos ordres.
- Enlève-moi ça.

Enlevé ! À dégager !

Le premier policier va le trouver,
sur le passage !

- Mets ton pantalon.
- La police.….

Mets-le !

J'en ai plein le dos !

J'en ai assez, assez !

Je vais récupérer ton short
et le jeter quelque part.

Tu restes ici. Tu bouges pas.

Mets tes habits et ne bouge pas.
J'arrive.

Bouge pas d'ici.

Bouge pas.

J'en ai marre de tout ça.

Je vais le dire à ces pourris.
Je vais leur dire.

Dès que je serai rentré,
je leur dirai.

Angelo ?
T'es là ?

Où tu es ?

- Angelo ?
- Tu fais quoi là, toi ?

Allez vous faire voir.

Je démissionne de votre putain d'armée.

Selon le code martial de l'armée,

cette cour, réunie à huis-clos
et votant par bulletins secrets,

à la majorité des 2/3,

vous déclare coupable
de tous les chefs d'accusation.

Condamnation : 6 mois de travaux forcés
en bataillon disciplinaire,

et 50 % de votre solde prélevés.

BATAILLON DISCIPLINAIRE
DE SCHOFIELD

Prisonnier, halte.

À gauche.…. gauche.

Halte

Salut, le chimpanzé.

J'ai pas eu beaucoup à attendre.

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES

Qu'y a-t-il, Prew ?

Vous pouvez vous arranger
pour que je voie Maggio ?

Pourquoi tu veux le voir ?

J'ai 40 $ qui sont à lui.

Et un paquet de roulées.

Je peux te poser une question ?

Tu peux pas les fumer toi-même ?

Et pourquoi gaspiller ta sympathie ?
Je n'en ai aucune pour ce crétin.

Mais vous êtes un dur.

Tout le monde sait ça.

J'ai de la sympathie
pour les êtres vivants en tout genre.

Même pour un ver rampant
qui fait son max

pour pas finir au bout d'un hameçon.

Mais j'en ai pas pour un type
qui cherche l'hameçon.

Et pour un homme
qui veut pas être pris pour un ver ?

Au bataillon disciplinaire,
chaque jour, chaque prisonnier

a droit à un paquet de tabac,
du papier et une boîte d'allumettes.

Donc pas besoin ni de roulées
ni d'argent.

Si tu avais au moins
la cervelle d'un ver,

tu irais dépenser ses 40 $
avec une des créatures de Mme Kipfer.

Les vers n'ont pas besoin de permes.

Si tu filais te laver maintenant,
à ton retour, j'aurai peut-être une perme.

Le capitaine la signera jamais.

Il signe ce que je lui mets
devant les yeux.

J'accepte jamais les pourboires.

Je suis bien contente de te voir.

Je croyais que tu ne reviendrais jamais..

Pourquoi ?

J'ai cru que t'étais fatigué de moi.

Je me fatigue de bien de choses,
mais pas de toi.

Je voudrais passer la nuit avec toi.

Tu es sérieux ?

J'ai les moyens.

On va pas rester ici.

Je t'emmène dans mon appartement.

Je donne sa part à Mme Kipfer
et je reviens.

Combien d'autres y sont allés ?

Aucun.

Jamais !

Alors pourquoi moi ?

Parce que je t'aime.

Peut-être bien que moi aussi.

Si tu veux, on se marie.

Je ne veux plus jamais entendre ça !

Tu as compris ?
Ne remets plus jamais ça sur le tapis.

Je plaisantais. Promis.

Milt, allons-nous-en.

- On ne les connaît peut-être pas ?
- Non, mais je n'ose pas les regarder.

Je t'en prie, partons.

On y va.

Personne ne nous reconnaîtra,
je te dis.

- Bois ça, pour te calmer.
- Je suis calme.

Inutile de vouloir ignorer
ce genre de situation.

Je ne veux plus être confrontée
à ce problème.

J'ai l'impression d'être une prostituée.

- Pourquoi ?
- Parce qu'on m'a élevée comme ça.

Parce que je le sens comme ça.

Qu'est-ce qu'on va faire ?

Je ne sais pas.

C'est facile.
Peut-être laisser tomber.

- C'est la meilleure solution.
- Sauf que tu ne le veux pas plus que moi.

Je ne vois rien d'autre.

