Astrid et Raphaëlle (2019–…): Season 1, Episode 7 - La Mort et Compagnie - full transcript

...

*...

FRACAS.

GRINCEMENTS DE PORTE.

...

- Le tangram est un puzzle chinois
qui peut se pratiquer à deux.

Dans le livre sur l'amitié que vous m'avez offert,

il est écrit

qu'il est important de passer
du temps avec ses amis.

- On doit passer du temps ensemble.
- Vous m'expliquez ?

- Il s'agit d'un carré
divisé en 7 pièces.



Il faut reconstituer d'autres formes.

Toutes les pièces doivent
être utilisées à chaque fois.

Toutes.

La première qui reproduit le modèle a gagné.

- Vous pouvez choisir le premier.
- D'accord. Mais un facile.

Je ne suis pas championne

de tangram.

Les petits chats.

- Le chat couché, oui. Là.
- Celui-là.

- Partez !

- Gagné !
- Je suis encore aux oreilles.

- Celui-là.
- D'accord.

- Il faut mélanger.

Gagné !



Encore.

- Bravo ! Vous avez fait la tête.
- Oui.

- Il me manque des pièces.
- Non, 7 pièces. Gagné !

Gagné ! Je vous laisse... Téléphone.

C'est William.

Il vient d'apprendre une nouvelle.
Son frère est mort.

Il doit identifier le corps
à l'Institut médico-légal.

Vous venez avec moi ?

- Oui, bien sûr.

- C'est bien lui, c'est Paul.

Mon grand frère.

- C'est arrivé comment ?

- Arrêt cardiaque par collapsus,
vient-on de m'expliquer.

Ça s'est passé à un colloque
médical pendant la pause déjeuner.

Plusieurs médecins sont intervenus, ils l'ont...

- Votre frère était médecin aussi ?

- Hein ? Oui, dans la recherche.

Les gens de l'Institut médico-légal m'ont demandé

de lui apporter une tenue. J'ai oublié de la...

- Laissez, William. Je vais
le faire si vous voulez bien.

- Sa cravate préférée.

Paul s'était laissé contaminer
par ma passion pour les trains.

Les locomotives nous ont rapprochés

à une époque où la communication
avec moi était très difficile.

Je n'ai pas toujours été celui que vous voyez ici.

L'enfance de Paul a été considérablement marquée

par la présence de ce petit frère
qui ne parlait pas,

qui faisait des colères incompréhensibles.

Pourtant, c'est lui qui a eu la
patience de chercher à m'atteindre.

Il n'est plus là.

- Je voudrais voir le corps.

- Oui, bien sûr.
- Mmm.

- Je vous attends dehors.
- D'accord.

On va voir le corps ?

Oui ?

- Oui.

- Un collapsus.
- Mmm.

- Ces vêtements sont pour Paul ?
- Oui.

- Mais il est mort.
- C'est pour l'enterrement.

- Pâleur au niveau des muqueuses
et des lèvres.

Des traînées bleuâtres sur la peau

symptomatiques d'une vasoconstriction.

La diagnostic de collapsus me semble adapté.

- Pauvre William !

Perdre quelqu'un comme ça, aussi brutalement...

- Le vocabulaire employé pour parler
de quelqu'un de décédé est curieux.

"Perdre quelqu'un",
"il n'est plus là", "il a disparu".

Comme si tout était fait
pour ne pas dire le vrai mot.

Il est mort.

...

- La cérémonie aurait dû commencer
il y a un quart d'heure.

- Il y a 17 minutes.

Ils sont très en retard.

Il ne faut pas être en retard.

- William.
- Oui ?

- Ils arrivent.
- Où ça ?

- Là.

- Bonjour, M. Thomas.
- Bonjour.

- Je suis désolé, je suis contraint
d'ajourner la cérémonie.

Nous sommes désolés.

On vous recontactera dès que possible.

Bonne journée.

- Excusez-moi.
- Comment ça, ajourner ?

- Désolé, je ne peux pas le... Je
dois d'abord contacter la police.

- Ça tombe bien.
- La police, c'est moi.

- Euh... Comment vous dire ça ?
- C'est un peu délicat.

- Non, mais dites. Dites.

- Le corps a disparu.

- J'en étais au maquillage.
- Je suis allé chercher le nuancier.

Et il n'était plus là.

- Le corps avait disparu ?
- Oui.

Volatilisé. Je ne comprends pas.

- Vous avez vu quelque chose ?

- Non. J'ai entendu un gros bruit
d'un objet qui tombait.

J'y suis allé.

Et j'ai vu une porte

- qui bougeait. Et c'est tout.
- Vous avez des caméras ?

- Nous sommes un funérarium.

- Bien sûr.

Bon. On ne touche plus à rien.
Cette pièce est une scène de crime.

- Le corps de Paul,

volé ? Quelle horreur !

- Ils allaient faire brûler
le corps de ton frère.

Ça ne change pas grand-chose.

- Inapproprié, Max.

- Ah bon ? Pardon.

- Ce n'est rien,

Max.

Mais pourquoi faire cela ?

