Up the Down Staircase (1967) - full transcript

Sylvia Barrett is a rookie teacher at New York's inner-city Calvin Coolidge High: her lit classes are overcrowded, a window is broken, there's no chalk, books arrive late. The administration is concerned mainly with forms and rules (there's an up and a down staircase); bells ring at the wrong time. Nevertheless, she tries. How she handles the chaos and her despair in her first semester makes up the film: a promising student drops out, another sleeps through class, a girl with a crush on a male teacher gets suicidal, and a bright but troublesome student misunderstands Sylvia's reaching out. A discussion of Dickens, parents' night, and a mock trial highlight the term. Can she make it?

Escalier interdit

Laisse passer la dame.

- Attention, madame.
- Vous avez vu ?a ?

- Par l'autre porte, madame.
- Essayez les fen?tres.

- Ou cette porte.
- Ou bien : ''S?same, ouvre-toi.''

- Allez-y.
- Essayez tout.

Bon, comment on entre ?

ll faut attendre que quelqu'un sorte.

Comme aux toilettes, mon chou.

- H? ! La porte.
- Ouais.

Les nouveaux ?l?ves
sont pri?s d'aller en salle 121,



les anciens, en salle 123,

les transferts, en salle 127.

Les nouveaux ?l?ves
sont pri?s d'aller en salle 121,

les anciens, en salle 123,

les transferts, en salle 127.

Les nouveaux ?l?ves
sont pri?s d'aller en salle 121,

les anciens, en salle 123,

les transferts, en salle 127.

lgnorez toutes les sonneries.

lgnorez toutes les sonneries.

?COLE SECONDAlRE CALVlN COOLlDGE

Gardez toutes les circulaires
en ordre alphab?tique.

Toutes les directives, en ordre croissant.

Remplissez-les avant 15 h.



Les cartes Delaney
et les formulaires d'absence,

les professeurs, les ?l?ves...
Les cartes de programme, de jaune...

Du programme des ma?tres, carte bleue,

- aux enseignants, carte...
- Pardon.

Bonjour, Mlle Finch.
Je dois dire combien de ballons il me faut.

- Votre cl? ?
- Ma cl? ?

- Votre num?ro de salle ?
- 322.

Les cl?s, prenez vos cl?s.
Signez pour prendre vos cl?s.

Les professeurs ne doivent pas pointer
pour un autre.

Les professeurs doivent
vider leur bo?te aux lettres r?guli?rement.

Toute agression ou tentative d'agression
sur la personne d'un professeur

dans l'exercice de ses fonctions
devra ?tre signal?e imm?diatement.

lgnorez la sonnerie.

CONSElLLER D'ORlENTATlON

Vous ?tes Mlle Barrett ?

Ella Friedenberg, conseil d'orientation.

Vous allez lire les directives,

mais je pr?f?re pr?venir
les nouveaux profs

de surveiller les mauvaises t?tes

et de me les envoyer
en cession un mardi sur deux.

C'est r?serv? aux profs.

Mais, je suis professeur.

lNTERDlT

Mlle Barrett, savez-vous
que vous prenez l'escalier interdit ?

Excusez-moi, Dr Bester...

Dr Bester !

Dr Bester,
de combien de ballons ai-je besoin ?

H?, c'est la prof de ce matin.

C'est vrai. Elle est mignonne, non ?

J'esp?re que ?a va ?tre ma prof.

- Tu peux r?ver.
- Piti?, faites que je l'aie.

Relevez les stores,
ouvrez les fen?tres de 6 cm.

M. McHabe,

je n'ai vu qu'un morceau de craie.

- On a peu de fournitures.
- Le premier jour ?

On attend les ?lastiques, les effaceurs
et les trombones dans huit jours.

Pas de stylos rouges. Des bleus.

Je peux avoir des ballons
mais pas de craies ?

Que voulez-vous faire avec des ballons ?

On m'a demand? de remplir ce formulaire.

C'?tait destin? au professeur de gym.

Relevez les stores,
ouvrez les fen?tres de 6 cm.

M. McHabe...

Le voil?.

Bonjour, M. Barringer.

Alice Blake.
Je vous ai eu en anglais l'an dernier.

En cours d'anglais, voulez-vous dire.

Voici mon amie, Carole Blanca.
Elle vous a eu, elle aussi.

Je croyais que vous ?tiez Carmelita.

J'ai chang? de nom cet ?t?.

Nous voulons exprimer notre gratitude

de vous ?tre si g?n?rosiquement
impliqu? avec nous.

Je suis ravi de vous avoir si bien appris...
? vous exprimer.

M. Barringer,
je voulais ?tre dans votre classe

mais on m'a mise avec Mlle Barrett.

Je ne connais pas Mlle Barrett,

et je me suis dit que je pourrais changer.

Pourquoi changer ?

Pensez ? la port?e po?tique
du nom ''Barrett''.

Souvenez-vous, Alice,
c'est une Mlle Barrett qui a ?crit :

''Comment t'aim?-je ?
Laisse-moi compter comment.''

Mlle Sylvia Barrett

On parle souvent
de la premi?re impression...

Ne bloquez pas la porte.

Entrez, s'il vous pla?t.

Et voil?.
Je me retrouve avec une nana ? l'?tude.

Pourquoi toujours une dame ?

Vous voulez que je le latte, madame ?

Les gar?ons !

Asseyez-vous. C'est comme ?a.
Asseyez-vous.

Asseyez-vous tous. Tout le monde. Oui.

Pardon. Quoi ?

Vous pouvez dire le num?ro de la salle ?

Oui. Salle 322. Mon nom est sur le tableau.
Mlle Barrett.

Je serai votre professeur principal
ce trimestre-ci,

et j'esp?re vous voir en cours d'anglais.

- Anglais.
- On parle souvent

de la premi?re impression.

Mlle Barrett, je prends votre courrier ?

Oui, ce serait gentil. Merci beaucoup.

- On parle souvent...
- Je peux aller boire ?

- Vous ?tes titulaire ou rempla?ante ?
- On est en 322 ?

Oui. Vous ?tes en retard.

Pas en retard. Absent.

S'il vous pla?t.

- Vous ?tes ?
- J'?tais absent au dernier trimestre.

- Asseyez-vous, alors.
- lmpossible.

J'arr?te l'?cole.

ll faut signer ma remise de livres
du trimestre dernier.

ll y a du verre sur mon bureau.
La fen?tre est cass?e.

Je sais.
Ne touchez ni au verre ni ? la fen?tre.

On va avertir le concierge.

Le gardien !
On est dans un ?tablissement classe.

- J'y vais.
- Quelqu'un sait o? est le concierge ?

J'y vais, madame.

- Moi, j'y vais.
- Laisse-moi y aller.

S'il vous pla?t.

On ne va pas avoir le temps
pour la discussion pr?vue

sur les premi?res impressions.

Je fais circuler...

- Circulez !
- Y a rien ? voir.

Rien ? voir.

Je fais circuler les cartes Delaney.

Remplissez-les aussi vite que possible

pendant que je fais l'appel.

- D?sol?. J'?tais en salle des retards.
- Qu'est-ce que c'est ?

La salle des retards. C'est l?

qu'on reste quand on est en retard.

Sinon j'aurais ?t? ? l'heure.

Pour le nom des parents,
je peux mettre ma tante ?

Oui, si vous...

Oui, bien s?r.

- Amdur, Janet.
- Pr?sente.

- Pourquoi ?tes-vous en retard ?
- Je suis pas ici.

Je suis avec M. Loomis.

Mon oncle est ici
et il a oubli? son d?jeuner.

- H?, Tony ! Attrape.
- Ne jetez pas...

- Vous avez mal ?
- C'est juste ma t?te.

ll faut remplir un rapport d'accident

en trois exemplaires
et l'envoyer chez l'infirmi?re.

ll vaut peut-?tre mieux aller ? l'infirmerie

et demander des rapports vierges.

- Apolikanos, Michael.
- Ouais.

- Blake, Alice.
- Pr?sente, Mlle Barrett.

Le concierge dit
qu'il n'y a personne en bas.

Comment peut-il dire ?a alors qu'il y est ?

Oui ? Je peux vous aider ?

Votre courier. Vous m'avez dit d'y aller.

Mais j'ai tout pris en pointant...

Vous devez lire ?a en classe.
C'est de la biblioth?que.

Merci. Asseyez-vous.

''Du C.D.l. ? l'attention de la classe.

- ''Le C.D.l. est la biblioth?que...''
- ll faut d'abord lire ?a.

- Le changement d'horaire de la r?union.
- Merci.

''Changement d'horaire de la r?union.

''Toutes les sections X-2
devront se pr?senter

''pendant la seconde partie
du deuxi?me cours.

''Demain, les section Y-2...'' S'il vous pla?t.

''Demain, les sections Y-2
suivront le programme d'aujourd'hui

''des sections X-2, tandis que celles-ci

''suivront le programme
des sections Y-2 d'aujourd'hui.''

On va ? la r?union aujourd'hui ?

Blanca, Carmelita.

Carole. J'ai chang? cet ?t?.

Mlle Barrett, vous avez oubli? de d?signer
un responsable de surveillance.

Bien, bien. Je vous nomme
responsable de surveillance.

- Le cours est fini !
- Nous devons terminer.

Retournez ? vos places. S'il vous pla?t.

Asseyez-vous. Asseyez-vous.
Nous devons terminer. S'il vous pla?t.

- S'il...
- lgnorez toutes les sonneries.

Je r?p?te. lgnorez toutes les sonneries.

Ce gar?on est en retard. ll est ? l'essai.

O? est votre classe, Mlle Barrett ?

lls sont tous partis, je le crains.

Vous commencez bien.

?coutez, comme je ne vous reprends
qu'? l'essai,

vous imaginez bien
que je sais ? quoi m'en tenir.

Un faux pas... et c'est le renvoi.

Votre nom, s'il vous pla?t ?

Vous ne voulez pas me dire votre nom ?

Vous l'avez, l?.

J'ai 40 ?l?ves dans ma classe.

Faites l'appel.

Bien.

O? en ?tais-je ?

Davidson ?

Dubinski, Ehrlick, Gloria.

?videmment,
vous n'?tes pas Gloria Ehrlick.

Escalera ? Esposite ? Essner ?

Vraiment, ?a serait beaucoup plus simple
que vous me disiez votre nom.

Evans ?

- Farber, Farreli, Ferone...
- Pr?sent.