Tu ne vois pas ?

Tu pourrais aussi laisser tomber
le capitaine Holmes.

Voilà une autre solution.

Et ensuite ?

Ensuite quoi ?

Tu seras une femme libre à nouveau,
tu peux faire ce que tu as envie,

et on n'aura plus à se cacher.

Tu ne dis pas ça en l'air, vraiment ?

Non. Pourquoi ?

Parce que je suis une femme
avec un enfant de 9 ans.

Et si je ne suis pas mariée
avec l'homme avec qui je vis,

Je suis quoi ?

Une femme libre !

Tu vas monter d'un cran.

Ettoi, ça t'intéresse
de monter dans l'échelle sociale ?

Que veux-tu dire ?

Tu pourrais passer le concours
d'officier ?

Tu aurais tes galons dans 15 jours.
Dana pense que tu es fait pour ça.

J'y ai pensé depuis longtemps.

Tu y as pensé, au moins ?

Je ne suis pas du tout intéressé.
Je hais les officiers.

Ce sont des andouilles
qui jouent au golf et font du cheval.

Ils s'étoufferaient..

…Àvec leur propre crachat
si tu ne tenais pas le crachoir.

Exact.

Je n'ai pas l'étoffe d'un officier.

Tu ferais le meilleur des officiers.
Tu serais mieux que ces faux gradés.

Et après ?

Si tu le voulais,
je pourrais quitter Dana

et on se marierait.

Je ne te prenais pas pour une snob.

Comment ça ?
Ce n'est sûrement pas volontaire.

Un sous-off ne mérite pas
de coucher avec Madame.

Tu es injuste.

Sauf si celle-ci
veut s'envoyer en l'air.

Tu ne veux pas comprendre.

Je t'aime, un point c'est tout.

Je t'aime et voudrais vivre avec toi.

Mais je ne veux pas vivre
avec un sous-officier.

Pourquoi ça ?

Je ne peux pas changer qui je suis.

J'ai été élevée comme ça.

- Tu aurais honte de moi ?
-Oui !

Comme ça, je comprends.
C'est clair.

C'est une situation
que tu ne supporterais pas longtemps.

Je te connais.

Tu as bien raison.

Prends le volant.

Whisky, bière.
Bière, whisky.

On ne sort pas de là, quand on est soldat.

C'est pas mauvais.

Comment tu appelles ça, déjà ?

Martini dry.

Connaissais pas.

J'en avais jamais bu.

C'est comme ces jolis canapés.…

Je m'étais jamais assis là-dessus.

La vue est très belle, chez nous.

J'ai loué ici pour ne pas oublier
pourquoi je suis là.

Pourquoi alors ?

Je suis volontaire pour ça.
Comme toi.

Mais pas pour 30 ans…

Ça non.

Je ne le ferai qu'un temps,
j'économiserai

puis je mettrai les bouts.

J'ai été caissière
dans une cafétéria à Portland.

Mon petit ami voulait se marier.

Il à trouvé une femme convenable
pour ça

après avoir couché avec moi
deux ans durant.

Alors moi aussi, j'ai décidé
de devenir convenable.

J'ai fait des démarches
pour contacter un proxénète connu

et il m'a tout appris.

C'est lui qui m'a appris
à rencontrer les bonnes personnes,

à être au bon endroit

et à bien gagner.

Un jour,

je prendrai tout cet argent

et je rentrerai chez ma mère.

J'aurai une belle place
de secrétaire.

Jusqu'à ce qu'un homme bien vienne me voir
avec une belle proposition

pour que je devienne sa femme
et élève nos beaux enfants.

Alors je serai heureuse.

Je t'aime, Lorene.

Ça me fait plaisir.

C'est une nuit merveilleuse
grâce à toi.

Pas que cette nuit, j'espère.

Je t'ai dit que je plaisantais,
mais c'est faux.

Je veux t'épouser.

Je t'ai dit
de ne jamais me dire ça !

Pourquoi on peut pas en parler, Lorene ?

Lorene..
C'est le nom que le proxénète m'a donné !

Alma Schmitt, c'est mon vrai nom !

Je m'appelle Alma !

OK... Alma, c'est très beau.

Oh, Prew...

Tu es si charmant.

Je t'aime.….

Je crois.

Je t'aime.

Mais je ne peux pas t'épouser.