- Quelqu'un peut faire disparaître
un corps pour dissimuler un crime.

- Excusez-moi, je vous entendais.
- Le corps de Paul a disparu ?

- Monsieur ?
- Charles Thénier,

un collègue de mon frère.

- C'est vrai ou pas ?
- Oui.

- On essaie de comprendre.

- Les salauds ! J'en étais sûr.
- Qu'est-ce que vous dites ?

- Je pense que Paul Thomas

a été empoisonné.

J'ai vu qu'il n'y avait même pas eu
d'autopsie, j'ai fait une demande.

Et le tribunal m'a donné gain de cause.

L'autopsie était prévue

aujourd'hui, juste avant la crémation.

Et son corps disparaît.

- Pourquoi il aurait été assassiné ?

- Paul faisait une contre-étude pour
prouver la dangerosité d'un additif

censé rendre à des produits leur
blancheur immaculée, le E4171.

Le genre de saloperie qu'on met
dans les bonbons des enfants.

L'étude de Paul est sans appel. C'est du poison.

Un vrai scandale sanitaire.
C'est comparable à l'amiante.

De quoi faire vaciller
un groupe aussi puissant qu'AFT.

- AFT ?
- C'est la boîte

qui a développé et qui vend l'additif.

- Paul Thomas s'est fait buter
à cause de ça ?

- Ça rapporte beaucoup d'argent.

Le chercheur qui l'a développé

dit que c'est aussi inoffensif que du sucre glace.

L'étude de Paul aurait ruiné sa carrière.

- Qui est

- ce chercheur ?
- Le Pr Decours.

Il était au colloque où Paul

- a fait un collapsus.
- Merci.

Exactement, Nico.

Son corps a disparu pendant l'embaument.

Le type bossait sur une étude
qui allait péter à la gueule

d'un énorme groupe agroalimentaire, AFT.

*-Le laboratoire AFT ?
- - Mmm.

*-C'est une major

du secteur agroalimentaire. C'est un gros groupe.

Ces gens n'assassinent pas.
Ils font du lobbying, des procès.

- Peut-être, mais la carrière
du Pr Decours allait souffrir

- à cause de l'étude de Paul Thomas.
- C'est un suspect ?

- On verra en allant lui parler.

- Cette dame veut te parler.
- Merci.

- Bonjour, Mme Coste.
- Pas ici. Venez.

- Raph, il y a

le débriefing que tu as convoqué.

- Commencez.
- Non, Raph.

Oh... Je m'en occupe.

- Je sais que vous comptez beaucoup
dans la vie de ma fille.

J'ai essayé de rentrer en contact avec Astrid,

mais elle m'a fermé la porte.

Je voudrais lui parler,

ne serait-ce que quelques minutes.

- Aujourd'hui, je peux dire
qu'Astrid est mon amie.

C'est précisément pour cette raison
que je ne peux pas vous aider.

Je vous ai donné son mail,
je ne peux rien faire d'autre.

Si Astrid a fermé une porte, je ne
la rouvrirai pas contre sa volonté.

- Oui, bien sûr.
- Je ne veux pas lui forcer la main.

Je ne vais pas l'attendre à la sortie de chez elle

ni la surprendre dans la rue.

Mais pourriez-vous

m'aider à la croiser par hasard
à un moment plus opportun ?

- Vous devriez lui laisser du temps.

Je suis certaine que vous aviez de
bonnes raisons de partir comme ça.

Mais comprenez que c'est dur
à encaisser pour elle.

- Je voudrais juste lui parler.

Les derniers mots que je lui ai dits

remontent à tellement longtemps.

Tu es la plus belle chose

qui soit arrivée dans ma vie, Astrid.

Je t'aime.

Je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle.

...

- Mathilde...

Je suis désolée.

- Messieurs.
- Commissaire.

- Elle est où, Coste ?

- Elle arrive d'ici une minute.

- En attendant que le commandant
Coste daigne être présente,

on va revenir sur le braco du fourgon.

- (Quand est-ce que tu comptes
parler à Raph de tes sentiments ?)

- (Mêle-toi de tes oignons, Arthur.)
- (C'est mes oignons, bro.)

-(Non, je suis ton supérieur.)

- (Je maintiens que vous ne devriez
pas garder ça pour vous, chef.)

(Elle a peut-être des sentiments.)
- (Je vais lui parler

(à la fin de l'enquête.)

-(Ça, c'est mon bro.)

- Commandant, c'est gentil

de venir nous faire un coucou. Bon.

On est ici pour évoquer
le recel du cadavre de Paul Thomas.

- J'ai recueilli
les premiers éléments.

Le corps de Paul Thomas
a disparu ce matin du funérarium.

Je pense qu'on voulait
le soustraire à une autopsie

qui allait révéler
l'origine criminelle de sa mort.

- Paul Thomas faisait une étude qui
allait créer un scandale sanitaire.

- Ça allait foutre dans la merde
le créateur du produit,

le Pr Decours.

- Il est introuvable.

- Vous avez une proximité

avec le défunt ?

- Euh... Proximité...

- Oui. Enfin, je connais son frère,
William Thomas.