Joseph Ferone. On vous appelle Joe ?

Vous ?tes aussi dans mon cours d'anglais,
? ce que je vois.

Dites-moi, vous aimez l'anglais ?

Bon.

ll est temps de remplir une carte Delaney.

Remplissez simplement les blancs,
s'il vous pla?t.

Je ne sais pas pourquoi ?a s'appelle
une carte Delaney.

Sans doute parce qu'un M. Delaney
en a eu l'id?e.

Asseyez-vous o? vous voulez.
Vous avez un stylo ?

D?gage. Je veux m'asseoir.

T'entends ? Je plaisante pas.

Allez. D?gage.

B?atrice Schacter.
On est dans la m?me division.

Enchant?e.

- Bonjour, comment ?a va ?
- Bien, merci.

Je m'appelle Henrietta Pastorfield. Merci.

Vous vous ?tes sortie de la liste ?

?a a ?t?.

J'en ai fait 16 sur 20.

Et ?a fait 16 ans que je suis ici.

Plus que quatre ans,
et j'aurai un dossier parfait.

Si je dure jusque l?.

Je n'en ai fait que 12, cette ann?e.

Et moi, huit.

Comme toujours,
les ?l?ves blancs se m?fient de moi.

Et les Noirs pensent que je suis vendu.

J'en ai fait 18.

Onze.

Deux et demi.

J'avais pr?par? un petit discours
sur les premi?res impressions,

afin d'aborder la diction,

le bon usage et l'expression personnelle,

et, de l?, ne faire qu'un pas
vers le royaume infini de la cr?ativit?.

Puis ? la communication
entre l'?l?ve et le professeur.

Et enfin terminer par le respect mutuel
et m?me l'amour.

J'aime l'id?e du royaume infini
de la cr?ativit?.

Plaisantez avec eux, faites-en un jeu.

J'en ai un nouveau, cette ann?e.
L'h?pital de l'orthographe.

Les mots mal orthographi?s
sont les patients

et les ?l?ves sont le personnel soignant.

Pourquoi vous ne mangez pas ?

J'ai du mal ? affronter la pur?e
? 10 h 17 du matin.

? l'avenir, essayez la gel?e.

?a donne de l'?nergie
sans qu'on ait besoin d'avoir faim.

Vous avez essay?
la ponctuation sexuelle, Henrietta ?

Le trait d'union, un baiser,
la virgule, un peut-?tre

et le point, un non sans ?quivoque.

Et puis bien s?r, il y a le royaume infini

du point-virgule et de l'apostrophe.

Je n'ose imaginer la signification
du point d'exclamation.

Je m'en fiche. Au moins,
ils ne sont pas dans la rue, ils s'amusent

et vous avez m?rit? votre salaire.

Vous avez rencontr? Paul Barringer ?

Le play-boy du d?partement d'anglais.

Un ?crivain non publi?.

Dangereux.
Je vous laisse vous d?brouiller.

Votre ?ducation a ?t? con?ue

pour vous armer et vous pr?parer

? agir et ? penser
en citoyens responsables,

capables de porter
le poids des responsabilit?s

impos?es par une d?mocratie prosp?re.

C'est gr?ce ? vous

et ? d'autres comme vous...

?COLE SECONDAlRE
CALVlN COOLlDGE

Nous ne doutons pas

que nos efforts dans cette direction

porteront leurs fruits

et que nous parviendrons aux objectifs
que nous nous sommes fix?s,

car dans cette petite d?mocratie
qu'est notre ?cole

vous vous montrez

? la hauteur de notre confiance

et de nos attentes.

Quelque chose ? ajouter, M. McHabe ?

Une Pontiac bleue gar?e devant l'?cole
a ?t? retourn?e.

Quiconque ayant des informations
sur les responsables

est pri? de venir me voir apr?s la r?union.

H? !

Silence en sortant ! Silence en sortant !

BlBLlOTH?QUE FERM?E

R?UNlON DES ENSElGNANTS
EN COURS

Eh bien, elle...

M. Edmund Green arrive
dans notre d?partement des sciences

apr?s dix ans pass?s ? l'?cole secondaire
de South Park.

ll a une longue exp?rience
de l'enseignement en zones difficiles,

telles que Calvin Coolidge,

et un dossier impressionnant
dans la police militaire.

?a va lui servir.

Je suis certain qu'il sera un grand atout
pour notre ?quipe.

- Oui.
- M. Green.

Mlle Sylvia Barrett
arrive dans notre d?partement d'anglais

avec une licence de Lyons Hall
et une ma?trise de Hutchins.

Nous nous devons de louer son courage.

Mlle Barrett.

Merci. Je...

Je suis extr?mement heureuse
d'?tre ici. Merci.

- ? l'ordre du jour...
- Dr. Bester.

Dr Bester, on a quelques probl?mes
urgents qui nous restent de l'an dernier.

Je suis d'accord. Les programmes
surcharg?s, les locaux, l'absent?isme

et le nouveau b?timent, Dr Bester.

Et le nouveau b?timent ?

J'ai de nouveau apport? les plans.

- Pour nous donner courage.
- Les plans, on en a assez.

?a fait six ans. On n'y croit plus.

Tout ? fait !

Je n'ai pas vu qui a dit ?a.

- Ah, oui, Mlle Pastorfield.
- Oui.

Si vous passez me voir apr?s la r?union,

j'accepterai avec plaisir votre ch?que
de 7 500 000 $.

C'est au tour
de Mlle Gordon et de M. Osborne.

Qui commence ?

Comme nous sommes rempla?ants,
M. Osborne et moi partageons la salle 441 .

M. Osborne tient ? mettre ses affaires
dans le tiroir de gauche,

- le mien, et je...
- Je ne suis pas d'accord.

Le tiroir de gauche est mon tiroir.

- Depuis quand ?
- Depuis quatre ans !

Bien. Bien. Puis-je sugg?rer
que le Comit? des plaintes

pour l'attribution des salles
de fa?on plus ?quitable

forme un sous-comit?
pour ?tudier la question.

- Mme Wolf, c'est ? vous.
- Merci.

En rapportant les livres ? la biblioth?que,

les ?l?ves doivent les remettre droits
sur l'?tag?re.

Je veux que ces livres soient ? leur place,
la tranche bien align?e.

- J'estime qu'il est important...
- Merci, Mme Wolf.

Dr Bester, maintenant
que la lecture de la Bible

est anticonstitutionnelle,

est-il possible d'observer
un moment de silence pour prier ?

Si j'ai bien compris,
il n'y a aucun probl?me

tant qu'on n'utilise pas le mot ''pri?re'',

et que les l?vres ne bougent pas.

Dr Bester, la loi stipule qu'une r?union

ne peut d?passer 60 minutes,
et elles sont ?coul?es.

Je sugg?re,
?tant donn? l'heure de pointe...

Oui. La discussion sur la caf?t?ria

devra ?tre report?e
? la semaine prochaine.

- Quelqu'un propose l'ajournement ?
- Moi.

La r?union est ajourn?e.

JE SUlS Sl HEUREUSE D'?TRE lCl

Bonjour, Mlle Finch.

Voici mes feuilles de pr?sence,

les cartes d'absences,
les duplicata pour les transferts,

mes cartes de transport,
et mon rapport de niveau H.

LES PROFS SONT LA RUlNE DU PAYS

R?GLEMENT DE LA SALLE D'?TUDE
1 . lNTERDlCTlON

ANGLAlS - lNTERDlCTlON :
1 . DE CRlER

2. DE JURER
3. DE SE BATTRE

Puisqu'on ne pas commencer
avec les livres pr?vus,

nous allons passer le premier cours
? parler de litt?rature.

Pourquoi nous lisons
et ce que ?a signifie pour nous.

Herbert Henry.

Je savais pas qu'on aurait une interro.

- J'ai pas r?vis?.
- Ce n'est pas une interro.

En tout cas, j'ai rien r?vis?.

Je ne vous demande pas de r?viser,
mais de r?fl?chir.

- Mlle Barrett.
- Oui. Votre nom ?

Harry A. Kagan,
j'ai ?t? nomin? pour le poste

- de d?l?gu? g?n?ral.
- Asseyez-vous.

Pour r?pondre ? votre tr?s bonne question,

nous avons ?tudi? l'an dernier
les mythes et leur signification,

pour comprendre merveilleusement

les origines de nombreuses idiosyncrasies
du langage actuel.

? travers les ?ges, on voit
des r?f?rences constantes ? la mythologie,

ont fourni des joyaux
tels que ''Par Jupiter'' et ''Nom de Zeus''.

- Nom de Zeus.
- Du calme. Merci, Harry.

Vous faites du bon travail,
Mlle Barrett. Continuez.

S'il vous pla?t.

Jos? Rodriguez.

O? est Jos? ?

Vous voulez dire quelque chose
? la classe, Jos? ?

- Mlle Barrett !
- Oui.

Je crois qu'Alice Blake a la bonne r?ponse.

Pouvez-vous la donner ? la classe, Alice ?

C'est parce que presque tous les livres
parlent d'amour, voil? tout.

S'il vous pla?t. Je vous en prie.

Est-ce la seule raison pour laquelle on lit ?

Ceci, par exemple. De l'alg?bre.

?a ne parle pas d'amour.

Alors, Alice ?

Vous portez des verres de contact ?

Tournons-nous

vers l'une des po?tes
les plus c?l?bres de notre pays,

et voyons ce qu'elle dit sur les livres.

Emily

Dickinson,

1830,

1886.

- L?.
- Bon. ?a suffit. S'il vous pla?t !

En huit courts vers,
elle r?sume toute la beaut?

et l'aventure que l'on peut trouver
dans la lecture :

''... nous emmener tr?s loin

''Au plus pauvre ce chemin de traverse
Sans l'oppression du labeur''

Vous commencez ? voir
o? elle veut en venir ?

Oui. Oui.

Bien. ?tudions le po?me vers par vers.

?a commence ainsi :

''Le livre, tel une fr?gate...''

S'il vous pla?t.

La prochaine fois, essayez :
''Le livre, tel un paquebot.''

Tout le monde est au courant, c'est ?a ?

D?sol?, je voulais juste, entre guillemets :
''Remonter le moral de Mlle Barrett.''

Merci.

Si votre premier ?chec
vous affecte tant que ?a,

pensez ? ce que ?a va ?tre au centi?me.

Je suis venue enseigner.
Enfin, c'est ce que je croyais.