Je ne sais pas comment t'expliquer,

mais il faudrait que j'épouse quelqu'un
qui a une telle situation

que personne ne pourra jamais se douter
que sa femme était une putain.

Et ce n'est pas le cas d'un soldat.

Ce n'est pas le cas.

Prew...

Halte !

Qui va là ?

Un ami.

Avance un peu et fais-toi connaître.

Attention à ma mitraillette,
elle est chargée.

Vous aussi.

Je t'en prie.
Entre dans mon bureau.

Vas-y, entre !

Assieds-toi.

Tiens, bois un coup.

Pourquoi tu joues les emmerdeurs ?

J'en sais rien.

C'est comme ça
que je suis venu au monde.

Déconne pas.

T'es pas un bolchevik,
mais qu'est-ce que f'as là-dedans ?

Qu'est-ce que j'ai là-dedans ?

Une cervelle dure comme du bois

ou celle d'un abruti d'athlète
qui estime toujours avoir raison.

Ceux qui marchent y gagnent
quelque chose.

Mais toi, t'y gagnes
que la peau de ton cul.

Ça change rien
à ce que je te raconte.

J'aurais jamais su le dire aussi bien.

T'aurais rien su dire du tout.

C'est quoi, ce monde ?

On est là, au milieu de la route.

Que se passe-t-il si une voiture
déboule et nous renverse ?

On sera morts, pas vrai ?

Qui nous regrettera ?

Personne ne nous pleurera.

Lève-toi et va te mettre sur le côté.

Vas-y.

Et vous ?

Votre vie est plus importante.

- C'est à vous d'y aller.
-Non, à toi !

Vous, levez-vous y allez-y !

Hé, petit…

Si on m'enterre,
tu veux bien jouer comme à Arlington ?

Pour sûr, je le ferais.

Tu es le meilleur soldat
de la section.

Le seul soldat, même.

On va mourir tous les deux alors.

Parce que Prewitt a jamais laissé
un ami seul dans les ennuis.

D'ailleurs si j'essayais,
je pourrais pas me lever.

Gardez vos bandeaux
pour vous essuyer le nez,

sales cons !

Hé, les cloches,
qu'est-ce que vous foutez là,

en plein milieu de la route ?

J'aurais pu vous tuer, bon Dieu !

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES

Aplatissez-moi ces fesses.

Combien de fois faut vous le répéter ?

Si vous avez le cul en l'air,
vous en perdrez une partie au combat.

Rompez sans faire de zigzag, Prewitt.

C'est un parcours du combattant,
pas un tango.

Avancez, et en ligne droite.

Plus vite, Prewitt !

Vous comprenez ce que je dis ?

On est pas en vacances !

Vous marchez sur ma main.

Enlevez votre pied,
je ne vais pas vous le redemander.

Je vais faire de la pâtée
de ta petite gueule.

Enlève tes galons.

OK, très bien.
Je les enlève.

Laissez passer, laissez passer !

Repos.

Que se passe-t-il, caporal ?

Ce bolchevik m'a balancé un coup de poing,
alors j'ai voulu lui donner une bonne leçon.

Qui a donné le premier coup ?

C'est moi.

- C'est vous ?
- Qui, mon capitaine.

Sergent !

Le simple ou le spécial ?

Je veux qu'il passe en cour martiale
pour avoir frappé un supérieur en service.

La procédure simple devrait suffire.

Il n'est pas accusé d'autre chose ?

Ajoutez insubordination
et refus d'obtempérer.

Vous renoncez à
conduite préjudiciable à l'armée ?

Mettez-le aussi.

- Je devrais vous dire quelque chose.
- Pas cette fois, sergent.

Je suis sérieux.

Les hommes qui étaient présents
affirment que Kowalski a écrasé sa main.

Il y a eu provocation dans ce cas ?

L'avocat aura peut-être un argument.

Je pensais que vous alliez
me parler du championnat.

Je sais que vous allez y penser vous-même.

Vous faites erreur, cette fois.

Je n'ai plus aucun intérêt ni pour la boxe
ni pour aucune activité ici.

Vous savez pourquoi ?

Je vais vous le dire.

Le 1er du mois,
je quitte la compagnie pour la division

et je passe major !

Félicitations !

Merci.
Les ordres sont déjà partis.