C'est un bien grand mot.

Je l'ai croisé.

Une vague connaissance.

- Moi aussi,
je vous connais vaguement.

Je vous connais, Coste.

Vous voulez l'affaire.

Et si votre ami est impliqué
dans la disparition du corps ?

Il est préférable de confier
la mission au capitaine Perran.

Nicolas, vous pouvez choisir vos coéquipiers.

Vu que Coste

- a commencé à enquêter...
- Entendu.

- Parfait.

Je veux votre rapport demain matin. Ça va

- pour le braco ?
- OUI.

- Super.

- Astrid est à la doc
pour trouver des trucs sur AFT.

Arthur, fais le point avec Fournier

sur le rapport médico-légal qui
a été fait sur le corps de Paul.

- Ça marche.
- Pardon. Je t'en prie.

- Tu lis dans mes pensées.
- Ah oui ?

- Arthur, chez Fournier.
- Après l'affaire, Nico.

Après l'affaire.

- On va faire une perquisition
au domicile de Paul Thomas.

Coste, avec moi !

- Oui. On se calme.

C'était quoi, ce truc avec Arthur ?

- Hein ? Je ne sais pas.
- Tu sais, Arthur...

- Tu es bizarre, Nico. Il y a un
truc que tu ne veux pas me dire ?

- Non, rien de particulier.
- J'appelle le serrurier.

- Non, décommande-le. William
m'a filé les clés de son frère.

- OK.

C'est ouvert.

- Oh merde !

C'est qui, ce type ?

- Pr Decours, créateur
du funeste additif E4171.

- Que faisait-il chez Paul Thomas ?
- Et le suspect devient la victime.

- Il a été

poignardé à l'abdomen
et il n'est pas mort tout de suite.

- Des 5 étapes du séchage du sang,
celle-ci n'est

qu'entre les phases 1 et 2.

La mort remonte à 4 à 8 heures,
donc à la nuit dernière.

- Le rapport médico-légal confirmera
ça, mais ça semble exact. Merci.

- De rien.
- Je connais

- cette cravate.
- Elle habille les morts.

- William me l'avait confiée
pour l'enterrement de son frère.

C'est rare,

une telle cravate.

- Decours est peut-être lié

à la disparition du corps.

- Tu as raison.
- Et il a été tué chez Paul Thomas.

- Je ne peux pas vous aider.

Le Pr Decours n'est pas venu travailler ce matin.

Je veux bien essayer de l'appeler.

- M. Legagneur, je suis désolée,
le Pr Decours est décédé.

- Décédé ?
- Mais ce n'est pas possible !

- Si.

- Euh... C'est un homicide.

- Mais non !

- Vous connaissiez
la nature des relations

entre Paul Thomas et le Pr Decours ?

- Je ne veux pas dire du mal
de quelqu'un qui vient de mourir.

Mais M. Thomas était un peu exalté.

- Comment ça ?
- Plus militant que chercheur.

Nos laboratoires,
pour Paul Thomas, c'est le diable.

- Au colloque...
- Oui ?

- Thomas a menacé Decours
de lui casser la gueule

devant plein de témoins.

Il était comme un chien enragé.

- Si Paul n'était pas mort,

ce serait notre principal suspect
dans le meurtre du Pr Decours.

- C'est pertinent.

Ce sont les conclusions de la police scientifique.

Les empreintes relevées
sur la victime sont celles de Paul.

Cet élément conjugué à la présence
de la cravate locomotive,

il y a des indices
indiquant que le frère de William

pourrait être l'auteur du meurtre du Pr Decours.

- Le meurtre remonterait à 3 jours ?
- Impossible.

Le rapport

a confirmé mes conclusions.
Le Pr Decours est mort cette nuit.

- Donc Paul Thomas
n'est pas un suspect.

- Il y a des traces

de son passage sur la scène de crime.

- Mais il était mort.

Vous avez vu sa dépouille 24 heures plus tôt ?

-"Quand vous éliminez

"l'impossible, ce qui reste est la vérité."

- Arthur Conan Doyle.
- Oui.

- Sherlock Holmes,
c'est de la fiction.

- Vous vous parlez comme ça ?
- Oui. Le commandant Coste et moi

sommes désormais amies, d'où
cet assouplissement de la parole.

- Oui.
- Bon. Je l'ai touché.

J'ai senti sa rigidité cadavérique.
Il était mort. Ça n'existe pas,

les morts-vivants.

- Notre culture

judéo-chrétienne repose sur des résurrections.

Lazare de Béthanie à qui Jésus
a dit après sa mort "Lève-toi

- "et marche" et Jésus lui-même.
- J'en parlerai au procureur.

On enquête sur la mort de Paul

et du Pr Decours. Lui, il est mort,
Fournier lui a ouvert le bide.

- Bon. La nuit porte conseil.

On met tout ça à plat demain matin.

Bonne soirée.

- C'est aberrant.
- Ça n'existe pas, les morts-vivants.

- Il y a des traces.

Il y a toujours des traces.

- Sa montre sonne.
- Vous avez votre groupe de parole ?