Je croyais que c'?tait pour ?a
que j'avais pass? six ans ? me pr?parer.

Avant, j'aimais rester apr?s l'?cole.

Le professeur me donnait quelque chose.

Elle partageait ce qu'elle avait appris,
ressenti. Elle enseignait.

Et qu'est-ce que je d?couvre
en arrivant dans mon ?cole ?

Qu'on n'a pas le temps d'enseigner.

On passe son temps avec des notes
de service, des directives, des circulaires,

des lettres, des avis, des formulaires,
des rapports, des fiches vierges.

Et des cl?s.
Regardez ce qu'ils m'ont donn?.

Une cl? pour la salle de classe, une cl?
pour les toilettes, un cl? pour mon casier.

Pour la salle de documentation.

Au moins, tout ?a existe. Mais ?a.

?a, c'est la cl? du tiroir de mon bureau.
ll n'y a pas de tiroir.

Je parie que vous avez fait
votre m?moire de ma?trise sur Chaucer.

Comment le savez-vous ?

Vous et le clerc d'Oxford,
''ll apprenait et enseignait avec bonheur.''

Quand j'ai enfin l'occasion,
mes premi?res minutes pr?cieuses

pour leur parler de quelque chose
que je veux qu'ils comprennent,

c'est pour me rendre compte
que je suis leur ennemie.

La cible d'une grosse plaisanterie.

lls ont de ces munitions.

? mon premier cours, il y a des ann?es,
j'ai cit? Channing :

''C'est surtout par les livres qu'on prend
du plaisir avec les esprits sup?rieurs.''

Qu'est-ce que vous ?crivez ?

Je viens de terminer
le premier chapitre d'un roman

sur un sp?cialiste de physique nucl?aire
bloqu? sur la p?ninsule du Kamtchatka.

C'est tr?s loin de Calvin Coolidge.

Je sais, tr?s, tr?s loin.

ll n'y a pas de cl?s au Kamtchatka.

Ni casiers ni salles de documentation,
et sans doute pas de toilettes.

Mais c'est ici que nous sommes.

Oui, et viendra un moment
o? vous aurez besoin de boire un verre

pour continuer ? vous remonter le moral.

Ou bien un d?ner, un soir ?

D'accord. Avec plaisir.

Bien.

Bonjour, Paul. Bonjour, Sylvia.

Mlle Barrett, entrez, s'il vous pla?t.

Attendez. Je vous re?ois apr?s.

Ce gar?on a-t-il assist? au cours ?

Je ne sais pas. Je dois v?rifier...

lnutile. ll n'?tait pas l?.

Pendant le cours,
on l'a vu pr?s de la salle 408,

o? un portefeuille a ?t? d?clar? vol?.

ll fallait envoyer
une feuille d'absence imm?diatement.

lmpossible. Mme Wolf voulait
la liste noire du C.D.l.,

l'infirmi?re, celle du dentiste...

Vous a-t-il caus? des ennuis ?

De quels ennuis parlez-vous ?

- Des ennuis. Manque de respect. Violence.
- Non, monsieur.

N'ayez pas peur de lui, Mlle Barrett.

J'essaie de m'en tenir ? la v?rit?.

ll n'y a eu ni manque de respect
ni violence.

J'esp?re que vous n'avez pas l'intention
de communiquer avec lui,

ou de le comprendre,
ou de percer sa carapace.

A-t-il vol? le portefeuille ?

Vous pouvez partir.

Alors il n'a pas vol? ce portefeuille.

J'ai aussi remarqu? que vous avez oubli?
de remplir le formulaire B-221 .

Un rapport suite ? la chute d'un ?l?ve

en salle d'?tude, hier.
Et vous avez oubli? le rapport

sur l'?tat de la salle ainsi que le r?sum?
de l'effectif de la classe.

J'ai un effectif de 44,4.

Non, 44,6 ?l?ves par cours.

ll me semble
que les directives parlent de 33, et...

Voyons, je n'ai pas trouv?
de formulaires B-221 .

ll y a une vitre cass?e
au fond de ma classe

et j'ai besoin
de deux chaises de plus. Trois.

Et le concierge r?pond simplement
qu'il n'y a personne en bas.

Mes effectifs, Mlle Barrett,
sont de 3 000 ?l?ves,

6 000 parents, 150 professeurs,

25 membres du personnel d'entretien.

Le 1 104, s'il vous pla?t.

Le quartier en col?re, les policiers aussi,

ainsi que toute l'acad?mie.

- Prenez ?a comme un d?fi, d'accord ?
- Merci.

Le 1 104. Quatre. Oui.

H?, madame. H?.

Allez, madame.

- Je vous aime bien.
- Ouais.

Ne marchez pas toute seule, madame.

Celui ou celle qui a pris mon registre
est pri? de me le rendre.

Je ne poserai aucune question.

Je veux juste r?cup?rer mon registre.

Bon, pour notre premier expos?
du trimestre,

nous allons commencer avec Danny,
Danny Harrigan.

Je n'ai rien pr?par?, Mlle Barrett.

Et pourquoi ?a, Danny ?
Quelle est votre excuse ?

J'ai d? me marier.

Une fille a eu des ennuis ? cause de moi,
et on est catholiques.

- En plus, je ne l'aimais m?me pas.
- Eh bien, je...

J'accepte votre excuse, Danny.

Vous comprenez,
j'ai pas vraiment eu le temps de lire.

Retournez vous asseoir.

Qui a pr?par? un expos? ?

Lou Martin ? la rescousse.

Linda, Linda, Linda.
Vous avez un billet de retard ?

Ah, oui.

C'est quoi cet ceil au beurre noir ?

C'est arriv? ce matin.
C'est pour ?a que je suis en retard.

Allez voir l'infirmi?re
pour vous faire soigner.

Lou, commencez votre expos?
pendant que je remplis le billet.

- Mon livre est...
- Le livre que vous avez lu.

Oui. Le titre s'appelle Macbeth,
par Shakespeare.

- Le titre est.
- Macbeth.

Macbeth ne fait pas partie des livres
obligatoires du dernier trimestre ?

- J'ai jamais lu ?a avant.
- Je ne l'ai jamais lu.

Moi non plus.
Dans ce livre, l'auteur d?crit...

D?crit.

- D?crit un type qui veut...
- Qui ?

ll.

- Lui.
- Ouais.

Bon, Lou, quel est le th?me de Macbeth ?

Alors l'auteur raconte un crime.

Lou, inutile de nous faire la sc?ne.
Lou, ?a suffit.

Lou. Je vous en prie.

Le th?me de Macbeth, est qu'une ambition
d?mesur?e peut devenir impitoyable

et finir de fa?on d?sastreuse.

C'est ? ?a que servent les mots.

? ?tre utilis?s.

Que signifie ''impitoyable'' ?

Joe ?

Eddie.

Marcher dessus.

Faites une phrase.

Marcher dessus comme les Blancs.

Je le sais parce que je suis noir.

- Rusty.
- Mme Macbeth le pousse au coude.

- Vous voulez dire ''du coude''.
- ''Du coude.''

C'est une femme, elle l'encorage.

L'encourage.

ll l'aurait pas fait, sauf qu'elle l'a encorag?.

- Alors c'est elle qui est impitoyable.
- Ouais.

Alice.

Je crois que tout le monde se trompe.

C'est une pi?ce qui parle d'amour.

M. Macbeth aime tellement Mme Macbeth
qu'il ferait n'importe quoi pour elle,

m?me tuer.

Jerry.

Est-ce qu'il n'y a pas des gens
qui s'aiment et se d?testent ?

? part l'ambition, n'est-ce pas ainsi
que Macbeth et Lady Macbeth

se sont d?truits l'un l'autre ?

Jerry.

Ce que vous avez dit est tr?s int?ressant,

nous le reprendrons la prochaine fois.

Esp?ce de l?che-cul des Blancs.

Linda, Linda.

Mlle Eagen vous a mis
quelque chose sur l'ceil ?

Non, elle m'a fait du th?.

C'est tout ?

Elle utilise des sachets de th?.

Accompagnez-moi. Je vais lui parler.

C'est une mauvaise blessure.

Linda a des probl?mes avec son p?re.

? quoi sert le th? ? Pourquoi du th? ?

Lisez ?a.

''L'infirmi?re ne peut toucher
aux blessures...''

''... ni donner de m?dicaments,
ni enlever de corps ?trangers de l'ceil...''

Vous ne pouvez pas parler ? quelqu'un ?

? qui ?

Au Dr Bester, ? l'Assistance publique,
aux services sociaux, aux parents,

je ne sais pas.

Je vais faire ?a.

Je vais le faire.

Puisque vous ?tes ici, Mlle Barrett,

j'ai remarqu?

que vous aviez n?glig?
de remplir certains formulaires.

Les ?l?ves qui n'ont pas de tenue de sport

devront ?tre class?s alphab?tiquement
et venir me voir.

Et surtout,

n'encouragez pas les r?gimes s?v?res
en salle d'?tude.

D'accord, je... je m'en souviendrai.

Les tenues de sport
et les r?gimes s?v?res.

Je m'en souviendrai. Merci.

Je leur donne du th?.

Au moins, c'est quelque chose.

Linda.

Linda, vous pouvez aller en cours.

- ?a ne se voit plus, hein ?
- Non.

Tant que ?a ne se voit pas.

Linda.

Puis-je faire quelque chose pour vous ?

Oh, oui, si vous pouviez
organiser un bal ? la caf?t?ria.

Les autres ?coles le font,
elles organisent des ?v?nements.

Pourquoi pas ? On ne vit qu'une fois.

CONSElLLER D'ORlENTATlON

Mlle Friedenberg.

Mlle Barrett.

Dites-moi tout ce que vous savez
sur Linda Rosen, Lou Martin,

Eddie Williams, Rusty O'Brien
et Joe Ferone.

J'ai besoin de munitions.

Asseyez-vous.
Un bon professeur ne s'en tient pas

? sa mati?re.
ll enseigne ? l'?l?ve tout entier.

Pour l'instant,
j'ai juste besoin de munitions.

Laissez-moi vous expliquer mon syst?me.

Ces tiroirs contiennent les CDP.

Les CDP sont les cartes
de dossier permanent de chaque ?l?ve.

Dans les CDP, on trouve les PPE.

On dirait une chanson, non ?

Les PPE sont les profils personnalis?s
des ?l?ves.

C'est moi qui les ai invent?s
et je les ?tablis ? partir des rencontres.