Les problèmes d'ici
ne me concernent plus.

Pourquoi vous embêter
avec cette cour martiale ?

Parce qu'il l'a bien cherché !

Depuis quand savez-vous que vous partez ?

Il y a une semaine exactement.

Une semaine ?

Alors pourquoi n'avez-vous pas
levé ses punitions ?

Ça ne m'a pas traversé l'esprit.
Un officier a plus important en tête.

Vous allez bientôt vous en apercevoir.

Je meurs d'impatience.

Prewitt, du linge propre.

Merci !

De quoi bien t'habiller.

Pour ton rendez-vous.

Des clopes aussi.

On connaît la date de mon procès ?

Lundi.

Je vais écoper de 6 mois,
c'est ça ?

Envoie-moi ça.

T'en auras 3, je pense.

J'ai parlé hier avec ton avocat militaire.
Tu lui as pas parlé de l'écrasement de main.

Exact.

Et pourquoi ça ?

Qa ne changerait rien.

Je suis destiné au disciplinaire
depuis mon refus de boxer.

Comme ça, ce sera fait.

On dirait presque que tu voudrais y aller.

Qui voudrait y aller ?

C'est toi qui y vas.

Hé, Warden.

Rendez-moi un service.

Ce que tu veux.

Allez voir Lorene,
expliquez-lui ce qui me retient.

Ecris-lui une lettre plutôt.

Les femmes, c'est risqué avec moi.
Elles tombent comme des mouches.

Elles sont usantes.
Je suis fatigué.

Alors appelez Mme Kipfer.

Au téléphone, on risque rien.

À la minute où elle entendra ma voix,

elle va devenir folle,
voudra me retrouver

et j'aurai du mal à lui dire non.

Dites-lui que tout ira bien.

Car ils peuvent pas me tuer.

Tu l'as dit.

Ils peuvent te tuer.
Mais ils se casseront les dents.

C'est clair.

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES

Candidat au grade de lieutenant.

Nom : Warden.

Milton À.

Grade actuel :

sergent…

chef.

Matricule :

1-7-8-4-4-6-0-2.

""Marié ou célibataire ?"

Marié.…

Sergent Warden à l'appareil.

A quelle heure ?

Je serai là, oui.

Au revoir.

Marié ?

Tu veux te marier ?

Bonjour, sergent.

Madame ?

J'attends mon mari.
En a-t-il pour longtemps ?

Il est parti au PC.

Vous avez l'air pressé.
Où alliez-vous ?

Je dois me rendre au PC.
Allons-y ensemble.

Tu me manques.

Toi aussi.

Qu'y a-t-il de si important au PC ?

Prewitt passe en cour martiale.
On va rendre le verdict.

Qui est Prewitt ?

Robert E. Lee Prewitt.
Si tu es sage, je t'en parlerai un jour.

Tu es conscient du nombre de fois
où je suis venue à la caserne

à la recherche du capitaine,
tout en sachant qu'il n'était pas là ?

J'en suis conscient, oui.

Ça ne veut rien dire pour toi ?

Plus que tu ne l'imagines.

Et je m'imagine quoi ?

J'ai fait ma demande de grade.

- Vraiment ?
- Puisque je te le dis.

Quand ça ?

Vendredi.
J'attends le retour de manivelle.

Milt…

Je ferai tout pour te rendre heureux.

J'espère bien.

Selon le code martial de l'armée,

cette cour, réunie à huis-clos
et votant par bulletins secrets,

à la majorité des 2/3,

vous déclare coupable
de tous les chefs d'accusation.

Vous êtes condamné
à 3 mois de bataillon disciplinaire

et à reverser la moitié de votre solde.

Ils peuvent te tuer.
Mais ils se casseront les dents.

BATAILLON DISCIPLINAIRE
DE SCHOFIELD

Par là.

Petit arrêt.

Lis ça.
""Incroyable mais vrai."

"Lis”, qu'il a dit.

- C'est ce que je fais.
- À haute voix,

pour en être bien sûrs.

""John Dillinger.

""La première fois que l'ennemi public n° 1
d'Amérique,

""John Dillinger,

‘’a été enfermé dans une prison,

""ce fut dans celle du bataillon disciplinaire
de Schofield,

""territoire de Hawaï.

""Sans doute la prison
la plus dure de toute l'armée.