- L'atelier

- d'aptitudes sociales.
- Embrassez William.

- Embrasser William ?

- Oui. De ma part.

Vous lui direz que je pense à lui
et que je l'embrasse.

Tout simplement.

- D'accord.
- Venez. Je vous dépose.

...

Astrid,

ne vous retournez pas. On est suivies.

- Montez. Vite !
- Suivies par qui ?

- Montez dans la voiture !

Ah !

- Il y a quelqu'un.
- Les morts marchent sur la tête.

- C'est Lavardin.

- Du funérarium.
- Lavardin,

vous avez bu ?

- J'ai bu, oui. J'ai bu

pour me donner la force
de venir vous dire la vérité.

Ce matin, je vous ai menti.

- Je vais prendre le bus.

- Je vais être en retard.
- Oui allez-y.

Oh ! C'est pas vrai !

Venez.

Tenez. Il est dégueu, mais très efficace.

- Merci.

Désolé, commandant.

Tout à l'heure, j'ai perdu les pédales.

J'adore mon métier. Il y en a plein
qui trouvent ça glauque, dégradant.

Moi, j'adore.

Il y a 30 ans que je fais en sorte
que les morts soient respectables.

Je leur injecte un cocktail

à moi, élaboré en 30 ans de tâtonnements.

Après, on a l'impression

- qu'ils dorment.
- C'est bien.

- Je ne voulais pas venir,
tout à l'heure,

parce que j'ai menti.

Et je picole un peu, le directeur
n'aime pas ça. Si je lui avais dit,

il aurait pensé que j'étais ivre.
Là, il m'aurait jeté dehors.

- Qu'est-ce que vous avez vu,
Lavardin ?

- Qu'est-ce que j'ai vu ?

Comme la porte bougeait encore,

je me suis dit que le gars qui avait fait ça...

Enfin, que le gars qui avait volé
mon client était encore là.

Donc je suis allé voir.

Bah j'ai vu.

Il était... Il était debout. Il marchait

d'une démarche mal assurée.

- Mais qui était debout ?

- Paul Thomas,
le gars que j'avais embaumé

quelques secondes avant.

Il me regardait, debout, avec son œil vitreux.

J'étais tétanisé.

Il s'approche, sa main froide
comme la mort qui me touchait.

Et je suis tombé dans les pommes.
Je ne me souviens plus de rien.

L'orage gronde.

...

- J'ai perdu une tante.
- Je l'aimais beaucoup.

Ça m'a anéanti.

Je n'ai toujours pas compris
pourquoi on me l'avait prise.

Je te trouve très courageux, William.

- Chacun a sa propre façon
d'appréhender le décès d'un proche.

Mon frère était très important pour
moi, je n'ai pas encore réalisé.

Il y a 5 phases dans le deuil,
j'en suis encore à la première.

- Quand mon père est mort,
j'étais terrifiée.

La peur de l'inconnu a largement
pris le dessus sur la tristesse.

Je ne savais pas comment réagir.

Je n'ai pas pleuré.

Beaucoup de gens ont été choqués à cause de cela.

Mais c'était un malentendu.

-"Dans notre société,

"tout homme qui ne pleure pas
à l'enterrement de sa mère risque

"d'être condamné à mort." C'est d'Albert Camus.

- C'est vrai.

Comme dans "L'étranger",

nos réactions peuvent créer un
malentendu avec les neurotypiques.

Merci.

Je ressens votre soutien, chacun à votre manière.

Je vous en suis très reconnaissant.

Vraiment.

L'ORAGE GRONDE.

...

Ah !

- Stop ! J'ai fini ! J'ai gagné !
- J'ai gagné ! J'ai gagné !

Waouh ! Waouh ! Waouh !

- Ça va. Tu as le triomphe modeste.

- Ne sois pas jaloux. Vas-y, essaie.

Voilà.

La mère d'Astrid est venue me voir.

- Pourquoi ?
- Que je l'aide à reprendre contact

- avec sa fille.
- C'est top.

- Je l'ai envoyée bouler.
- Quoi ? Pourquoi tu as fait ça ?

- Astrid lui a déjà fermé la porte.
- Je ne voulais pas aller contre ça.

- Elle devait avoir

- une raison de partir.
- Oui. Sûrement.

- Terminé !
- Waouh ! C'est vachement bien !

Attends. Ta coupe est vide
et la mienne est pleine.

- On a les mêmes pièces pourtant.
- C'est une illusion d'optique.

- Oui. Oui, une illusion d'optique.

Comme quelqu'un qui aurait l'air
mort et qui ne le serait pas.

- J'étais mort de faim.

Je suis vivant,

William.

Je ne sais pas pourquoi,
mais je suis sûr d'être vivant.

Je n'ai

aucun souvenir depuis le colloque.

Je revois

tous mes confrères se précipiter autour de moi

et puis plus rien jusqu'à ce que
je me réveille dans un funérarium.

Je pense

- qu'on m'a assassiné, petit frère.
- Et pourquoi te cacher ?

Pourquoi ne pas aller à la police ?