Donc, Mlle Barrett, salle 3...

22.

322.

Trois cent vingt-deux, bon...

- Vous disiez, Edward Williams.
- Edward Williams.

Edward Williams.

Edward... Edward Williams.

''Doit r?fr?ner une tendance ? la parano?ia
due ? des facteurs socio?conomiques.''

Lou Martin, c'?tait ?a ?

Louis Martin.

''Fait preuve d'hostilit? rentr?e avec
un comportement maniaco-d?pressif.''

Qui d'autre ?

Rusty O'Brien.

Richard, Richard...

''Signes d'homosexualit? latente
provoqu?e par une m?re narcissique''

''et des pratiques autodestructrices
d?brid?es.''

Je vais trop vite pour vous, Mlle Barrett ?

Non, non, je crois que je comprends.

Eddie Williams d?teste les Blancs,

Lou Martin est un clown
et Rusty O'Brien d?teste les femmes.

C'est une preuve de sagesse
de traduire ces notions complexes

dans le jargon des lieux.

- Et Joe Ferone ?
- Joe Ferone ?

Ferone.

''Doit canaliser ses pulsions
sexuellement agressives

''pour parvenir
? une attitude socialement acceptable.''

Vous devriez porter une blouse.

Sur la...

Sur la ligne bleue,
? droite de la ligne bleue sur les CDP,

c'est la CS. La caract?risation sommaire.

? la fin de chaque trimestre,

les professeurs d?crivent
chaque ?l?ve en une phrase.

Un r?sum?.

Vous devriez d?j? y penser.

Par exemple, Linda Rosen.

Que diriez-vous pour l'instant ?

Mariez-la vite.

Vous ne comprenez pas tr?s bien,
Mlle Barrett.

Son professeur principal a ?crit
l'an dernier : ''Fait de son mieux.''

C'est vrai.

Dans les CS, on trouve par exemple :

''Meneur n?.''

''Doit ?tre encourag?.''

''Bon gar?on.''
''Doit s'appliquer davantage.''

J'ai des CS depuis 23 ans.
Depuis mon arriv?e ? Calvin Coolidge.

Avant cela, malheureusement, il n'y a rien.

Vous avez vou? pr?s d'un quart de si?cle
? ce travail, n'est-ce pas,

Mlle Friedenberg ?

C'est tr?s gentil de votre part,
Mlle Barrett.

Personne n'avait pens? ? le mentionner
auparavant.

Merci.

?a dit que Joe Ferone a un Q.l. de 133.
C'est tr?s ?lev?, n'est-ce pas ?

Mais ses notes sont tr?s basses.

6, 4, F.

Mais un 16 en ?tudes civiques.

Et un 2 en anglais.

Quelle prof d'anglais a pu donner un 2 ?

Elle a d? h?siter toute la soir?e
entre un 1 ou un 3.

ll a fourni plusieurs adresses de domicile,
toutes inexistantes.

Ainsi, s'il s?che les cours,
le charg? des absences ne saura pas

- o? le trouver.
- lls ont abandonn?.

Oui, mais il revient toujours.

De temps en temps.

Oh, je suis en retard.

Je peux garder ?a ?

D'accord, mais rapportez-le-moi.

Oui, bien s?r. Merci beaucoup. Merci.

Votre attention, s'il vous pla?t.

Si vous n'arr?tez pas...
S'il vous pla?t. Merci.

Celui ou celle qui a pris mon registre
peut-il me le rendre ?

Lou, s'il vous pla?t.
Je ne poserai pas de questions.

Joe Ferone,
pouvez-vous rester apr?s la sonnerie ?

Je veux qu'on me rende mon registre
d'ici demain.

Joe, Mlle Friedenberg m'a donn?
votre CDP, ce matin,

et je l'ai ?tudi? tr?s soigneusement.

Ce qui m'int?resse le plus,

ce sont les contradictions.

Les mauvaises notes, les absences...

La longue liste d'infractions
et de mesures disciplinaires.

Et tout ? coup, venues de nulle part,
une bonne note,

une assiduit? parfaite.

Vous allez me signaler
parce que je ne suis pas rest? ?

Je n'ai jamais fait de rapport sur vous.

?a viendra.

On dirait que vous y tenez.

J'ai d?j? vu des profs dans votre genre,
c'est tout.

ll y en a un par ann?e.

''Ne donne pas tout son potentiel'',
disent-ils.

C'est ?a que vous alliez dire, madame ?

''Je veux juste vous aider, Joe.
Je veux juste ?tre votre amie.''

Puis ils prennent en piti?
vos facteurs environnementaux

et votre pauvre niveau socio?conomique,

jusqu'? ce que vous leur disiez :

''Arr?tez de fourrer votre nez
dans mes facteurs environnementaux.''

''?tez vos pattes de mon potentiel.''

C'est l? qu'ils font un rapport.

Je ne le ferai pas.

Vous savez, vous ?tes plut?t bonne.

Vu d'ici, je pourrais presque croire
que vous ne vous en fichez pas.

- C'est le cas.
- Prouvez-le.

Laissez-moi du temps.

- Vous essayez de passer un march? ?
- Et vous ?

Tr?s bien.

Parlons de mon potentiel.

Vous savez...

Ce couteau pourrait vous valoir un renvoi.

Si quelqu'un me d?nonce.

Donnez-le-moi.

D'accord.

Vous venez avec moi ?

Vous ne dites pas combien
vous ?tes d?sol?e de devoir faire ?a ?

J.J. McHABE
ADMlNlSTRATlON

Allez, tout le monde dehors.

Allez. Allez.

Alors comme ?a, des ''suggestions'',
Mlle Barrett ?

Vous avez du cran, je dois dire.

C'est juste une id?e, M. McHabe.

Je me dis que si les ?l?ves
peuvent parler librement,

sans craindre de punition...

Dirigez cette ?cole avec des id?es
et ce sera l'?meute dans les classes.

lls ne comprennent que la peur.

Vous, vous. Venez ici.

Mlle Barrett, je peux vous voir un instant ?

Mlle Barrett, on enl?ve le nom
de Joe Ferone de votre registre Delaney,

il va aller dans les renvois temporaires.

Signez ?a, s'il vous pla?t.

? quoi cela sert-il de renvoyer ce gar?on ?

Le l?cher dans la rue
avec les gangs et les marginaux...

Dites ce que vous voulez de M. McHabe.
C'?tait un vrai zoo avant son arriv?e.

Ce n'est pas lui que je critiquais.

Y en a-t-il toujours un
qui vous marque davantage ?

Et est-ce toujours celui qui veut que
vous prouviez quelque chose d'impossible

et qui croit
que la vie est faite de march?s ?

Je me demande s'il reviendra, cette fois,
ou s'il s'abstiendra.

Mlle Barrett. Mlle Barrett ? Ce...

Ce gar?on est un de vos ?l?ves, je crois.

- Oui.
- On l'a trouv? endormi

dans l'auditorium,
ce matin avant l'ouverture.

ll refuse de dire comment il est entr?.

Je vous le renvoie d?s que j'aurai termin?.

Allez, on y va.

Vous devez ?tre pr?te
pour un verre et un d?ner.

- Jeudi, peut-?tre ?
- D'accord, peut-?tre jeudi.

''Ch?re prof. Allez vous faire voir.''

Vous ne devriez pas les lire.

''Faites moins d'efforts,
vous vivrez plus longtemps.''

''Tent?e par un rencard ?
Je vous monte une super baraque.

''Sign? : Le Tombeur.''

''Vous pouvez arr?ter
de faire crisser la craie ?''

''Pouvez-vous nous enseigner
l'?criture libre au prochain trimestre ?

''Vous m'avez montr? que la clart?
de l'?criture m'aidait ? penser.''

Vous voyez ?
Ce ne sont pas que des blagues.

''D?gage ! Tire-toi. Quitte la ville
si tu sais ce qui est bon pour toi.

''Un ami qui te veut du bien.''

Vous ne devriez pas vous moquer d'eux.

Parfois, le sens de l'humour
est tout ce qui nous reste.

Ce n'est pas la m?me chose.

''? mon ?minent avis,
vous ?tes tout ? fait qualifi?e.

''Une le?on, m?me ennuyeuse,
est toujours vivante avec vous.''

- Harry Kagan.
- Harry A. Kagan.

lmaginez, ?lire ce gar?on coinc? et fayot
comme d?l?gu? de l'organisation g?n?rale.

Croient-ils vraiment
qu'il est mieux que les autres ?

lls voient bien ce qu'il est. Un imposteur.

Mais pour eux, tout est comme ?a,

y compris les d?l?gu?s,

alors peu importe qui est ?lu.

lls se fichent
de qui est Pr?sident des ?tats-Unis.

Qu'est-ce que c'est pour eux ?

C'est pourquoi votre bo?te ? suggestions
ne sert ? rien.

Quelle suggestion faire ?

Quelle opinion avoir ?

C'est la seule qui soit r?aliste.

''Faites moins d'efforts,
vous vivrez plus longtemps.''

Mme Coolidge.

Venez, je vous accompagne au coin.

''Je ne sais pas bien ?crire,
mais je dois le dire ? quelqu'un.

''Je mets ?a dans la bo?te ? suggestions
comme souvenir.

''Aujourd'hui, c'est mon anniversaire.

''Joyeux anniversaire ? moi. Sign? : Moi.''

Je veux juste faire quelque chose
pour cet enfant.

L'infirmi?re dit
qu'il ne faut pas toucher aux blessures.

Je ne les vois m?me pas.
Je ne sais pas o? elles sont.

Demain, je vais ? l'h?pital,

- 8 jours...
- L'h?pital ?

La routine. Une question d'?ge.

Le m?decin a pris mon pouls et m'a dit :
''Mon Dieu, quel m?tier faites-vous ?''

C'est dommage que ?a arrive aussi t?t.

ll s'en passe beaucoup en une semaine.

J'ignore qui va me remplacer,
mais si vous passez devant ma salle

et que la porte est ouverte,
pourrez-vous ?couter ?

Pour voir si elle s'en sort ?

- Vous me faites confiance ?
- Oui.

Vous ?tes pr?te ?

Ne vous pressez jamais dans cette rue.

Marchez lentement.

Vous avez peur, vous ?tes en retard
ou il pleut ? Marchez lentement.

Et regardez. Observez sans en avoir l'air.

C'est l? qu'ils sont 18 heures par jour.