""On avait été si sévère avec lui
qu'à sa libération,

"’il jura de se venger de l'Amérique
tout entière

"’dût-il se faire tuer.

"Ce qui fut le cas.”

Tout nouveau prisonnier
doit lire ça.

Ordre du commandant.

Il dit qu'on peut prévoir le comportement
des prisonniers à sa lecture.

Je l'ai lu, voilà.

Ony va.
Tu marches à mes ordres.

En avant, marche !

Prisonnier, halte.

Demi-tour, droite.

COMMANDEMENT DU BATAILLON

Entrez.

Vous venez d'Arlington, Kentucky.

Pas assez costaud pour être mineur.

Non, je ne l'ai jamais.…

…été, mon commandant.

Voilà qui est mieux.

Ne démarrez pas du pied gauche.

Non, mon commandant.

Vous avez laissé s'endormir
votre désir d'être soldat.

Nous allons le raviver !

- On le doit aux contribuables.
- Oui, mon commandant.

Quand vous partirez d'ici,

vous préférerez la vie de soldat
à tout au monde pour une bonne raison :

vous ne voudrez pas revenir ici.

La mort sera pour vous plus douce
que votre retour ici.

- Vous me suivez ?
- Oui, mon commandant.

Nos méthodes vous paraîtront
peut-être un peu dures,

mais c'est une manière efficace
de vous enseigner le droit chemin.

Vous aurez droit à une punition
à chaque fois que vous en sortirez.

C'est pareil pour tous les animaux,
le chien de chasse, par exemple.

Vous comprenez ?

- Oui, mon commandant.
-Bien !

En mon absence,

mon second me remplace,
le sergent-chef Judson.

Nous avons quelques règles spéciales.

En présence d'un supérieur,

le prisonnier ne bouge
que si on le lui ordonne.

Je suis désolé, mon commandant.

Très bien.

Vous serez un prisonnier modèle.

Je l'espère, mon commandant.

Dorénavant, votre seul titre
est celui de prisonnier.

-Vous n'êtes pas "soldat" ici.
- Oui, mon commandant.

Vous serez informé des autres règles.

Au moindre écart, c'est l'isolement.

- Questions ?
- Non, mon commandant.

C'est tout.

Oui, mon commandant.

Les prisonniers ne saluent pas.

Seuls les soldats
ont le droit de se saluer.

Oui, mon commandant.

Prisonnier, demi-tour, droite.

En avant, marche !

Combien de fois je t'ai frappé ?
4 fois ?

Oui, 4 fois.

C'est bien.
Certains s'en prennent 10 ou 12.

On a dû transporter certains
hors de son bureau, même.

T'es exceptionnel, toi.

Ça me fait du bien de le savoir.

Dégagez la zone, dégagez !

Vite, à couvert !

Par ici, venez.

Toi, prends une pioche.
Et toi, Une masse.

Une pioche.
Une pioche, j'ai dit !

Toi, une masse.

Une pioche.

Une masse.

On y va, allez !

Ceux qui ont une pioche, piochez.

Ceux qui ont une masse, frappez.

C'est compris ?
On avance, maintenant, allez !

On dirait des veaux malades.

La seule chose que je veux entendre,
c'est les rochers qui éclatent.

Secouez-vous, allez !

Répartissez-vous et commencez.

Angelo !

Salut, vieille noix.
Alors te voilà.

Comment ça va ?

J'ai mal au dos.

Tu me dis ça à moi ?

La première semaine,
j'ai cru mourir aux latrines !

Ça fait du bien de te revoir,
même si t'as pas une belle binette.

L'endroit a l'air de te convenir.

Mais t'es si sale que j'ai des doutes.

Maggio !

Tu cherches à te retrouver au trou.

Alors arrête de faire dans le social
et remets-toi au travail.

J'ai pas entendu.

Je travaille, chef !

En colonne, là-bas.

Tes pas obligé d'y aller à fond.

Il montera pas voir.

Il veut pas salir son uniforme.

Alors, t'as foutu une belle trempe
au sergent Doehm ? Génial.

C'était Kowalski,
et je l'ai pas assassiné non plus.

Doehm, on m'a dit.

T'en es sûr ?

Pourquoi je te dirais Kowalski, sinon ?

J'en sais rien….

T'as peut-être tes raisons.

Levez bien vos pioches !