- Je me suis précipité chez moi
pour récupérer toutes les pièces

de mon étude sur l'additif E4171.
J'arrive chez moi.

Porte ouverte. Bizarre.

Et là, je découvre le Pr Decours.

Il perdait beaucoup de sang.

Je lui ai fait un point de compression

avec ma cravate. Il a sombré.

J'ai tenté un massage cardiaque. En vain.

- Tu crains d'être accusé
de son meurtre ?

- Mon étude

a disparu. J'ai tous les éléments
au labo pour la refaire.

- Que vas-tu faire ?
- J'ai besoin

- de ton aide.
- Oh...

OK. Tout ce que tu voudras, oui.

- Ça va te plaire.

Juste avant de sombrer,
Decours m'a glissé une séquence

à l'oreille.

C8-A45-316.

- Il ne t'a rien dit d'autre ?

- Non, mais il aurait souhaité
m'en dire plus.

- Euh... C'est...

Tu es là depuis longtemps ?

- Je ne sais pas,
je viens d'arriver.

C'est Paul.

- Oui, mon frère.

- C'est Paul Thomas.
- C'est mon frère, oui.

N'en parle pas

à Raphaëlle. Tu veux bien ?

- Non. C'est mon amie,

je ne peux pas lui mentir,
c'est écrit dans le livre.

- Il est vivant.
- Il est vivant.

Si tu n'étais jamais revenue,
tu n'aurais jamais rien vu.

On peut se dire que tu n'as jamais rien vu.

Hein ? S'il te plaît.

- Il n'est plus là.
- Non. Et toi, pourquoi tu es là ?

- Le commandant Coste
avait un message pour vous.

Je devais honorer sa demande.

- Et ?
- Elle vous embrasse.

Enfin, elle pense à vous.

- Oui, c'est une expression.
- S'il te plaît, ne dis rien. Rien.

Merci.

Paul !

- Lavardin m'a dit qu'il l'avait vu

debout, devant lui,

comme un mort-vivant.

- Et vous l'avez cru ?

- Non.
- Ah !

Enfin,

pas tout de suite, parce qu'il est
un peu porté sur la bouteille.

En rentrant, j'ai fait
une partie de tangram avec Théo.

Sur un modèle,

on a réalisé une figure identique,
mais le résultat était différent.

C'est comme si j'avais une pièce de plus que lui.

- C'est le modèle de la coupe.
- Oui.

- C'est le paradoxe du tangram.
- En réalité, la coupe qui est pleine

est légèrement plus petite que celle qui est vide.

- C'est une illusion d'optique.
- Mon fils me l'a dit.

Et c'est là que j'ai tilté. Paul
Thomas est peut-être encore vivant.

Il n'a pas ressuscité, il n'a
jamais été mort. Je m'explique.

Paul Thomas n'est jamais décédé, Astrid.

Il a été plongé dans une espèce
de léthargie très profonde.

- De sorte qu'on ait été victimes
d'une illusion d'optique.

- Exactement.

Lavardin a injecté un cocktail
de son cru à Paul Thomas

pendant l'embaumement. Et, sans
le savoir, il a injecté l'antidote.

Je l'ai appelé. Il m'a donné la recette.

Il était soulagé de savoir

qu'il y avait une explication
rationnelle à tout ça.

- Donc vous pensez
qu'en partant de l'antidote,

on pourrait retrouver le poison qui
l'aurait plongé dans sa léthargie.

- Oui. Je suis venue pour que
vous veniez avec moi à l'IML.

- On va en parler à Fournier. Venez.
- Oui.

- Formol, formaldéhyde,
strychnine, éthanol, cognac ?

- Je voudrais savoir s'il y a
un antidote dans cette liste.

- Le cognac vieilli en fûts de chêne
est un antidote à la morosité.

- Un type s'est réveillé
d'entre les morts.

Un de ces trucs l'a réveillé.

- Un poison pourrait ressembler
à votre histoire de mort-vivant.

Mais son antidote n'est pas là.

- C'est quoi ?
- La tétrodotoxine. C'est mortel.

C'est aussi utilisé dans des rites
primitifs pour effleurer la mort.

L'antidote, c'est de la tropine. Ce n'est pas là.

- La tropine est un alcaloïde,
tout comme la strychnine.

La strychnine figure

sur la liste. Là.

- Oui, c'est vrai. Enfin...
- Oui, ça pourrait marcher.

- Bon et le...

- La strychnine.
- Non.

- La tétrodotoxine.
- C'est une drogue de synthèse ?

- Non, c'est contenu dans des
espèces vivantes, comme le fugu,

le poisson toxique

dont les Japonais raffolent.
Il gonfle quand il a peur.

- Nico, dans tes PV d'audition,
peux-tu me retrouver

ce qui a été servi au déj' du colloque ?

*-Des sushis.

- Des sushis ?

Tiens donc !

Merci, M. Tanaka. "Aligato".

Paul Thomas a échappé

à une tentative d'empoisonnement
aux sushis piégés.

- Et son croque-mort l'a réveillé.
- Decours l'aurait empoisonné

et il l'aurait assassiné

pour se venger en se réveillant.