Nous, nous les avons pendant six heures.

On n'a presque aucune chance.
Dix-huit contre six.

Vous avez remarqu? que j'ai dit presque ?

Car on ne peut pas laisser tomber.
On ne peut pas les laisser tomber.

Trop de gens les ont d?j? abandonn?s.

Nous sommes leur derni?re chance.

Et ils sont peut-?tre notre derni?re chance.

Marchez lentement et pensez ? ?a :
18 contre six.

?COLE SECONDAlRE
CALVlN COOLlDGE

Vous dansez tr?s bien, Mlle Barrett.

Merci, Harry. Vous aussi.

Ma famille s'est assur?e
que je sois au fait des agr?ments sociaux.

Ce genre de choses est assez pu?ril,
je trouve.

Mais c'est pour le bien de l'organisation.

O? allons-nous, Harry ?

Un gentleman se doit
de raccompagner sa cavali?re

l? o? il l'a trouv?e.

- Merci, Mlle Barrett.
- Merci, Harry.

Sylvia, vous avez dans? ?

Pas beaucoup.

J'ai agr?ment? Harry Kagan.

Regardez, ils dansent le Boogaloo.

Le Jerk, c'est d?pass?, vous savez.

Allez, vous deux. Relevez-vous.

Vous deux, allez, allez.

Relevez-vous.

On ne se tortille pas par terre.

On ne se tortille pas. Les danseurs
doivent rester ? la verticale en tout temps.

Voil? Bob Whiteside.

Vous dansez, Mlle Pastorfield ?

Bob, pourquoi voudriez-vous danser
avec une vieille pie comme moi

alors que la jeune et jolie Mlle Barrett
se trouve juste devant vous ?

Allez-y, Henrietta.
Je m'occupe du bol de punch.

Moi, danser le Boogaloo ?

Vous ?tes ? la page, Mlle Pastorfield.

Si vous le dites, Bob.

Si vous le dites. Merci, Syl.

Bonsoir, Mlle Barrett.

Bonsoir, Alice. Vous voulez du punch ?

- Merci.
- Merci.

Allez, tu sais ce que tu voulais dire.
Vas-y, dis-le.

Je voulais juste dire

qu'au d?but de l'ann?e, je voulais ?tre
dans la classe de M. Barringer.

Mais on m'a forc?e ? rester dans la v?tre.

Je voulais juste dire que je suis contente,

m?me si je pr?f?rerais
?tre avec M. Barringer.

Merci beaucoup, Alice.

Quand vous nous avez appris ce po?me
d'Edna Vincent Millay,

quand vous avez r?cit? :
''Mets ta... Mets sa t?te sur tes genoux

''Et dis-lui, ma ch?rie, ma ch?rie

''Ce n'est pas si terrible ici'' ?

Et que vous avez demand? qui parlait ?

J'ai voulu dire : ''Peut-?tre un professeur.''

Je r?cite mal.

Carole doit m'aider.

- Non, non, vous r?citez tr?s bien, Alice.
- Merci.

J'ai essay? de trouver d'autres
Edna Vincent Millay et Emily Dickinson.

- Vous ?tes all?e ? la biblioth?que ?
- C'?tait ferm?.

Tu peux nous excuser, Carole ?

Vous savez,
elle a r?p?t? pour vous dire ?a.

Elle sait tout.

Mais parfois,
il faut parler ? une femme plus ?g?e.

Ni une m?re ni une tante.

M?me si ?a n'a aucun rapport
avec l'anglais.

Bonsoir, Alice.

Excusez-moi, Mlle Barrett.

ll y avait un ''je t'aime'' ?trangl?
? la fin de cette phrase.

''Celle qui n'avait pas besoin de moi
Est un petit enfant perdu en enfer''

C'est tout ce que vous voulez d'eux ?

''Mlle Barrett, je vous aime.''

C'est facile ? dire.

Mlle Barrett, je vous aime.

En fait, c'est vous qu'elle aime.

Tout ?a pour votre peine ?

Allez donc danser avec elle.
Elle nous regarde.

Peut-?tre plus tard.

Pourquoi dites-vous toujours ?a ?

Peut-?tre un jour, peut-?tre jeudi,
et le jeudi n'arrive jamais.

?a ne devait pas ?tre notre danse ?

Non.

Pas que je sache.

Vous savez... vous venez de trouver ?a,

? l'instant m?me, pour ?viter
d'avoir ? danser avec Alice.

Est-ce que Mlle Barrett me refuse ?

Je surveille le bol de punch
jusqu'au retour d'Henrietta.

Je crois que Mlle Barrett m'?vite.

Non. J'ai un t?l?phone.

Mais il ne sonne que le dimanche,

quand ma m?re m'appelle pour me parler
des derniers meurtres

? New York.
Et j'ai une sonnette qui fonctionne.

J'?cris presque tous les soirs,
vous le savez.

Et vous ?tes toujours pench?e
sur votre bo?te ? suggestions.

Vous savez ce que je pense ?

Si vous viviez au Kamtchatka

sans avoir jamais vu
l'?cole secondaire Calvin Coolidge,

c'est l'?cole
qui serait le sujet de votre roman.

Si Mlle Barrett veut bien m'excuser.

Alors, tu l'as fait ?

Bonjour, Alice.

Voulez-vous passer me voir
dans ma classe ? la fin de la journ?e ?

O? devriez-vous ?tre ?

Entrez, Alice.

Non, approchez. Fermez la porte.

Approchez, Alice.

D'abord, merci pour votre petit mot.

Parcourons-le ensemble.

''Cher M. Barringer...''

ll n'y a rien de mal ? faire
des cercles sur les i,

mais cela d?note une certaine affectation.

''Dimanche, j'ai ?t? ? votre arr?t de m?tro

''apr?s avoir regard? votre adresse
sur votre carte de pointage...''

ll devrait y avoir une virgule apr?s m?tro
et un point ? la fin de la phrase,

pas des points de suspension.

''J'esp?re que vous pardonnerez
mon audace...''

V?rifiez l'orthographe de ''audace''

et pas de points de suspension.

''J'ai march?... de long... en large...
devant chez vous.''

''De long... en large...''

Alice, ces points.

Selon moi, vous les utilisez...

Vous les utilisez
parce que c'est plus simple.

Plus simple
qu'apprendre la bonne ponctuation.

C'est paresseux, Alice.

''J'ai cru vous voir par la fen?tre,
mon cceur battant de cet amour

''que je vous porte...''

Pas de points de suspension.

Et ''le cceur battant'', c'est pas terrible.

?vitez ''cet''. ''Amour'' suffit.

''Je pense ? vous sans cesse...'' Trois
petits points, ''... la nuit, ?namour?e.''

''?namour?e'' existe bien,
mais vous l'avez mal utilis?.

Et quand bien m?me,
ce serait pr?tentieux.

''Je prie pour ?tre digne de vous
et de vos valeurs.''

''De vos valeurs'', ce n'est pas tr?s clair.

Quelles sont mes valeurs ?

''Si vous voulez que je meure pour vous,
ce sera avec plaisir,

''tout comme la dame de Shalott,
sauf que Lancelot ignorait son amour,

''disant juste : 'Elle ?tait jolie', mais l?...''
points de suspension, ''... vous savez.''

Les phrases interminables sont ? la mode,

mais je n'arrive pas ? avaler celle-ci.

Je vous sugg?rerais d'?viter les clich?s

et de v?rifier le nom de la dame
dans le recueil de Tennyson :

Les ldylles du roi.

''Je ne pensais pas que j'aurais le courage
d'?crire cette lettre...'' Trois petits points,

''... mais apr?s notre danse,
j'ai su que je devais vous dire la v?rit?.

''La Magnifique V?rit?.''

lnutile de mettre une capitale ? ''V?rit?'',

ni ? ''Magnifique'', d'ailleurs.

Bonjour, Alice. On a enfin re?u les livres.

Mlle Barrett, je peux vous parler
avant l'?tude ?

Je suis venue t?t sp?cialement.

Bien s?r, Alice. Qu'y a-t-il ?

Syl. Syl !

Le fant?me avance.

Qu'est-ce que ?a veut dire ?

Le Dr Bester va vous inspecter ce matin.

Je croyais que seul l'inspecteur...

Parfois, le Dr Bester aime bien
venir voir lui-m?me.

?coutez, faites-leur faire une r?daction.

''Mon sport pr?f?r?.'' C'est bien.
ll va s'ennuyer et partir.

D'accord, merci.

Alice, ?a vous ennuierait de revenir
me voir apr?s les cours, cet apr?s-midi ?

- Entendu.
- Avec ces nouveaux livres,

il me faut un peu de temps
pour revoir le plan de mon cours.

VERS UN ANGLAlS MElLLEUR

McHABE EST
UN GE?LlER

BATMAN
FAlT CHlER

TUER POUR
LA PAlX

Bon, asseyez-vous, s'il vous pla?t.

Remplissez les re?us pour les livres
aussi vite que possible

afin qu'on puisse commencer une histoire

lue par des centaines de milliers
de personnes depuis des ann?es.

Bonjour, Dr Bester.

Vous voulez bien que j'assiste au cours ?

Certainement. Je suis d?sol?e, Dr Bester,

mais les chaises que j'ai demand?es
en septembre ne sont pas arriv?es.

Roy, pouvez-vous laisser votre si?ge
au Dr Bester

et rester debout au fond de la salle ?

C'est moi qui vais rester debout.

Merci.

Qui peut m'aider ? distribuer les livres ?

O? est Alice Blake ? O? est Alice ?

Je ne sais pas, Mlle Barrett.

Ce n'est pas son genre de s?cher.
Bon, les filles, aidez-moi, s'il vous pla?t.

M. BARRlNGER
ANGLAlS

Un Conte de deux villes, de Charles

Dickens. 1812, 1870.

UN CONTE DE DEUX VlLLES
CHARLES DlCKENS - 1812-1870

Nous n'allons pas parler de ce livre,

mais nous allons commencer
par en lire la premi?re page.

Jerry. Jerry, pouvez-vous lire
le premier paragraphe ? voix haute ?

''C'?tait le meilleur et le pire des temps,

''le si?cle de la sagesse et de la folie,

''l'?re de la foi et de l'incr?dulit?,

''la saison de la lumi?re et des t?n?bres,

''le printemps de l'esp?rance
et l'hiver du d?sespoir,

''devant nous, le monde avait tout et rien,

''nous allions tout droit au ciel,

''et tout droit dans l'autre direction...''