On les lève plus haut, allez !

Fais pas trop attention à moi.

Je crois que j'ai un écrou qui s'est dévissé
depuis que je suis avec Gras double.

On a pas le droit d'ôter sa veste,
je suppose ?

Impossible.

Ni le chapeau.

Je déteste plus le chapeau encore.

Ça durera plus bien longtemps.

Adieu, chapeau.
Adieu, Gras double.

T'as dû faire la moitié de ta peine.
Il te reste combien ?

Trois mois, comme moi, non ?

Ce sera fini avant.

J'ai un plan.

Oublie ça.

Y a des balances partout, ici.

Où ça ?

Comment je le saurais ?

Je sais qu'il y en a,
parce qu'on me l'a dit.

Je te parlerai peut-être
de mon plan, un jour.

Mais pas maintenant.

Trop risqué.

On se bouge, là-haut.
On est pas là pour rigoler.

On bosse,

allez !

Dis, Angelo,

je veux bien que tu aies Un plan,
mais pour quoi faire ?

Tu peux bien supporter trois mois de plus ?

C'est rien pour un type
résistant comme toi.

Tu pourrais les faire sur la tête
et sans respirer…

En plein soleil
et avec de la fourrure, même.

C'est ça, mon pote.

Ÿ a qu'une chose
qui m'empêcherait de tenir.

Cette saleté, cette connerie de chapeau.

Je m'en servirais pas
pour nettoyer des étables !

Je déteste ce truc puant.

Maggio, tu travailles, ou quoi ?

Oui, chef.
Je travaille, chef.

C'est mieux.
Du rythme dans l'effort.

TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES

Prisonniers, garde-à-vous !

Baraquement n° 3,
prêt pour inspection.

Savon mal aligné, 1 mauvais point.

Pied mal aligné, 1 mauvais point.

Rectifier la position.

Poussière.

Vêtements mal alignés.

3 mauvais points.

Rentrez le ventre.

En position !

Au garde-à-vous,
on garde le regard fixe.

Qu'on l'aide à se relever.

Doucement...

Murdock, je veux pas
de tache sur le sol.

Repos.

Sous la douche.
Je reviens.

Angelo ?

C'est bien toi ?

Tu reconnais pas les traits
du bel étalon Maggio ?

Moi non plus.

Ils t'ont mis au trou encore une fois ?

Je suis arrivé il y a un mois.
Et tu as été envoyé au trou deux fois.

Ça fait combien de fois, en tout ?

Cing ?

Six !

Tu sais pourquoi ?

Mon étagère a pas passé l'inspection,
mardi.

La savonnette n'était pas tout à fait
perpendiculaire au linge propre.

Ils t'ont pas foutu
au trou pour ça.

C'est à cause
de ce que j'ai dit à Gras double.

Dans un élevage de volailles,
il ressemblerait plus à la fiente qu'aux œufs.

Espèce de crétin !

Je résisterai plus très longtemps.

J'ai réfléchi à des solutions, au trou.

La première : me suicider.

Mais je suis un catholique.

Celui qui a interdit le suicide
connaît pas cette baraque.

Angelo….

Si tu la bouclais, de temps en temps ?

Ce serait plus simple, tu crois pas.

Arrange ton étagère et ne fais plus
le con pendant deux mois.

Quoi que je fasse, ils s'en tapent.

Je suis pas de Vinci pour calculer
la perpendiculaire de ma savonnette !

- J'y arrive.
- Toi, oui !

Tees un bon soldat.

Tu es si formidable
que même dans cet enfer,

tu aimes encore l'armée.

Angelo….

Je vais faire une demande de changement
pour être dans ton baraquement.

Ne fais pas ça, non.

Le n° 2, c'est pour les pourris,
les incorrigibles.

J'ai le droit d'avoir de l'ambition...

Tu veux me servir de nourrice ?

Non, pas du tout.

C'est plein de faux-jetons dans le mien..

Tes copains connaissent une méthode
pour changer de baraque ?

J'en ai jamais discuté,
c'est pas facile.

On est la crème de la crème.

Le Club des voyous.

On en reparle au travail.

Quand tu seras dans ma baraque,

tu seras sur place
pour m'aider dans mon plan.

Je vais pas tarder à m'évader.

J'attends le bon moment.

A SUIVRE