Ils pourraient être tous les deux
coupables et victimes à la fois.

Meurtres mutuels. Une première.

- Tanaka m'a donné
3 noms de chefs japonais

qui font du fugu en cachette.

- Je remonte le courant. Vu que
c'est du poisson, le courant...

- OK. Il faut trouver Paul Thomas.
- Son frère m'a juré qu'il ne l'avait

jamais vu.

Il est digne de confiance ?

- William ? Irréprochable. Non ?

- Oui.
- OK.

- Je dois vous dire la vérité.

J'ai entendu la séquence que votre
frère vous a confiée hier soir.

- Cette suite est la clé
de l'innocence de mon frère.

Il faut que je la décode
avant que la police trouve Paul.

J'ai aussi demandé de l'aide à Berezin.

Elle retrace sur Internet les
dernières activités du Pr Decours.

- Astrid ?
- Oui.

- Je dois l'aider. Tu comprends ?
- Pardon.

- Oui.

- C'est mon frère.

Paul a toujours été là pour moi.

Il ne m'a jamais tourné le dos,
même dans les moments difficiles.

Je dois lui renvoyer l'ascenseur.

Alors, si tu m'as fait venir ici
pour le livrer à la police,

sache que je ne le ferai pas.

- Je ne vous ai pas fait venir ici

pour vous dire de livrer votre frère à la police,

mais parce que j'ai trouvé la clé de l'énigme.

Je pense savoir à quoi correspond
la séquence, C8-A45-316.

C'est l'emplacement d'une tombe.

C8-A45. Allée 8, rang 45. Et 316,
c'est le numéro de la concession.

- Incroyable !

- Papa est enterré ici.

J'ai menti au commandant Coste,
à Raphaëlle, à une amie.

Je lui ai dit que je travaillais
à la documentation criminelle.

Elle déjeune avec son fils

sans se douter que je la trahis.

- Salut.
- Bonjour.

- Je ne m'attendais pas
à ce que vous me rappeliez.

Vous avez changé d'avis ?

- Oui. Mon fils sait
trouver les mots.

Je peux vous poser une question
qui ne me regarde pas ?

- Je suis venue vous chercher.
- Ça vous regarde.

Vous voulez savoir pourquoi je suis partie ?

- L'examen clinique permet

de poser un diagnostic.
Votre fille Astrid est autiste.

- Mais comment... On sait d'où
ça vient ? C'est héréditaire ?

Il n'y a pas d'autistes dans nos familles.

- Dans beaucoup
de psychoses infantiles,

le comportement de la mère avec son
enfant est un facteur important.

Mme Nielsen,

vous êtes-vous montrée distante
avec votre enfant ?

- C'est horrible de vous avoir fait

culpabiliser.

On sait bien que ce que vous a dit
ce psy est un tissu de mensonges.

- Je ne l'ai jamais dit à personne,

mais j'ai eu frère autiste.

- Un petit ou un grand frère ?

- Un grand, mais d'à peine un an.

Mes parents étaient totalement désarmés.

C'était un enfant en souffrance
qui s'automutilait, qui était

incapable d'interagir avec son environnement.

Ma mère était

épuisée, dépassée.

Et je crois qu'il lui faisait peur.

- Et Astrid vous faisait peur ?
- Pas du tout.

C'est de moi que j'avais peur.

Peur de lui faire
ce que ma mère a fait à mon frère.

- Qu'a-t-elle fait

- à votre frère ?
- Je pense que vous avez compris.

Je pense que, pour ma mère,

c'était un geste d'amour. Elle
ne pouvait plus le voir souffrir.

La justice ne l'a pas entendu ainsi, moi non plus.

J'avais 7 ans. Et je ne lui ai
plus jamais adressé la parole.

- Alors vous êtes sortie de la vie
d'Astrid pour la protéger ?

Enfin, pour la protéger de vous-même ?

- Au début.

Puis le mal était fait.

Je voudrais juste lui demander pardon.

- Vous savez jouer au tangram ?

...

-316. C'est là.

- "Julie Querengal".

- Que faites-vous, William ?
- J'essaie...

- Il y a un avis de décès.
- C'était la sœur du Pr Decours.

- Qu'aurait fait Raphaëlle
dans une telle situation ?

- Elle aurait demandé l'autorisation
à la famille et au cimetière.

- Qu'aurait fait Raphaëlle
dans une telle situation ?

- Ah ! Elle aurait cherché quelque
chose qui puisse faire levier,

comme une clé, qu'elle aurait
introduite ici pour faire levier.

J'aurais crié

parce que cette situation m'aurait stressée.

Raphaëlle aurait cassé la clé
et elle aurait dit "Merde !"

- ou "Bordel de merde !".
- Tu essaies ?

- Quoi ?
- Essaie. Ouvre.

- Ouvrir ?

- Si quelqu'un vient, je suis...

Merci pour les fleurs. Merci. C'est très...

Je ne peux pas faire semblant.

- Je vais choisir
la clé de l'entrée des caves.

Elle est robuste et, même si elle cassait,

j'utilise peu ma cave et tous
mes voisins en ont un double.