Merci, Jerry. ?a suffit pour l'instant.

Bien, dites-moi
ce qui vous frappe imm?diatement.

Les diff?rentes choses.

- Les oui et les non.
- Les contraires.

Oui. Dickens disait
quelque chose de tr?s simple,

par l'utilisation des contrastes
ou des contraires.

Cela s'appelle...

l'antith?se.

Au lieu de dire :
''C'?tait une ?poque de folie'',

il dit :
''C'?tait le meilleur et le pire des temps''.

Mais la partie la plus int?ressante
du paragraphe,

c'est ce qui suit.

Merle, pouvez-vous la lire ? voix haute,
s'il vous pla?t ?

''... bref, cette ?poque
ressemblait tellement ? la n?tre...''

?a suffit. Merci.

Dickens a ?crit il y a plus de 100 ans

cette histoire qui se passe
il y a pr?s de 200 ans.

''Cette ?poque
ressemblait tellement ? la n?tre...''

Ce que je voudrais savoir,
c'est si c'est encore valable aujourd'hui ?

Est-ce encore le meilleur
et le pire des temps ?

Seulement le pire.

Pourquoi est-ce seulement le pire, Lennie ?

Parce que c'est comme ?a.

Vous pourriez peut-?tre nous expliquer

ce que vous voulez dire par ''pire''.

Pauvre.

Mais n'est-on pas en pleine prosp?rit? ?
N'est-ce pas le meilleur des temps ?

ll y a les rats et pas de toilettes.

Et les nouveaux logements sociaux

avec parcs et terrains de jeu ?

Les parcs, c'est des coupe-gorge.

Le parc Yellowstone,
c'est un coupe-gorge ?

On a vu le film au rassemblement.

- Oui, Esmeralda.
- Avec la drogue, c'est pire.

Bien. Qui peut r?pondre
au probl?me de la drogue ?

Qu'est-ce qu'il y a de mieux ?

Est-ce encore la saison de la lumi?re
et des t?n?bres ?

- Mlle Barrett.
- Oui, Eddie.

Les Noirs n'ont aucune chance.
Seulement les Blancs.

Et les lois sur les droits civils
et l'int?gration ?

Ouais, c'est ?a.

T'es vraiment d?bile.

Qu'est-ce que tu racontes ? ?a a ?t? vot?.

lls envoient les gamins ? des kilom?tres.

On peut pas nous m?langer
comme des billes.

Pour revenir aux rats, sans toilettes.

Et les junkies dans la rue, les drogu?s.

... des enfants qui n'arrivent m?me pas.

D'accord. D'accord.

On a le temps pour
un dernier commentaire. Oui, Harry.

L'organisation dont je suis pr?sident
est fi?re de consid?rer

que les autres races
ont aussi le droit de voter.

Va te faire voir !

Va te faire voir !

Tr?s bien. Tr?s bien. S'il vous pla?t.

Nous avons donc dit
qu'il y a certaines similitudes

entre notre ?poque, celle de Dickens

et celle du Conte de deux villes.

En continuant notre lecture,
gardons ? l'esprit

ces similitudes et ces diff?rences,

car cela nous aidera ? comprendre
pourquoi ce livre est toujours

aussi int?ressant 100 ans
apr?s avoir ?t? ?crit.

D'accord. Lou, qu'avez-vous ? dire ?

Les bombes qui s'envolent et notre moral
qui s'effondre, c'est une antith?se.

Tr?s bien.

Tr?s bien.

Mlle Barrett, que signifie ce vacarme ?

Devant le Dr Bester, vous avez

laiss? votre classe faire ce cirque ?

Je les entendais du fond du couloir,
malgr? la perceuse.

C'est le son de la r?flexion, M. McHabe.

lls sont impatients de lire
Un Conte de deux villes,

et Lou Martin a fait une plaisanterie
tr?s pertinente.

Et Eddie Williams a parl? en cours
pour la premi?re fois.

M. McHabe, pr?sentez-vous d'urgence
au bureau central.

M. McHabe, pr?sentez-vous d'urgence
au bureau central.

Asseyez-vous.
Bob Whiteside va surveiller la classe.

Je reviens dans un instant.
Pas de panique.

Retournez dans la salle.

Allez imm?diatement au bureau.
Je surveille votre classe.

Bob Whiteside s'occupe de la mienne.

- Pourquoi ?
- Alice a saut? par la fen?tre.

Elle s'est tu?e ?

Non, le rebord a adouci sa chute.

Alice Blake ?

Dieu merci, vous ?tes l?.

On oublie toujours l'infirmi?re.

- O? est Alice ?
- ? l'h?pital.

- ?a va aller ?
- Trop t?t pour le dire.

Trop tard. Envoyez imm?diatement
sa carte de sant?.

Vous avez
des rapports d'accident vierges ? Je n'en...

Vous l'avez vue sauter ?

Je n'ai vu personne.
Je ne suis pas vraiment un t?moin.

Je passais devant la salle 309. J'ai vu
quelque chose passer par la fen?tre.

Cochez ici. Parent ou tuteur.
Pr?venu ou pas.

T?l?phone ou t?l?gramme,
et remplissez ici : saut? ou tomb?.

Comment va Alice ?

Voil? le plus important :
ce d?sastre

ne serait pas arriv?, si...

Entrez, Mlle Barrett. Asseyez-vous.

Merci, Dr Bester.

Est-ce qu'Alice va s'en sortir ?

On fait tout notre possible.

Ce d?sastre ne serait pas arriv?

si la classe de M. Barringer
n'avait ?t? vide la premi?re heure.

Je n'ai pas cours ? ce moment-l?.

Cependant, vous savez
que vous ?tes cens? ?tre dans le b?timent.

Je petit-d?jeunais au caf? Chez Cora,
sur l'avenue Whitney.

Je vois. Vous faites toujours ?a
pendant la premi?re heure ?

Parfois, je vais au Harry's
s'il y a trop de monde Chez Cora.

Mlle Finch, vous avez omis de signaler
le retard de M. Barringer.

ll pointe toujours ? l'heure. Toujours.
Pile ? l'heure.

Qui pointe pour vous, M. Barringer ?

La galanterie, M. McHabe. La galanterie.

Mlle Finch, envoyez une note de service
? tous les professeurs.

? l'avenir, les salles de classe
ne resteront jamais sans surveillance,

et pour pr?venir tout accident malheureux,

les professeurs auront l'ordre
de redoubler de vigilance en tout temps.

C'est moi qui ai point? pour lui.
C'est un artiste.

ll ne devrait pas ?tre oblig? de se lever
comme nous ? 6 h 30.

J'ai le CDP de la jeune fille, Dr Bester.

Les caract?risations sommaires
des trois derni?res ann?es indiquent :

''Gentille et serviable'', ''Potentiel
de meneuse'', ''Surveillante de confiance.''

Merci, Mlle Friedenberg.

ll est tr?s inhabituel pour une fille
avec un PPE aussi stable

d'avoir agi ainsi.

Mais il y a des facteurs incontr?lables

qui causent souvent
un d?s?quilibre psychique.

Mlle Friedenberg a abord?
avec d?licatesse la question du motif.

C'est de ma faute, monsieur.
Je suis responsable.

Vraiment, Mlle Barrett ?

Alice est venue, ce matin.
Elle voulait me parler.

Si j'avais pass? cinq minutes avec elle,
?a ne serait peut-?tre pas arriv?.

On a trouv? cette lettre sur la jeune fille.

Vous la reconnaissez, M. Barringer ?

Oui, c'est une lettre qu'elle m'a ?crite.

Une lettre d'amour, dirais-je.

Dont j'ai corrig? la grammaire
et l'orthographe, et que je lui ai rendue.

Sans faire de commentaires
sur le contenu ?

Non, monsieur.

Votre galanterie varie de jour en jour,
M. Barringer.

Puis-je vous demander
ce que j'aurais d? faire ?

Lui parler.

Et encourager une adolescente n?vros?e ?

Mlle Barrett,
ce gar?on est admis, encore une fois,

comme d'habitude, ? l'essai.

Signalez-moi toute infraction,
aussi minime soit-elle.

La prochaine fois, c'est le renvoi.

Oui, monsieur.

Regardez bien, c'est moi qui pointe.

Mlle Barrett. Mlle Barrett.

Puis-je vous rappeler

qu'Alice Blake a encore un exemplaire
des ldylles du roi?

- Elle nous doit d?j? 15 cents.
- Je veillerai ? ce qu'il vous revienne.

Je peux vous parler, Mlle Barrett ?

Bonjour, Eddie. Asseyez-vous.
Moi aussi, je voulais vous parler.

Vous avez fait beaucoup de progr?s.
Vous participez en cours.

- Vous rendez vos devoirs ? temps.
- J'arr?te l'?cole.

Vous devez signer ma sortie.

Oh, Eddie, pourquoi ?
Alors que ?a marchait si bien.

Ce sont vos parents qui le veulent ?
C'est ?a ?

Vous devez trouver un travail ?

?coutez, Eddie,
si c'est une question d'argent,

on peut parler ? quelqu'un.

Eddie, vous ?tes peut-?tre
en train de g?cher vos chances.

Vous allez peut-?tre trouver un travail,
un travail ordinaire,

mais vous trouverez quelque chose
de mieux en continuant.

Mon fr?re a fini l'?cole.

ll a essay? le bon boulot.
Le boulot ordinaire aussi.

Le lendemain,
c'est des Blancs qui ont ?t? pris.

Oh, Eddie, je suis...

- Regardez les professeurs noirs de l'?cole.
- Je ne serai pas comme eux, Mlle Barrett.

Qu'allez-vous faire, Eddie ? Rien ?

ll faut signer ma sortie.

Si seulement vous saviez qui j'?tais.
Sign? : Moi.

Le premier livre d' Un Conte de deux villes
s'intitule : ''Rappel? ? la vie''.

Que cela sugg?re-t-il ?

- lmpossible.
- Mort, c'est mort.

Qui rappelle, alors ?

ll n'y a pas que la mort physique.

L'esprit peut ?tre tu?,
ou encore l'?me, ou la volont?,

et puis parfois, quelque chose
arrive qui les ram?ne ? la vie.

Dans le cas du Dr. Manette,
qui a ?t? emprisonn?...

Bonjour, Mlle Barrett.

Comme chacun sait,
je n'ai pas cours la premi?re heure,

et j'ai d?cid? d'assister au v?tre.