Oh ! C'est vide ! C'est vide, William. C'est vide.

- Il n'y a pas un double fond ?
- Ce n'est pas le bon numéro ?

- C'est le bon numéro,
mais je me suis trompée.

On est dans une impasse, William.

- Astrid.
- Oui.

- Un message de Berezin.

Il y a peut-être un espoir.

- Il faut fermer.

On ne peut plus agir seuls. Il faut
dire la vérité au commandant Coste.

- A Raphaëlle ?
- Oui, à Raphaëlle.

- J'ai suivi la piste du fugu.

- Alors ?

- Ce n'est pas passé
par le traiteur.

N'importe qui a pu ajouter un sushi
dans un plateau repas individuel.

- Merde. Retour à zéro ?

- Non, commandant. Vous avez mis
votre meilleur élément sur le coup.

Les 3 chefs japonais

ont le même fournisseur.

J'ai étudié ses communications
et j'ai trouvé un lien

avec un importateur
de poissons pour les aquariums.

Si on y va, on devrait trouver
quelque chose d'intéressant.

- C'est parti.

- Bonjour, commandant Coste.

- Je prends une équipe,
je devrais pouvoir me débrouiller.

Vous avez à faire, apparemment.

- C'est quoi, ce bordel ?

- C'est Paul Thomas,
ce n'est pas un bordel.

- Vous êtes notre suspect.
- Je sais.

Je me suis rendu parce que
j'ai confiance en mon frère.

Et il a confiance en vous.

- Vous savez depuis longtemps ?
- A peu près 17 heures.

- Je vous en supplie.

Ne l'accablez pas. Astrid

a été conditionnée par les règles
d'une forme d'amitié.

- Que William couvre son frère,
je peux comprendre.

- Mais vous... C'est dingue !
- Raph. Non.

- Pardon.

- On aura bientôt les résultats
de vos prises de sang.

Si on y trouve des traces de tétrodotoxine,

ça prouvera qu'on a cherché

à vous tuer, mais vous restez un suspect.

- Je n'ai pas tué le Pr Decours.

Mais sa mort est corrélée à la mienne.

Decours est intelligent.

Il a dû comprendre que j'avais été
victime d'un meurtre et il a estimé

qu'il ne pouvait plus se taire.

Il est venu chez moi pour récupérer

mon étude et pour la dévoiler.

- Le meurtrier était déjà là.
- Vous pouvez prouver tout ça ?

- Peut-être.
- Comment ça ?

- J'ai demandé de l'aide
à ma fiancée, Berezin-28.

Elle a trouvé quelque chose.

Elle s'y connaît dans la face
cachée d'Internet, le darknet.

Oui, les assassins,

la mauvaise réputation, les trafics.

Mais il y a autre chose.

C'est un espace de liberté à l'abri
des GAFA, des gouvernements.

On y croise

des militants du Printemps arabe,
des opposants à Poutine...

- William, votre petite amie
a un lien avec tout ça ?

- Berezin-28 est une hackeuse.

Elle contribue à développer cet espace de liberté.

Elle connaît le darknet comme sa poche.

Mais je n'ai pas très envie
que ça lui attire des ennuis.

- Non. Elle n'aura pas d'ennuis.
- Qu'a-t-elle trouvé ?

- Vous avez une bonne
connexion Internet, ici ?

- Si le commissaire arrive,
il va nous allumer.

- Relax, Nico.

- Il a la meilleure connexion.
- Berezin m'a donné l'adresse

d'un site crypté auquel Decours
s'est connecté avant sa mort.

- Il faut un identifiant.
- On l'a.

Ce doit être le numéro de la séquence

que le Pr Decours t'a confié
juste avant de mourir.

C8-A45-316.

Quel est le mot de passe ?

Sa date de naissance ? Le nom de sa femme ?

- Essayez "Querengal",
Q-U-E-R-E-N-G-A-I.

- Sophie Querengal.
- Querengal.

Ça y est. On y est.

On y est.

Mais on n'est pas seuls.

- C'est Berezin ?

- Peut-être. Je vais lui demander.

ON FRAPPE.

- Alors, cette pêche au fugu ?
- Excellente.

Je vous rapporte ça.

Le type nous a filé une mailing list

avec l'intégralité de sa clientèle
pour ces poissons spéciaux.

C'est déjà ça, non ?

- On pouvait s'y attendre, tous les
pseudos ou les noms de cette liste

sont à consonance japonaise.

Tous sauf un. Auguste78.

Attendez. Attendez.
Auguste... Auguste... Auguste...

Voilà. Auguste Legagneur. C'est un biologiste

qui travaillait dans le même
service que le Pr Decours.

Auguste pour un mec d'une
quarantaine d'année, c'est rare.

- J'appelle

mon gars.

Oui. M. Nagoya ?

C'est encore le lieutenant Enguien.

Auguste78, un de vos clients,
vous connaissez son vrai nom ?

*-Non. Il a passé
une seule commande il y a 15 jours

*en insistant pour que l'animal soit vivant.

- Merci, M. Nagoya.

-"Saxitoxine et tétrodotoxine,

"enjeux de ces substances".