- Quel est le plan de la le?on ?
- Paul...

Une prof aussi appliqu?e que vous
doit bien avoir un plan.

- Un Conte de deux villes.
- Parfait.

Laissez-moi vous rappeler
que conte s'?crit C-O-N-T-E.

On dit qu'un ?crivain doit s'en tenir
? ce qu'il conna?t.

Quelle b?tise.

Que savait Dickens
des r?volutions fran?aises ?

Que savait Shakespeare
des Maures ? Venise ?

S'il s'en ?tait tenu ? ce qu'il savait,
pas d'Othello.

Pas d'Alice au pays des merveilles.
Pas d'?le au tr?sor.

Vous croyez que Mlle Barrett et moi
venons ici tous les jours

pour vous parler de livres et d'?criture
juste comme ?a ?

Vous croyez que ?a ne vous concerne pas.

Un ?crivain cr?e un livre.
Un individu cr?e une vie.

Pour cr?er un chef-d'ceuvre, l'?crivain
doit penser au-del? de ce qu'il conna?t.

Pour cr?er une vie,
aussi ordinaire soit-elle,

l'individu doit aller
au-del? de ce qu'il conna?t.

D?passer la pauvret?, la maladie,
la drogue, la d?g?n?rescence.

Traverser les oc?ans jusqu'aux Alpes,

dont une magnifique illustration

a ?t? g?n?reusement offerte
par l'acad?mie.

Pensez comme d'habitude

et vous ne vous en sortirez pas.

Autant partir. Tout de suite.

Le cours de Mlle Barrett est termin?.

Vos vies minables sont termin?es.

Certains pr?f?reront sortir par la fen?tre.
Je choisis la porte.

Pointez pour moi ? la sortie, d'accord ?

Browning a dit : ''Un objectif doit ?tre hors
limites, sinon, ? quoi bon le paradis ?''

Mais on peut saluer celui qui, d'abord,

ou enfin, ou encore parfois,
conna?t ses limites sans perdre courage,

ou la foi, ou ce que vous voulez.

Si vous reniez ce que vous savez, ce que
vous ?tes, ou le lieu o? vous vous trouvez,

vous reniez le simple fait d'?tre vivant
et vous mourez,

? l'instar du Dr Manette,
emprisonn? pendant 18 ans

dans Un Conte de deux villes.

Peut-il ?tre rappel? ? la vie ?

Je crois que certains peuvent l'?tre.

Ou en tout cas, ils reviennent ? la vie
telle qu'elle est selon eux.

Et c'est d?j? quelque chose.

Ne retournez pas les copies
avant la sonnerie.

ll ne faut pas toucher les copies
avant la sonnerie.

Tous les livres, cahiers,

carnets et autres effets personnels
doivent ?tre plac?s

par terre pr?s du tableau.

J'ai un m?dicament ? prendre ? 9 h 30.
Je peux le garder s'il y a rien d'?crit ?

? la sonnerie,
retournez vos copies en m?me temps.

Aucun ?l?ve n'est autoris?
? quitter son si?ge.

Si vous avez une question,
levez la main, je serai au fond.

Alors comment on saura
? qui vous regardez ?

- Qui, qui je regarde.
- Qui.

- Madame, madame. On doit...
- Madame.

Allons. Calmez-vous.

Calmez-vous et attendez la sonnerie.

C'est pas juste. On n'a jamais vu ?a.

lls demandent toujours ce que
je ne sais pas et jamais ce que je sais.

Silence. Au travail. Le temps passe.

Je dois aller aux toilettes.

Venez.

ll faut attendre l'appariteur.

Vous ne me faites pas confiance ?

L'appariteur doit vous accompagner.

Bien, faisons un march?.

Je vous laisse y aller.

Mais vous jurez sur l'honneur
de ne pas utiliser les toilettes

pour tricher,
seulement pour leur usage habituel,

et pas m?me pour fumer.

C'est compris ?

D'accord, madame.

Vous l'avez laiss? sans escorte.

ll n'y avait pas d'appariteur.

Vous comprenez
que son examen est annul?.

- ll est inutile qu'il termine.
- ll ne trichait pas.

- Comment le savez-vous ?
- ll me l'a promis.

- Vous le croyez ?
- Oui, et j'estime

qu'il devrait ?tre autoris? ? terminer.

Tr?s bien, Mlle Barrett,
mais corrigez sa copie imm?diatement

et venez avec lui dans mon bureau
? la fin de la journ?e.

La deuxi?me fille, au troisi?me rang,
regardez votre copie.

Joe, retournez vous asseoir.

Dix-sept, Joe.

Attendez. Attendez.

De toute ?vidence, il a trich?.

ll a eu cette note pour une dissertation

demandant l'interpr?tation personnelle
de l'?l?ve.

Des ?valuations, des comparaisons
et du jugement.

Ce n'est pas le genre de choses
qu'on trouve aux toilettes.

Le devoir va ?tre examin? attentivement

par quelqu'un d'impartial.

Je pense qu'il devrait ?tre accus?
de tricherie

et autoris? ? se d?fendre
ou innocent? avec excuses.

Quant ? votre conduite, Mlle Barrett...

- lci McHabe.
- ll a le droit de savoir

? quoi s'en tenir.

Oui, M. l'agent, c'est une de nos ?l?ves.

Un instant. On terminera plus tard.

Nous ne pouvons
rien faire personnellement.

Non, c'est...
C'est du ressort des affaires sociales.

ADMlNlSTRATlON
ASSlSTANT

Je vous ai cr?? des ennuis, hein ?

Si j'avais eu un quatre,

on n'en aurait plus reparl?.

?coutez, Joe, si ce 17,
c'?tait juste pour me cr?er des ennuis,

laissez-moi vous dire :

je m'en fiche.

Vous l'avez eu. J'ai ?t? dure
avec vous, Joe. J'ai ?t? s?v?re.

Je ne vous ai pas laiss? passer
une virgule.

Vous, Joe, 17.

? tous les parents. Bienvenue.

Votre enfant vous a donn?
une copie de son programme

avec le nom de tous ses professeurs

et le num?ro de la salle o? ils se trouvent.

Si vous ne trouvez pas une salle,

rendez-vous en salle 1 12,

1 12, ? droite de l'entr?e principale,
pour information.

Afin de voir autant de...

- Entrez, Roy.
- ... parents que possible,

les professeurs ne passeront
pas plus de cinq minutes...

- Mme Atkins.
- ... par parent.

Lewes. Mme Lewes.

- On n'a pas le m?me nom.
- Mme Lewes.

Mes cinq minutes commencent l?
ou quand on se met ? parler ?

Je vous en prie,
prenez le temps que vous voulez.

ll n'y a pas beaucoup de monde, ce soir.

ll faut que j'y aille.

Oui, vas-y.

- Bonsoir, Mlle Barrett.
- Bonsoir, Roy.

Asseyez-vous donc, Mme Lewes.

Je suis ravie de rencontrer la m?re de Roy.

- ll participe beaucoup en classe.
- Et si je ne suis pas sa m?re ?

Mais Roy a dit que vous l'?tiez.

Et si c'est moi
qui lui ai demand? de dire ?a ?

Au cas o? seules les m?res
seraient autoris?es, ce soir.

Et les p?res.

Oh, je suis bien m?re. J'ai quatre enfants.

- Mais pas sa m?re.
- Si vous ?tes parents...

ll vit chez nous, sur le canap?.

Je crois qu'il conna?t sa vraie m?re,

mais je ne suis pas s?re.

Je ne lui ai jamais dit. Personne.
Personne ne lui ferait ?a.

Je crois qu'il a trouv? tout seul.

Je l'ai vu la regarder.

Elle arpente la rue, si on veut.

ll a eu pr?s de dix m?res, entre elle et moi.

Des voisines.

ll restait chez l'une jusqu'? son d?part,

puis attendait sur le perron
jusqu'? ce qu'une autre lui dise :

''Allez, viens, Roy.''

Je peux rester,
m?me sans ?tre de sa famille ?

Bien s?r... Bien s?r que oui.

Je suis venue ? cause de la mauvaise note
que vous avez donn?e ? Roy.

Le probl?me, Mme Lewes,

c'est qu'il est distrait en cours.
Son esprit vagabonde.

Allez-y, dites-le.

ll dort.

ll dort.

Vous lui avez donn? cette note pour ?a ?

C'est lui qui se l'est donn?e.

Oh, vous ?tes jolie. Vous ?tes bien jolie.

ll ne voulait pas que je vienne, ce soir.

Quand il a vu que j'allais venir,
il n'a pas voulu m'accompagner.

Mais je l'ai forc?.

Oh, il ?coute.

Je voulais qu'il vienne
pour que vous puissiez le voir partir

travailler ? 20 h 30 au garage

pour toute la nuit.

Je voulais que vous le voyiez partir.

ll ram?ne tout son salaire ? la maison.

Mes cinq minutes sont ?coul?es ?

Elles ne font que commencer.

ll veut s'occuper de voitures, Roy.

Mais il veut faire ?a bien,
alors il veut finir l'?cole.

Je ne vois pas le rapport,
mais il dit qu'il y en a un.

ll a les yeux fix?s
sur les voitures et son dipl?me.

Mais pas de dipl?me
avec des mauvaises notes.

ll y a des choses ? faire
pour augmenter sa moyenne.

Je... Je vais l'aider.

? quoi lui servira l'anglais
s'il veut s'occuper de voitures ?

ll n'est pas comme les autres
qui les regardent et les conduisent.

ll veut s'en occuper.

? quoi lui sert l'anglais ?

S'il veut avoir son dipl?me,
c'est que c'est important pour lui.

Alors pourquoi ne pas le faire passer ?

?a ne vous co?tera rien.

Mlle Barrett.

Mlle Barrett, je suppose. Alberta Kagan.
Je suis la m?re de Harry A. Kagan,

le d?l?gu? g?n?ral.

J'esp?re que je ne vous interromps pas.

Non, madame, j'ai termin?.

Mme Lewes, s'il vous pla?t, asseyez-vous.

Je ne vous retiendrai pas, Mlle Barrett.

Je veux juste me donner le plaisir
de faire la connaissance

d'un professeur aussi charmant.

Un livre comme Silas Marner peut
apporter beaucoup ? Rusty, M. O'Brien,

m?me s'il a ?t? ?crit par une femme.

ll s'agit de responsabilit? mutuelle
et d'amour parental.

Sa m?re lui a d?j? donn?
trop d'amour parental.

L'histoire peut l'aider ? comprendre

cela du point de vue d'un adulte
plut?t que de celui d'un enfant.

?a peut l'aider ? devenir un homme.

Vous trouvez que ce n'est pas un homme ?

Par exemple,
quand on aura fini de lire le livre,

on organisera un proc?s.

Et Rusty... Rusty sera l'accus?.

Gr?ce ? l'histoire,
il saura ce que c'est de se d?fendre.

On a essay? de lui enseigner l'autod?fense
au centre a?r?.

ll n'est pas rest?.

Je... Je ne parle pas
de ce genre d'autod?fense.

Ouais.

Bon, je voulais juste voir
ce qui se passait ici.

Joe ?

Vous avez amen? vos parents ?

Joe, il est 22 h 30.

Vous avez des ennuis ?

Je suis venu pour notre discussion.

Je voulais dire, apr?s les cours.

Les cours sont finis.

Nous ne sommes pas cens?s
?tre dans l'?cole.

Vous voulez aller ailleurs ?

Je veux que vous rentriez chez vous.

Je suis ici.

Ce n'est pas ce que vous vouliez ?

Le gardien va venir v?rifier les salles
dans une minute.

Vous voulez l'obscurit? ?

Joe.

Joe, s'il vous pla?t, allumez.

Qu'est-ce que vous avez ?

Depuis le premier jour,

vous me d?fendez contre McHabe,
vous enfreignez le r?glement pour moi.

Je suis peut-?tre sous-performant,
comme on dit.

J'ai mis du temps ? comprendre.

Mais j'ai compris.

Oh, Joe.

C'est la seule raison
que vous pouvez imaginer ?

Quoi d'autre ?

Vous voulez toujours me voir
apr?s les cours, seul.

Eh bien, maintenant, nous sommes seuls.

- Vous m'avez enfin eu, madame.
- Non.

Joe, oh, Joe, non.

Je suis venue vous apporter
ma d?mission, Dr Bester.

Avant m?me la fin du trimestre ?

Je vais terminer, bien s?r.

Trouvez-vous que vous nous avez donn?
une vraie chance, Mlle Barrett ?

Je me la suis donn?e,
en classe et ? l'ext?rieur.

Je me suis servie
de tout ce que j'ai appris,

de tout mon instinct d'enseignante,
ou celui que je croyais avoir.

Et vous avez d?cid?
que vous n'?tes pas faite pour ce m?tier.

Pas ici.

Vous savez,
quand j'ai inspect? votre classe,

j'ai remarqu? certains probl?mes
dans vos m?thodes,

mais j'ai mis ?a
sur le compte de l'inexp?rience,

parce que vous ?tre une enseignante-n?e,
Mlle Barrett.

Pas ici.

Vous dites ?a comme si c'?tait l'essentiel.

ll y a de meilleures ?coles, nous le savons.

Mais il y en a de pires.

Et malgr? le g?chis, la b?tise
et l'incomp?tence que vous avez pu voir,

malgr? les probl?mes et les frustrations
des professeurs et des ?l?ves,

il se passe quelque chose de passionnant,
m?me ici.

Dans chacune des classes,
? chaque ?tage, simultan?ment,

l'?ducation est ? l'ceuvre.

D'une fa?on ou d'une autre,
et malgr? les d?fauts,

des jeunes gens
sont expos?s ? l'?ducation.

M?me ici.

Un professeur doit parvenir
? toucher ses ?l?ves,

m?me ici.

Tr?s bien.

?crivez une lettre ? l'acad?mie.

On vous enverra
un formulaire de d?mission.

Merci, Dr Bester.

Sylvia, Sylvia !

Vous devez compter les fois
qu'il vous reste ? faire ce trajet.

Trente-deux.

Bonjour, Eddie.

Et apr?s ?

J'ai postul? dans plusieurs ?coles priv?es.

Joe Ferone n'est jamais revenu, hein ?

Une ou deux m'ont d?j? contact?e.

Vous trouverez une ?cole

aux colonnes blanches, au gazon vert
et aux frais de scolarit? exorbitants,

vous vous assi?rez
dans une salle silencieuse,

devant huit ou dix ?l?ves ?l?gants
? qui vous enseignerez Chaucer.

En vieil anglais, en plus.

Et ils seront si polis qu'ils vous laisseront
les aimer, sans risque.

Mlle Finch.

lls m'envoient des formulaires de retraite.

C'est un formulaire de d?mission
qu'il me faut.

lls ne vous aident pas ? abandonner.

Vous devriez peut-?tre
arr?ter d'abandonner.

Syl.

L'association des professeurs
organise un d?jeuner de gala

le dernier jour d'?cole avant No?l.

- Henrietta, ?a va ?
- Oh, Syl.

Bob Whiteside.

Je suis all?e au C.D.l., hier apr?s-midi.

J'ai juste ouvert la porte.

Mon Bob Whiteside avec Linda Rosen.

Votre ?l?ve. Elle est nulle en orthographe
et lui, c'est un as en dissertation.

Vous voulez le p?t? de poulet ? la cr?me
ou le filet de sole ?

- Le p?t?.
- Le p?t?.

Regard? cet lvanho?, M. McHabe.

D?truit.

On l'a utilis? pour transporter
quelque chose ? l'?cole.

Quelque chose de d?go?tant,
vous pouvez ?tre s?r.

Qui a os? faire ?a ? lvanho? ?

Vous disiez qu'une dissertation en plus
pourrait am?liorer notre moyenne.

? cause de mes r?sultats
et de mon attitude, j'ai d? la faire.

Voici un devoir sur V?nus et Adonis,
Mlle Barrett. Marrant, hein ?

Merci, Lou.

ll faut me donner la moyenne,
Mlle Barrett.

C'est mon orthographe qui me p?nalise.

Chez moi,
on ne me laissera pas abandonner.

S'il vous pla?t.

Votre attention, s'il vous pla?t.

S'il vous pla?t.

Allons, nous avons peu de temps.
S'il vous pla?t !

Les gar?ons, Herbie, Ronnie,
s'il vous pla?t. ?coutez.

Le jury s'assied dans l'auditorium.

Asseyez-vous en attendant votre tour
pour l'examen.

Allez, faites vite et en silence.

En silence.

En silence. ?coutez la prof.

L'avocat... L'avocat de la partie civile
s'assied ici.

Lou ? Lou. lci.

Le plaignant, ici. Wooley, ici.

Qui est l'accus? ?

- O? est mon accus? ?
- C'est moi.

Rusty, l'avocat de la d?fense.

Harry, arr?tez d'essayer d'influencer
les t?moins ? l'avance,

et prenez place ? c?t? de votre client.

Bon... Le greffier s'assied ici.

Gary, c'est vous. lci.

D?tendez-vous. ll vous suffit de noter

tout ce qui est dit
et de le r?p?ter si le juge vous le demande.

Voyons voir. Mes t?moins.

Les t?moins vont s'asseoir ici.

Les filles, mettez-vous l?. On fera
comme s'il y avait une rambarde.

Mlle Barrett,
je ne suis pas pr?t ? t?moigner.

Bon, dans ce cas,

les deux avocats vous interrogeront
comme t?moin hostile.

Lou.

Harry, prenez ?a en note.

Lennie, asseyez-vous avec les autres.

Et voyons ce qui reste... Ah, le juge.

Qui ai-je... Est-ce que j'ai nomm? un juge ?
Quelqu'un se souvient ?

Je pense que c'?tait Jos? Rodriguez,
Mlle Barrett.

Oui, c'?tait lui. Bon, o?...
Je me demande o?...

O? est Jos? ?

Du peu que je sais de lui,
et je ne suis pas le seul,

je dirais qu'il a d? avoir peur
au dernier moment.

Poule mouill?e !

Lou, Lou.

?a suffit. Allez, asseyez-vous.

Dans ce cas,
je vais devoir nommer un autre juge.

Y a-t-il des volontaires ?

Non ?

S'il vous pla?t. Allons.

Vous ?tes en retard, Jos?.

Les membres de la Cour s'adressent
au juge en disant Votre Honneur.

Y compris les professeurs.

Nous ne pensions plus vous voir,
Votre Honneur.

Le juge est le dernier
? entrer dans la Cour.

ll n'a pas besoin de billet de retard.

Le greffier doit leur demander de se lever.

ll vous dit de vous lever.

Le juge dit au greffier de le dire.

Le juge me dit de le dire.

Vous aussi.

Le tribunal est en s?ance.

Silas Marner contre Godfrey Cass,

pour la garde de la petite Eppie,
par George Eliot.

Objection, Votre Honneur, objection.

Objection rejet?e !

Vous avez rejet? toutes les objections
de la d?fense.

Je suis peut-?tre idiot,

mais je suis le juge et il faut m'?couter.

Je d?fie Votre Honneur de prouver sa
connaissance des proc?dures de la Cour.

Je connais bien. J'y ai ?t?.

Silence. Silence ou je vous colle
un outrage ? magistrat.

Le temps est ?coul?, et on gaspillerait
l'argent du contribuable

en appelant le t?moin suivant.

Les membres du jury ont l'ordre
de ne pas discuter de l'affaire,

de quelque fa?on que ce soit.

Les membres de la Cour
quitteront le tribunal en bon ordre

et se rendront ? leur prochain cours
sans retard et en silence.

La s?ance est suspendue
jusqu'? demain matin ? la m?me heure.

On va manger ?

Mlle Barrett.

Je regrette que vous nous quittiez.

Je vous souhaite bonne chance
dans votre nouvelle ?cole.

Mlle Barrett...

Moi, c'est moi.

Dans la bo?te ? suggestions,
Moi, c'est moi.

Merci de me le dire, Jos?. Et merci.

Je voulais juste que vous le sachiez.

Je n'ai jamais eu de meilleurs cours
qu'avec vous ce trimestre.

Mlle Barrett, Mlle Barrett !

J'ai re?u votre formulaire de d?mission.

Remplissez-le maintenant
et rendez-le-moi.

Ensuite, il y en aura d'autres.

Et vos cl?s, ne perdez pas vos cl?s.

Si je le remplis, je vais ?tre en retard
? mon prochain cours.

Mlle Barrett,
j'ai appris qu'un de vos ?l?ves,

Jos? Rodriguez,
a d?rob? une toge et une toque

de la salle des fournitures.

Bonjour, madame.

Bonjour, jeune homme.

Fin

French