C'est sa thèse de doctorat.

C'est une piste.

- Raphaëlle !
- Un problème ?

- Berezin ne répond pas. Elle
répond toujours instantanément.

- Raph, tu pars avec William
pour t'assurer

que Berezin va bien.

Je vais interpeller

- Legagneur. C'est parti !
- OK.

Oh ! Non, Astrid, vous allez
à votre compétition de tangram.

- Il serait peut-être mieux que...
- Non. C'est important.

Il faut y aller.

Enfin, écoutez, allez-y.

Si on a besoin de vous, je vous
appelle, je vous le promets.

- C'est une compétition de tangram.

- Regarde. Tout va s'arranger.

Raphaëlle, je ne sais pas où habite Berezin-28.

- Donnez-moi son nom,
je vais trouver son adresse.

- Je ne le connais pas.
- Vous ne la voyez jamais ?

- Non.

- Au revoir.
- Au revoir.

- On ne se parle que par écrit.
- Vous avez son adresse IP ?

- Évidemment.
- Avec ça, nos gars la trouveront.

On n'est pas totalement des brêles dans la police.

- Je n'ai jamais dit ça.
- Attention, Astrid !

Putain ! Merde ! OK, Nico.
Rejoignez-nous ici alors.

Je t'ai envoyé l'adresse. OK.

William, ne paniquez pas.

Mais Legagneur n'est pas chez lui
ni dans son labo. Ça pue.

- Je vais faire une bêtise.
- Quoi ?

- On s'était promis de ne jamais
se rencontrer physiquement.

- Elle est peut-être en danger.

- Bonjour.
- La chambre de Berezin-28.

- Du calme. Camille Wilcox.

- Chambre 710.
- Elle n'a jamais de visites et là,

- son oncle et maintenant vous.
- Merde !

- Son oncle ?
- Il est là depuis 20 minutes.

...

- Lâchez ça, Legagneur !

*-Bonjour, William.

- Qu'avez-vous trouvé
sur le site de Decours ?

- Des preuves contre ce monsieur.
- Il était le bras droit de Decours

et un membre de l'agence qui
autorise à mettre sur le marché.

- Vous avez touché des sommes
colossales pour fermer les yeux

- sur la dangerosité du produit.
- C'est faux.

- On a des preuves. Votre garde
à vue va être une formalité.

- Je m'en occupe, OK ?
- C'est ton enquête.

- Capitaine, votre affaire
est bouclée, scellée, réglée.

Vous permettez ? Je m'en occupe.

Venez avec moi.

- C'est quoi, votre petit manège ?
- Je vais finir par être parano.

- Il faut que je te parle.
- Tu me fais flipper.

- Ce n'est pas simple, mais...

On se connaît depuis longtemps.
On se connaît depuis des années.

Et... Bon. Tu comptes pour moi et...

- Raph...
- Oh non !

Tu vas encore me parler d'Astrid.
Nico, je t'ai déjà rassuré.

Je peux être amie avec elle et être amie avec toi.

Tu es irremplaçable, tu es super précieux.

Tu sais ce que tu es pour moi ?
Tu es comme un frère.

Il y a William. On se reparle plus tard ?

- Oui, mais c'est bon.
- J'ai dit l'essentiel.

- William !

Ça va, William ?

- Elle est tellement belle.

On se revoit la semaine prochaine.

- Vous êtes merveilleux,

William ! Je vous adore. Pardon.

- Il est rare de rencontrer
un adversaire compétent.

C'est un plaisir de jouer avec vous.

- Je m'appelle Mathilde Nielsen.

Astrid...

je suis ta mère.

- J'avais compris.

Je n'ai aucun besoin de retrouver
une mère que je n'ai jamais eue.

Je préfère que vous restiez Mathilde Nielsen,

la femme que je viens de rencontrer
et qui est une adversaire pugnace

au tangram.

- Voulez-vous bien repartir de zéro ?
- Oui.

- Je vous laisse choisir
le prochain modèle.

- J'ai majoritairement apprécié
les moments passés à vos côtés.

- Oui. Et pourquoi
vous me dites ça ?

- Parce que j'imagine que, vu les
circonstances, on n'est plus amies.

- Pourquoi donc ?

- Je vous ai menti,
je vous ai trahie.

Cela dit, je ne suis pas la seule à avoir menti.

- Pardon ?

- Vous m'avez dit
que vous alliez déjeuner avec Théo.

Or, quand je suis revenue,
vous mangiez un sandwich.

Et comment Mathilde Nielsen savait

que je serais à la compétition de tangram ?

- Vous appelez votre mère comme ça ?
- C'est son nom.

Vous ne me répondez pas.

- Des fois, Astrid, les amies ont
le droit de se mentir un petit peu.

Oui. Tant que c'est fait par bienveillance, ça va.

- Vous êtes sûre ?
- Ah oui ! Oui.

- D'accord.

D'accord. Je prends bonne note
qu'on a agi par bienveillance

et que cela ne compromet pas notre
collaboration ni notre amitié.

- Non.
- Hein, Raphaëlle ?

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